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QUEL AVENIR POUR LA FILIERE CANNE ?
12 juillet 2006
Après le débat entre Raymond Lauret pour la Région, Bernard Pétin pour le Syndicat du Sucre et Eric Soundrom pour la CGPER (voir nos éditions de lundi et mardi dernier), et avant d’interroger d’autres intervenants de la filière canne, nous donnons aujourd’hui la parole à Nicolas Alaguirissamy, pour les Jeunes Agriculteurs.
Et par ailleurs, nous versons au dossier quelques éléments qui peuvent représenter des perspectives pour ce secteur essentiel dans l’économie réunionnaise.
La France engagée dans les bioéthanols
Le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Thierry Breton, et le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, ont installé, début juin, un groupe de travail baptisé "Flex fuel 2010", qui sera présidé par l’ancien pilote automobile Alain Prost. Regroupant agriculteurs, pétroliers, constructeurs de voitures et représentants des consommateurs, il aura pour mission de préparer, dans les trois mois, un plan de développement des bioéthanols en France.
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait souhaité, le 15 mai, qu’avant la fin de la décennie "une véritable liberté de choix" soit offerte aux Français en matière de véhicules consommant de l’énergie à haute teneur de biocarburants. Cette initiative gouvernementale est une réponse à la forte augmentation des prix des produits pétroliers dont la voiture et le camion demeurent quasiment captifs - ils utilisent à 98% des carburants fossiles. Elle s’inspire de l’exemple du Brésil, premier producteur mondial d’éthanol, où les trois quarts des voitures vendues peuvent rouler indifféremment à l’essence ou à l’éthanol.
La Région Réunion est elle aussi engagée dans une réflexion sur la diversification de ressources énergétiques. Et ces décisions gouvernementales ne font que confirmer les choix à long terme de la collectivité territoriale.
Biocarburants, qu’est-ce ?
Il s’agit de combustibles utilisables dans les moteurs à explosion, mais issus de la transformation des sucres ou des huiles d’origine végétale. Deux types de carburants dérivent de ces deux sources : les sucres ou amidons (canne à sucre, betterave, blé) transformés en alcool (éthanol) sont destinés aux moteurs à essence et les huiles (colza, tournesol, palme) sont dédiées aux moteurs diesels (biodiesel).
Ces carburants dits "bio" ne sont pas une nouveauté : de 1920 à 1960, l’éthanol a été un complément à l’essence couramment utilisé. Leurs vertus sont nombreuses. En métropole, ils sont produits sur le sol national et créent des emplois dans l’agriculture. À la Réunion, ils pourraient être une des principales diversifications de la filière canne.
Quel est l’intérêt de passer aux biocarburants ?
Ils sont censés émettre moins de gaz à effet de serre et notamment de particules, de composants aromatiques et de gaz carbonique que les carburants fossiles - 60% de CO2 en moins pour le biodiesel, 70% pour l’éthanol.
D’un point de vue économique, la poussée du prix du baril de brut fait des sources d’énergie "vertes" des produits très compétitifs. Les auteurs de l’ouvrage “Les Biocarburants” (IFP Publications, éditions Technip) : "A 400 euros la tonne d’huile, le biodiesel devient compétitif avec un gazole produit à partir d’un brut à 60-65 dollars le baril."
D’un point de vue environnemental, les biocarburants émettent moins de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement du climat. Mais tout dépend de la façon dont ils ont été produits, car leur fabrication consomme, elle aussi, des énergies fossiles.
Mais, les deux filières de biocarburants les plus protectrices de l’environnement sont la canne à sucre, dont la tige peut être brûlée pour l’opération de distillation, et la lignocellulose (bois, paille, herbe), dont le développement a été privilégié par l’administration Bush.
Économie au niveau de l’Union européenne
L’Union européenne a fixé, en 2003, des objectifs indicatifs - et disons-le, prudents - de consommation de biocarburants : 2% de la consommation totale de carburants en 2005, puis 5,75% en 2010 et 7% en 2015. Le gouvernement Villepin a décidé, en septembre 2005, d’avancer les 5,75% en 2008 et d’atteindre 7% dès 2010.
En revanche, la France part de loin : l’éthanol et le biodiesel français représentent moins de 2% de la consommation totale de carburants et les usines de transformation sont encore en construction ou en projet. Et à La Réunion pour diverses raisons, on n’a pas encore abordé réellement l’étape d’industrialisation...
On sait qu’excepté au Brésil, où les biocarburants ont passé le cap de la rentabilité, ailleurs et en particulier en France, les États, pour encourager le développement de cette filière, seront obligés de supprimer totalement ou en partie le carburant, de favoriser financièrement l’achat de voitures adaptées et d’aider à l’établissement d’usines de transformation des végétaux afin de mettre le biocarburant à portée de bourse.
Le choix du biocarburant repose donc, aussi bien sur une volonté gouvernementale que sur celle des industriels (des usiniers à La Réunion) qui, en investissant dans cette perspective, montreraient leur intérêt dans l’avenir de la filière canne, et sur la prise de conscience des planteurs de leur rôle essentiel dans cette nouvelle économie en s’organisant en unité professionnelle susceptible de représenter leur importance économique.
Témoignage
"Le sucre reste l’avenir de la canne"
“Témoignages” a rencontré Nicolas Alaguirissamy, représentant de Jeunes Agriculteurs.
Quel est votre sentiment sur l’avenir de la canne ?
- Nicolas Alaguirissamy : Aujourd’hui si nos politiques arrivaient à sauvegarder la surface cannière nécessaire, l’avenir serait devant nous. Pourquoi ? Parce que le cours du sucre en bourse va monter : les grands pays producteurs comme le Brésil, l’Inde et l’Australie modifient leurs usines sucrières pour faire de l’éthanol, tout comme Maurice ou Madagascar. La loi de l’offre et de la demande va faire que le prix du sucre va grimper dans les prochaines années. Et le sucre de betterave ne vaut rien face au sucre de canne.
Donc il ne faudrait pas s’orienter vers l’éthanol ?
- De toute façon, nous n’avons pas assez de surface pour rendre une production d’éthanol rentable. Le sucre reste l’avenir de la canne. Encore faut-il que les planteurs aient des représentants compétents.
Vous êtes optimiste alors pour l’avenir ?
- Malheureusement non, la dernière convention canne vient signer la mort de tous ceux qui produisent moins de 500 tonnes, ils sont très affaiblis, ils vont disparaître. Les hyènes se battent et entre le gros et le petit, quand il y a à manger, on sait qui se sert et qui n’a rien. Tout a été donné aux usiniers.
Comment articuler à la fois cette confiance en l’avenir du sucre et ce pessimisme quant à l’avenir de la filière ?
- Le nœud du problème, c’est justement la convention canne, c’est l’élément majeur pour l’avenir. Il aurait fallu que les fonds servent à soutenir les petits planteurs. Le pire c’est que quand le prix du sucre augmentera, l’actuelle convention ne permettra pas d’augmenter les recettes des producteurs. Pour l’heure, il faut casser cette convention canne, quitte à aller devant un tribunal.
Francky Lauret
Chiffres
Monde. La production mondiale d’éthanol aurait été de 425 millions d’hectolitres en 2005, contre 380 millions d’hectolitres en 2003.
Europe. 491.040 tonnes d’éthanol et 1,9 million de tonnes de biodiesel avaient été produites fin 2004 dans les 25 pays de l’Union européenne. La fabrication d’éthanol est concentrée sur 5 pays (France, Espagne, Pologne, Allemagne, Suède), celle de biodiesel sur 3 pays (France, Allemagne, Italie)
États-Unis. La production d’éthanol était évaluée à 10,2 millions de mètres cubes en 2003, contre 6,21 millions en 2001. Les capacités installées de production de biodiesel avoisinent 200.000 tonnes par an.
Brésil. En 2005, 14 millions de mètres cubes d’éthanol auraient été produits. En 2010, les prévisions portent sur 18,5 millions. La production de biodiesel n’en est qu’à ses débuts.
Si le flex-fuel intéresse tant nos ministres, c’est qu’il carbure au Brésil, où plus de 800.000 véhicules à moteurs E85 ont été vendus en 2005 (contre 30.000 en 2003). Le Brésil fournit 36% de l’éthanol carburant produit dans le monde, l’Europe seulement 10%. Le modèle brésilien n’est pourtant pas exportable en France : les surfaces cultivables sont insuffisantes pour fournir le parc automobile en éthanol. De même, les normes d’émissions des véhicules et des carburants sont différentes de ce côté-ci de l’Atlantique. La France lorgne aussi vers l’expérience suédoise où 350 stations-service équipées de pompes vertes alimentent 20 000 véhicules flexibles.
(Sources “Le Monde”)
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