PS : la motion Hollande obtient la majorité

Victoire fragile

15 novembre 2005

Le vote des militants socialistes a accordé une majorité à la motion défendue par François Hollande : ce dernier l’emporte avec 53,71% des voix contre 23,65% à la motion du Nouveau parti socialiste (NPS) défendue par le duo Montebourg/Emmanuelli et 21,21% pour Laurent Fabius. L’addition des voix du NPS et de l’ancien Premier ministre, qui ont souhaité l’avènement d’une "nouvelle majorité" au PS, leur donne un total de 44,86%.
M. Emmanuelli a franchi vendredi un pas vers une alliance avec M. Fabius en engageant "tous les militants du NPS à favoriser un changement de ligne et de majorité dans toutes les fédérations où ils auront la possibilité de le faire".
Le courant Hollande aura donc à affronter une forte minorité. L’expérience de la consultation interne sur le référendum européen - où le Premier secrétaire avait obtenu une majorité plus confortable que le score de mercredi dernier - a prouvé la fragilité du courant majoritaire : malgré ce succès interne, il a été désapprouvé dans les urnes par son électorat.

Majorité divisée

Aussi, dès les résultats connus, les amis de François Hollande ont-ils lancé l’idée de construire autour de la motion du Premier secrétaire une synthèse qui pourrait ouvrir la voie à des ralliements. Même si tout le monde prêche l’unité du parti, il n’est pas sûr que la majorité arrive à ses fins et peut élargir sa base. En effet, les divergences idéologiques entre les 3 principales motions sont très importantes. On l’a encore vu récemment avec la crise des banlieues où François Hollande et Laurent Fabius ont proposé des analyses différentes et des solutions différentes. La campagne pour préparer le scrutin de mercredi a été émaillé de nombreux incidents. Aux dires de plusieurs observateurs, jamais on ne s’est autant critiqué sinon insulté entre dirigeants du PS.
Or, la majorité regroupée autour de François Hollande est divisée. Elle est, elle-même, traversée par les querelles des postulants à la candidature pour la présidentielle de 2007. C’est au sein du courant de François Hollande que se recrute la majorité des candidats à la candidature : le Premier secrétaire lui-même, sa femme, Élisabeth Guigou, Jack Lang, Dominique Strauss-Khann, Martine Aubry, Bernard Delanoë sans compter Lionel Jospin. Compte-rendu de ces querelles, avec les 21% des voix qu’il a obtenus, Laurent Fabius estime avoir encore ses chances d’être désigné candidat unique.

Sans stratégie définitivement arrêtée

Outre les querelles internes qui ne donnent pas de lui une image d’unité, le PS est aujourd’hui sans projet - le Congrès du 19 novembre devrait engager les grandes lignes - sans véritable leader et sans stratégie définitivement arrêtée. François Hollande souhaite que son parti soit celui autour duquel s’organise une alternative de gauche au gouvernement. Cette option n’est pas partagée par certains de ses amis qui préféreraient une alliance avec le centre et François Bayrou. Par ailleurs, les résultats du référendum - où le “non” l’a emporté - a entrouvert la porte à une autre possibilité et un autre regroupement avec ceux qui ont prôné le “non”. À condition, bien-sûr, que les bases d’un accord soient trouvées.

La situation réunionnaise

La situation réunionnaise reflète quelque peu ce que l’on trouve sur le plan national : la motion Hollande a obtenu la majorité mais doit faire face à une forte minorité regroupée autour de la motion du NPS défendue par le maire de Saint-Joseph. Mais, le clivage issu des résultats de mercredi dernier ne résulte pas pour autant d’appréciations idéologiques différentes. Le parcours d’un Gilbert Annette, anciennement porte-parole local du courant d’Henri Emmanuelli, et qui a rejoint depuis la majorité est le parcours typique d’un homme qui, pour ses ambitions électorales personnelles, a préféré être dans le camp de ceux qui auront à désigner les investitures pour les législatives de 2007 et les municipales de 2008. C’est ainsi que des mauvaises langues assurent que le Premier secrétaire a payé de sa poche les cotisations de 500 adhérents supplémentaires enregistrés à Saint-Denis.
Par contre, si Michel Vergoz affirme être resté au-dessus de la mêlée parce qu’il est plus préoccupé par sa nouvelle activité, l’action des élus, la section qu’il dirige, celle de Sainte-Rose a majoritairement voté en faveur de la motion du NPS. Débarqué sans débat interne, sur consigne de Paris, de son mandat de Premier secrétaire fédéral, l’ancien maire de Sainte-Rose continue de régler ses comptes avec ses anciens partenaires, Annette et Fruteau.

J. M.


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