La Gauche en ordre de marche dispersée

Une rentrée politique sous tension

21 août 2024

La Gauche divisée va acter sa rentrée politique avec les universités d’été des Insoumis, des Communistes et des Écologistes, dans un contexte d’’attente de la nomination d’un nouveau Premier ministre et la menace brandie par LFI de destituer Emmanuel Macron.

La candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, Lucie Castets, sera présente à ces rendez-vous et s’exprimera le 22 août à Tours chez les Écologistes aux côtés de Marine Tondelier, le 23 août à Montpellier avec Fabien Roussel pour les Communistes et le 24 août près de Valence avec Manuel Bompard pour les Insoumis. Puis, le week-end suivant à Blois au rassemblement des Socialistes.

Dans la soirée du 23 août, avec le secrétaire Fabien Roussel, Lucie Castets pourra revenir sur la rencontre plus tôt dans la journée avec Emmanuel Macron. Ce dernier a invité le 23 août à l’Élysée les différents chefs de parti et de groupe parlementaire pour des consultations, afin de nommer un gouvernement, plus d’un mois après la démission de celui de Gabriel Attal.

Le Nouveau Front populaire a annoncé qu’il se rendrait groupé à cette invitation et accompagné de Lucie Castets, son choix pour la primature. L’Elysée a accepté sa présence bien qu’elle ne soit pas parlementaire ou responsable de parti.

De nombreux observateurs se demandent si cette unité pourra-t-elle résister aux fissures qui commencent à apparaître. En effet, les Insoumis ont brandit l’article 68 de la Constitution qui permet, en cas de vote par les deux tiers des deux chambres du Parlement, de destituer le président en cas de "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat".

Même si une telle procédure a peu de chance d’aboutir, LFI, qui dénonce un "coup de force institutionnel contre la démocratie" d’Emmanuel Macron, entend mettre la pression sur ce dernier pour le forcer à nommer Lucie Castets à Matignon. Cette méthode isole le mouvement de gauche radicale au sein de la gauche.

LFI pose de nouveaux problèmes

Écologistes, communistes et socialistes ont réagit différent, allant du simple désaccord à la franche désapprobation. "Est-ce que c’est grave qu’ils l’aient fait ? Non. Est-ce que c’est notre position ? Non plus", a expliqué Marine Tondelier, reconnaissant qu’elle se serait "bien passée" d’une telle actualité.

"Ce n’est pas notre stratégie, la destitution n’est pas du tout à l’ordre du jour", a souligné le porte-parole du PCF, Léon Deffontaines. Côté PS, les courants minoritaires de Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy, hostiles à l’alliance avec LFI au sein du NFP, ont même demandé à ce qu’un bureau national se tienne dans la semaine pour discuter entre autre de la position à tenir avec les Insoumis avant la rencontre avec le chef de l’Etat, du 23 août.

Lucie Castets a indiqué que "mon sujet ce n’est pas la destitution, c’est la cohabitation". Des positions qui ne contrarient pas LFI, dont le coordinateur national, Manuel Bompard, a assuré que la destitution du président de la République restait une "possibilité crédible".

De soàn côté, l’exécutif fustige des "propositions farfelues" de gens qui "n’arrivent même pas à se mettre d’accord sur la destitution". Le gouvernement a donc chargé les différents émissaires envoyés par chaque parti dans les universités d’été des autres formations du NFP de montrer des images d’unité pour masquer les divergences.

En 2023, les universités d’été avaient creusé le fossé entre les différents partis de gauche qui s’apprêtaient à se présenter séparément aux élections européennes, au grand dam de LFI qui voulait une candidature unique sous les barrières de la Nupes.


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