États-généraux : en avant le projet réunionnais —10—

Vers une alternative à la crise de confiance ?

5 novembre 2009, par Manuel Marchal

Demain soir à l’Élysée a lieu le premier Conseil interministériel de l’Outre-mer. Il a été précédé d’une grande consultation décidée à la suite d’un mouvement social déclenché par une grave crise de confiance. Les mesures annoncées redonneront-elles l’espoir ?

Depuis déjà de nombreuses années, l’Outre-mer est confronté à la crise. Elle se traduit par une pénurie d’emploi et de logement, et par un déficit d’infrastructures. Le résultat de la présidentielle en 2007 allait donner une illustration de la crise de confiance : la majorité de l’Outre-mer a voté contre le projet présenté par le futur président de la République. À La Réunion, ce sont près de deux suffrages sur trois qui ont marqué leur désaccord avec ce qui allait devenir le projet présidentiel.
Pendant près de deux ans, la politique menée en Outre-mer n’allait pas redonner la confiance, bien au contraire. La population a constaté la persistance des pénuries d’emplois et de logements, et c’est la diminution du pouvoir d’achat qui allait être l’élément déclenchant. Cela a démarré en novembre 2007 par la question des prix des carburants. Le mouvement s’est étendu en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe. Et c’est en Guadeloupe que les revendications allaient brusquement s’élargir à tous les domaines, ce qui allait être le point de départ d’une grève générale de plus de 40 jours.
Cette situation amenait Paris à réagir. Et en février, lors d’une rencontre à l’Élysée avec les parlementaires, le président de la République annonçait le lancement d’une grande concertation, les États-généraux.
Cette manifestation visait à recueillir des propositions. Après la concertation, des décisions devaient être prises, avec comme objectif d’enclencher des changements structurel, étant donné que même le président de la République considère que l’Outre-mer arrive à la fin d’un cycle historique.
Avant que la crise s’aggrave dans notre île, les forces vives du pays avaient travaillé ensemble à la rédaction d’un projet. Ce document avait été présenté par le président de l’Alliance à tous les candidats à la présidentielle. Tous avaient donné leur accord, y compris le futur chef de l’État. Ce document est une alternative à la crise de confiance, il est issu d’un travail collectif réalisé à La Réunion et il peut redonner espoir. Et durant ces deux années, le rassemblement des Réunionnais s’est encore élargi. Conseil général et Région ont adopté des propositions communes inscrites dans un document stratégique, contribution aux États-généraux, décrivant comment La Réunion peut atteindre le développement durable. Ce qui sera annoncé demain ira-t-il dans le sens de cet espoir ?

M.M.

Outre-mer

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