CGPER : Valoriser la bagasse à sa juste valeur

14 euros par tonne de cannes avant la fin de l’année

6 avril 2009, par Manuel Marchal

À la veille du débat parlementaire sur la loi d’orientation pour le développement économique de l’Outre-mer, la CGPER a organisé un grand rassemblement de planteurs à la balance des Casernes à Saint-Pierre. À l’ordre du jour : le juste prix de la bagasse. Le débat parlementaire est l’occasion de faire passer un amendement qui pourra déboucher sur une augmentation de la prime bagasse de 14 euros par tonne de canne avant la fin de l’année.

14 euros de plus par tonne de canne avant la fin de l’année, c’est l’objectif des planteurs. Hier, ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel du président de la Chambre d’agriculture pour participer à une réunion d’information sur cette question importante. « Demain à l’Assemblée nationale, les amendements proposés vont passer », indiquait hier en substance Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture. C’est en effet aujourd’hui que les députés examinent le projet de loi d’orientation pour le développement économique de l’Outre-mer. Comme l’avait précisé Jean-Yves Minatchy la semaine précédente, Jean-Claude Fruteau doit défendre aujourd’hui des amendements destinés à obtenir la revalorisation du prix de la bagasse au tarif biomasse. C’est une étape nécessaire pour que le planteur puisse ensuite voir ses revenus augmenter du fait d’une augmentation de la prime bagasse qui ne manquera pas de survenir.
La rencontre d’hier a permis de rappeler l’importance de maintenir la mobilisation. D’ailleurs, Jean-Yves Minatchy souligne que la campagne d’explication se poursuivra tant que la revendication ne sera pas satisfaite.
Il appelle à la vigilance et souhaite que le gouvernement agira en cohérence avec les engagements pris par Jean-Louis Borloo lors de sa visite à La Réunion en juillet dernier, et confirmés depuis par Yves Jégo : une hausse du tarif de rachat par EDF de l’électricité produite à partir de la bagasse.
Aujourd’hui, ce prix est inférieur à celui du charbon car la bagasse est considérée comme un déchet. Or, la bagasse entre dans le cadre de la biomasse. Et Jean-Yves Minatchy de rappeler un courrier daté du 5 mars signé par Jean-Louis Borloo. Ce dernier se félicitait de la démarche exemplaire de La Réunion en matière d’énergies renouvelables, en harmonie avec les orientations du Grenelle de l’Environnement et de Gerri.
Le président de la CGPER souligne l’importance de l’enjeu : « nous fournissons 12% de l’énergie produite à La Réunion. Si ces 12% disparaissent, il faudrait alors importer 150.000 tonnes de charbon. Est-ce-cela être en cohérence avec le Grenelle de l’Environnement ? Ce n’est pas dans l’intérêt du gouvernement d’arriver à cette situation ».
« Cette biomasse qu’est la bagasse doit être payée à sa juste valeur », poursuit le président de la Chambre d’agriculture, « assez avec les injustices, le gouvernement doit réparer, la bagasse, i doi anou ».
Jean-Yves Minatchy indique que la venue la semaine dernière d’un expert du ministère de l’Écologie a été l’occasion de rappeler à Paris l’importance de la revendication : « la situation a trop duré, 14 euros par tonne de cannes avant la fin de l’année, il n’y a pas d’autres solution ».

M.M.

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