La Gauche vent debout contre Emmanuel Macron

Procédure de destitution contre le Président de la République

29 août 2024

Le coordinateur national de La France insoumise a annoncé le 28 août que son groupe parlementaire déposera une motion de destitution contre Emmanuel Macron « dans les prochains jours ».

Ce dernier a décliné en plan de son groupe en trois phases : « censure, mobilisation, destitution ». Invité d’Europe 1/CNews le 28 août, Manuel Bompard, a évoqué la réponse politique que compte apporter son mouvement au « coup de force antidémocratique du président de la République ». D’autant plus qu’Emmanuel Macron a écarté dans la soirée du 26 août un gouvernement du Nouveau Front populaire.

« Tout autre gouvernement qu’un gouvernement du NFP conduit par Lucie Castets se verra opposer de notre part une motion de censure », a ainsi prévenu Manuel Bompard, qui a appelé à manifester le 7 septembre aux côtés des organisations étudiantes et lycéennes.

Son groupe parlementaire va déposer une demande de destitution contre Emmanuel Macron « dans les prochains jours ». Cette procédure basée sur l’article 68 de la Constitution, ne peut être engagée contre un président de la République qu’« en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».

Selon les Insoumis, le refus du chef de l’État de nommer Lucie Castets à Matignon après la victoire du Nouveau Front populaire aux élections législatives représente une condition suffisante pour enclencher ce processus.

« Le président de la République cherche à s’asseoir sur le résultat des législatives. (...) On ne peut pas accepter un coup de force antidémocratique présidentiel », a dénoncé Manuel Bompard.

Pour que la demande de destitution passe, elle doit être approuvée par le bureau et la commission des lois, puis votée par au moins deux tiers des députés, et enfin par les sénateurs. Avant que les deux chambres du Parlement ne se réunissent en Haute cour et valident cette demande aux deux tiers.

Une procédure qui pourrait passer, si des députés suivent le mouvement de Sandrine Rousseau, députée écologiste. Alors que cette dernière appelé à la prudence, lorsque les Insoumis ont mit sur la table l’option de la destitution, cette dernière a décidé de soutenir la demande.

Macron, « président de la République, premier ministre et chef de parti. »

Dans une interview à Ouest-France, parue le 27 août, Lucie Castets a estimé que le président veut surtout un gouvernement de centre-droit voire de droite, pour faire passer ses réformes anti-sociales, fortement contestées. « Cela me semble clair, il entend poursuivre sa politique, alors même qu’il reconnaît que les Français veulent du changement. »

Cette situation « va ainsi réussir à décourager les électeurs à se mobiliser à nouveau dans les urnes (et) ouvrir les portes de l’Élysée au Rassemblement national » lors de la présidentielle de 2027.

La candidate du NFP pour Matignon a estimé que le président de la République n’est pas dans son « rôle ». Celui-ci serait de « nommer un chef de gouvernement issu du groupe majoritaire à l’Assemblée (le NFP n’a pas la majorité absolue, mais a le plus gros contingent, NDLR). Ensuite, c’est au Parlement d’accorder ou non sa confiance au nouveau premier ministre. »

Or, selon elle, « Emmanuel Macron décide seul de l’orientation politique, de la force légitime à gouverner et du timing. » Il aurait trois casquettes à la fois : « Président de la République, premier ministre et chef de parti. »

Une « faute institutionnelle » de la part du Président

Deux jours après l’éviction par Emmanuel Macron d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP), son prédécesseur à l’Élysée, François Hollande, a estimé que cette décision est une « faute institutionnelle ».

« Ça n’était pas au président de la République de ’censurer’ lui-même Lucie Castets. Cette responsabilité revient à l’Assemblée nationale après que les députés ont pu écouter la déclaration de politique générale et la composition du gouvernement et exprimer leur choix. C’est une faute institutionnelle », a dénoncé le nouveau député de Corrèze dans un entretien au Point publié le 28 août.

Pour François Ruffin, député écologiste, Emmanuel Macron « encore une fois, croit gagner, en minable Machiavel, mais il fait perdre le pays et la démocratie ». « Il poursuit dans le déni, comme s’il n’avait pas essuyé une défaite, comme s’il détenait les manettes », a dénoncé ce dernier dans une interview à Libération, publiée le 27 août.

D’après ce dernier, il n’y a « rien de neuf sous le roi-Soleil de Macron ». « Qu’on se souvienne des ’gilets jaunes’, que lui règle non pas par une solution politique mais policière, avec lacrymos et bulldozers. Ou encore le Covid, avec une France suspendue tous les soirs à ses lèvres, sur les confinements, les couvre-feux, les commerces fermés, etc. Et le pire, sans doute : les retraites », a souligné le député.

François Russin considère que la France « est dans ce prolongement ». « Aujourd’hui, le souci, c’est de mettre une limite à Macron, à son hubris. » « C’est toute une classe qui se régit. Le bloc libéral perd la main, et comme quand le sable s’échappe, il faut serrer encore plus fort pour le retenir », a-t-il ajouté.

Alors que l’impasse politique continue, le président de la République a entamé le 27 août une nouvelle série de consultations. L’Élysée a écarté un gouvernement avec à sa tête Lucie Castets, mais affirme que sa « porte reste ouverte jusqu’au bout aux socialistes, écologistes et communistes ».


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Messages

  • La blague :
    Ces comiques NFP / LFI votent la macronie aux élections afin de faire barrage au RN " pas une voix ... " Les mêmes veulent destituer le président de la république si ce n’est de la politique politicienne où chacun protège ses fesses faisant la grimace au peuple en agitant de simple solution, condamnés, piégés par un égo aigu !!!


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