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Michel Barnier et les défis de l’agriculture réunionnaise
24 septembre 2007, par
Inauguration de l’Antenne 6 dans les Hauts de l’Ouest, passage à la Chambre d’Agriculture et participation au débat ’Les défis de l’agriculture réunionnaise en 2020’ : la dernière partie de la visite de Michel Barnier s’est conclue samedi par un appel du ministre de l’Agriculture à parler d’une seule voix pour relever les défis et pour consolider les atouts que La Réunion apporte à l’Europe. Une contribution rendue encore plus précieuse du fait de la mondialisation des échanges.
« Quand on est loin, il faut être ensemble. Lorsque j’étais Commissaire européen, j’ai plaidé pour que les Régions Ultrapériphériques parlent d’une seule voix. Les RUP ne concernent que trois pays dans l’Union Européenne - la France, l’Espagne et le Portugal - et, à ma connaissance, il n’y aura pas d’autres RUP. Avant l’élargissement, c’étaient 3 pays sur 15, aujourd’hui, ce sont 3 pays sur 23. Vous avez des atouts à mettre en valeur, qui sont des atouts pour l’Europe », affirme Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture, lors de la conclusion du débat sur "Les défis de l’agriculture réunionnaise en 2020".
Ce débat conclut une deuxième journée placée sous le signe de la découverte des grandes filières de l’agriculture réunionnaise. Après le Tampon et Saint-Pierre, le ministre a rendez-vous avec un grand chantier, celui du Basculement des eaux. Michel Barnier a ouvert la vanne de l’irrigation sur l’exploitation de Michel Sadeyen, puis il a inauguré les installations de l’Antenne 6.
L’atout des grands travaux
Ce sont 600 hectares supplémentaires dans les Hauts de Saint-Leu et Trois-Bassins qui bénéficient désormais de l’irrigation. Pour les planteurs de cannes, cela permet de doubler la production avec un rendement supérieur à 100 tonnes à l’hectare.
Cela permet à Michel Barnier d’évoquer un autre atout de La Réunion : les grands travaux. Basculement des eaux, route des Tamarins, tram-train et nouvelle route du Littoral : La Réunion est la région de la République avec autant de grands travaux financés par des fonds publics, souligne le ministre.
Michel Barnier a ensuite été accueilli à la Chambre d’Agriculture. Un moment symbolique, signale son Président Jean-Yves Minatchy, « c’est la première fois qu’un ministre de l’Agriculture pénètre dans nos locaux inaugurés en 1973 ».
La visite s’est conclue au Conseil général avec un débat sur "Les défis de l’agriculture réunionnaise en 2020". Les représentants des filières, ainsi que des élus des collectivités territoriales et des parlementaires ont assisté à cet échange. Après un exposé sur les Cahiers de l’Agriculture et les interventions de Nassimah Dindar, Présidente du Conseil général, de Jean-Yves Minatchy, et les questions de Guy Derand et Jean-Bernard Hoarau, Michel Barnier donne quelques éléments de réponse.
Il aborde tout d’abord les atouts que représentent les Régions Ultrapériphériques, et notamment La Réunion, pour l’Europe dans un contexte de mondialisation des échanges. La recherche arrive au premier plan. « Le défi du changement climatique va rendre stratégique ce qui se fait ici », précise le ministre.
Ce dernier insiste aussi sur les travaux effectués pour mieux connaître les maladies tropicales. Or, ces pathologies sont maintenant présentes en Europe, comme le rappelle l’épidémie de chikungunya en Italie du Nord.
Il met également en avant la biodiversité, les progrès accomplis dans les énergies renouvelables. « Ce sont des atouts à mettre en valeur dans un volet spécial du programme européen de Recherche », ajoute-t-il en affirmant se situer dans une logique de projet.
Le ministre note également une meilleure organisation des filières et un développement pour sortir de la dépendance des importations. Il constate un sentiment de volontarisme de tous les acteurs. « Vous avez fait le choix de la diversification et de la qualité, et vous réussissez mieux que d’autres RUP », déclare Michel Barnier.
Le temps des initiatives
Après ce constat, le ministre évoque la politique agricole de son gouvernement. « Les temps sont en train de changer pour l’agriculture », poursuit-il. Dans le monde, la production doit doubler pour nourrir 9 milliards de personnes en 2050. « C’est dans un esprit offensif que nous allons participer au Grenelle de l’Environnement. C’est toujours avec cet état d’esprit que vont se dérouler les Assises de l’Agriculture qui visent à préparer notre position face à la réforme de la PAC ».
Michel Barnier affiche également la « vraie détermination » de son gouvernement sur la question de l’OCM-Sucre. « Les négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce remettent en cause le Protocole Sucre. Nous refusons la remise en cause de l’économie des régions qui dépendent de l’OCM-Sucre et nous plaiderons pour la prise en compte de l’article 299-2 du Traité d’Amsterdam ».
Après avoir rappelé que l’agro-alimentaire, la nutrition et la recherche feront partie de la Zone franche globale d’activités prévue dans la prochaine loi-programme pour l’Outre-mer, Michel Barnier évoque une priorité de son ministère : « l’autonomie énergétique de toutes les exploitations agricoles ». Nul doute que l’expérience acquise par le “laboratoire vert” réunionnais pourra se révéler précieuse pour faire aboutir ce projet à l’échelle de la France. Et de conclure : « Votre volonté vous permettra de gagner ».
Comme la veille à la Région, le ministre a une nouvelle fois insisté sur tout ce que peut apporter La Réunion à l’Europe. Des atouts que la mondialisation des échanges tend à renforcer.
Manuel Marchal
Les Cahiers de l’Agriculture réunionnaise
Résultats d’une concertation entre les collectivités et les professionnels, les Cahiers de l’Agriculture présentés à Michel Barnier visent à fixer des objectifs à atteindre en 2020.
Tout d’abord sur le foncier, la surface agricole doit atteindre 50.000 hectares. Pour la canne, ce sont 30.000 hectares qui devront y être consacrés, dont 16.000 hectares irrigués. Cela pourra permettre d’atteindre une production annuelle de 2,5 millions de tonnes, seuil de pérennisation de la filière, notent les Cahiers.
Sur la taille des exploitations, la situation actuelle est une moyenne de 6 hectares. L’objectif à atteindre est une taille permettant un revenu de 2 SMIC à temps plein.
Pour l’horticulture, la production locale devra augmenter, et les importations diminuer. Cela passe par une promotion du marché de gros, des groupements, un triplement des exportations (6.000 tonnes en 2020) et une reconquête du marché intérieur à travers les marchés publics (5.000 tonnes identifiées).
Les Cahiers de l’Agriculture réunionnaise ont été transmis aux institutions européennes afin que les propositions puissent être prises en compte dans les politiques communautaires. Et à la Région, dans la perspective du prochain Schéma d’Aménagement Régional (SAR).
Zot la di
• Nassimah Dindar
Ne pas oublier l’agriculture dans la loi-programme
La présidente du Conseil général a fait part des inquiétudes des agriculteurs face aux perspectives des négociations de l’OMC et des APE. Elle souhaite également que l’agriculture ne soit pas oubliée dans la loi-programme et demande l’exonération de la taxe sur le foncier non-bâti pour les exploitants.
Par ailleurs, elle demande également des leviers pour augmenter le revenu des agriculteurs. La taille moyenne des exploitations, 6 hectares, ne permettant que de dégager un SMIC.
Nassimah Dindar insiste aussi sur la reconquête du marché intérieur : « les cantines scolaires représentent 250.000 repas par jour ».
• Jean-Yves Minatchy
Nous mobiliser ensemble
Le président de la Chambre d’Agriculture a remis au ministre les propositions de l’institution relatives à une zone franche pour le secteur agricole à La Réunion, ainsi que pour la revalorisation des retraites.
Jean-Yves Minatchy souligne que tout va dépendre de « notre capacité à nous mobiliser face aux défis à relever ».
Cette capacité a déjà été démontrée à travers la réalisation des Cahiers de l’Agriculture, la création de l’interprofession canne-sucre et les Assises du Foncier agricole.
« Comment faire cohabiter une agriculture innovatrice et créatrice d’emplois avec la croissance démographique qui conduira à la construction de 100.000 logements ? ». 50.000 hectares de surface agricole dont 30.000 pour la canne sont une nécessité. Réaffirmant que la canne reste le pivot de l’agriculture réunionnaise, Jean-Yves Minatchy indique également que 85% des livreurs sont des petites et moyennes exploitations, et que la filière concerne 15.000 emplois. Et de souligner l’inquiétude quant au contenu des Accords de Partenariat Économique avec des pays ACP où le coût de production est 7 à 8 fois inférieur à celui de La Réunion. « Il faut faire appliquer l’article 299-2 du Traité d’Amsterdam pour que nos spécificités soient prises en compte ». Un taux de chômage de 30% souligne combien le droit à l’erreur est interdit.
Quant à Michel Barnier, Jean-Yves Minatchy estime qu’il veut construire. Son expérience de Commissaire européen est positive. Il a soutenu le projet de basculement et « a beaucoup contribué à la mise en place d’une compensation pour faire face à une baisse du prix du sucre de 36% ».
• Guy Derand
Lutter pour un revenu suffisant pour les agriculteurs
Le responsable de la FDSEA insiste sur la question du revenu des agriculteurs. Le SMIC ne doit pas être un objectif, mais une étape. Car est-ce normal de proposer aux agriculteurs le SMIC comme aboutissement ?
Dans ces conditions, comment s’étonner si une des premières attentes des agriculteurs est le déclassement de leur terrain en zone constructible pour spéculer ? Une motivation renforcée par le fait que d’anciens groupes sucriers se sont reconvertis avec succès dans l’immobilier en utilisant d’anciennes terres à cannes.
« Le ministre a montré sa volonté de se bagarrer sur les problèmes de la PAC », poursuit le responsable syndical, « pour faire en sorte que les Accords ne soient pas remis en cause ». C’est un point positif.
Mais la plus grande crainte concerne la filière canne. Si par manque de foncier, le volume de production est insuffisant pour faire tourner deux usines, alors les industriels partiront. Sans industriels, qu’adviendra-t-il, demande Guy Derand.
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