Valorisation de la bagasse

14 euros par tonne de cannes dès l’année prochaine

29 décembre 2008, par Manuel Marchal

14 euros par tonne de cannes pour la bagasse : la Chambre d’agriculture maintient sa revendication. De retour de la réunion de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA), et à la suite d’une rencontre avec Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’Écologie et au Développement durable, Jean-Yves Minatchy indique que la balle est dans le camp des parlementaires. En effet, le dossier a reçu un accueil favorable du gouvernement, il est donc examiné par le Commission de régulation de l’énergie (CRE).

« Mission accomplie » dans le dossier bagasse : Jean-Yves Minatchy tire un bilan positif de la rencontre avec Nathalie Kosciusko Morizet, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, lors de son séjour à Paris pour participer à l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA). C’est un point qui a été abordé hier à la Chambre d’agriculture lors d’une conférence de presse.
Rappelons que la Chambre revendique une valorisation de la bagasse à 14 euros par tonne de cannes livrée par le planteur, au lieu de 1,80 euros cette année. De plus, c’est l’intégralité du bénéfice tiré de la bagasse qui doit revenir au planteur, fournisseur de cette matière première qui produit 11,6% de l’électricité à La Réunion, selon les données de la Chambre d’agriculture.
« Aujourd’hui, avec la crise économique, il est nécessaire de revoir les fondamentaux et de prendre de nouvelles orientations si nous voulons nous inscrire dans le développement durable », note Jean-Yves Minatchy. C’est tout l’enjeu de « faire de La Réunion un territoire d’excellence en matière de développement durable », poursuit le président de la Chambre d’agriculture, qui rappelle que cet objectif est soutenu par le président de la République.
« La Réunion est devenue une vitrine et un modèle pour l’ensemble de la planète en matière énergétique », ajoute Jean-Yves Minatchy pour qui « on ne peut pas faire le développement durable si on ne reconnaît pas le rôle fondamental joué par le planteur ».
Cette reconnaissance passe par une revalorisation du prix de l’énergie produit à partir de la bagasse. « C’est nous qui fabriquons la matière première qui réunit les trois piliers du développement durable : l’économie, le social et l’environnement », précise-t-il.
Et de conclure en rappelant la revendication : 14 euros par tonne de cannes pour la campagne 2009 dans l’attente d’un prix vérité prenant en compte l’ensemble des coûts évités par l’utilisation de la bagasse à la place d’énergies polluantes telles que le charbon. Et de réaffirmer que la totalité des bénéfices tirés de la production d’électricité doivent revenir aux planteurs.
Comme pour les retraites et le prix de l’engrais (voir encadré), le président de la Chambre d’agriculture compte sur la mobilisation des parlementaires pour accélérer le dénouement de ces dossiers traités à Paris.

Manuel Marchal


An plis ke sa

Augmenter les retraites
Le président de la Chambre d’agriculture a rappelé au ministre Michel Barnier une revendication : « augmenter les retraites ». En effet, 75% des retraités vivent sous le seuil de pauvreté. Dans un premier temps, l’objectif est un minimum à 819 euros, plus une prime de 300 euros pour Noël en attendant les 1.000 euros par mois.

Plan de relance : 500.000 euros
Michel Barnier avait annoncé « un plan de relance de 526 millions d’euros pour l’agriculture en France ». Jean-Yves Minatchy a annoncé hier « 500.000 euros sont destinés à La Réunion ». Mardi, une réunion a lieu pour déterminer les conditions de versement de cette aide. Pour la Chambre d’agriculture, « la priorité doit être accordée aux petites et moyennes exploitations ».


Baisser le prix de l’engrais

Alors que le baril de pétrole a un prix inférieur à 40 dollars, le prix de l’engrais reste trop élevé. De plus, les matières premières nécessaires à la fabrication de l’engrais voient leurs prix diminuer d’au moins 30%. « Le préfet dit que le prix de l’engrais diminuera en 2009, la balle est dans le camp du gouvernement », ajoute Jean-Yves Minatchy. « En face, ils font la sourde oreille, mettons tout sur la table, sortons les bénéfices », poursuit-il. Et pour le président de la Chambre d’agriculture, le prix trop élevé de l’engrais est une des raisons qui expliquent une campagne sucrière décevante. Les planteurs ont dû limiter les apports d’engrais à cause du coût que représente ce poste de dépense.

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