Les Jeux Olympiques ont prit fin, sonnant le glas de la trêve politique. Emmanuel Macron va devoir se décider. Cependant, aucune information dans l’emploi du temps du chef de l’Etat, en vacances au fort de Brégançon, ne laisse présager un quelconque changement politique à la fin des Jeux de Paris.

Selon un proche du président, cité par l’Agence France Presse, Emmanuel Macron "réfléchit encore". Pendant ce temps, le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal continue d’expédier les affaires courantes, sans aucune visibilité sur la fin de sa mission.

Un potentiel conseil des ministres avait été évoqué, mais celui-ci ne devrait pas avoir lieu. "Celui qui vous dit qu’il a des échos est soit un menteur, soit un affabulateur", a précisé un membre du gouvernement.

Signe qu’Emmanuel Macron va décider seul. Cependant, certains experts estiment que la période qui s’ouvre avant les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre) devrait permettre une sortie de crise après la dissolution ratée de l’Assemblée nationale qui n’a débouché sur aucune majorité stable.

"Il ne faut pas jouer la montre. Le président a consulté, a vu beaucoup de monde. Il doit décider, choisir une stratégie", a lancé un cadre du camp macroniste qui espère un Premier ministre "avant le 25 août".

"La pression interne va être assez forte car il va bien falloir sortir un budget" en septembre, a souligné une source ministérielle à l’AFP, qui s’interroge toutefois sur la tentation de surfer encore un peu sur "l’état de grâce des Jeux".

Cependant, à la fin les Français doivent "sentir que leur vote se concrétise", a précisé un membre du camp du président, où certains misent sur une annonce autour du 20 août. Emmanuel Macron a renvoyé à la fin de la "trêve olympique", soit la "mi-août" pour nommer, "en fonction des discussions", un Premier ministre susceptible de bâtir une majorité large et stable.

Toutefois, les discussions engagées entre les macronistes et la Droite républicaine avancent. Tandis que les socialistes, susceptibles de faire l’appoint, restent encore attachés à l’alliance du Nouveau Front populaire, qui revendique Matignon après être arrivée en tête au second tour des législatives.

Emmanuel Macron a estimé de son côté qu’un tel gouvernement, alliant gauche modérée et Insoumis, serait renversé et poursuit ses consultations pour tenter de trouver une majorité plus solide autour du bloc central.

Xavier Bertrand, Michel Barnier, Jean-Louis Boorlo à droite, Bernard Cazeneuve à gauche sont les noms qui reviennent avec insistance. Toutefois, le camp macroniste ne peut pas prétendre à Matignon après son échec cuisant aux législatives. "Ce ne serait pas aberrant qu’on finisse sur un de ces noms-là. Ils sont légitimes. Après, une surprise n’est jamais à exclure", a indiqué un proche du président.

Le nouveau Premier ministre une fois nommé, devra conclure à la fois un "contrat de gouvernement" et un casting gouvernemental. "Soit un nom est en tête depuis 15 jours, la personne est au courant et elle a eu le temps d’avancer en sous-main. Dans ce cas en 48 heures, le gouvernement peut être nommé", a indiqué un conseiller ministériel. "Soit la réflexion est encore en cours à Brégançon et le Premier ministre nommé va œuvrer à partir d’une feuille blanche. Ce qui peut durer", avertit-il.