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Planteurs de canne à sucre en lutte pour leur survie
21 juin 2017, par
10 ans après que le PCR ait alerté sur la suppression certaine des quotas sucriers, l’échéance est arrivée. Ces 10 ans de répit n’ont pas été mis en œuvre pour développer une industrie de la canne. Le minimum que peuvent faire les responsables de cet immobilisme, c’est de donner satisfaction à la revendication des planteurs : augmentation de 6 euros par tonne du prix de référence de la canne à sucre.
A deux semaines de la coupe, cela fait deux semaines que les planteurs et les usiniers ne se sont pas retrouvés autour de la même table pour discuter du volet B de la Convention Canne qui doit fixer le prix de la canne à sucre payé par l’industriel au planteur. Une rencontre prévue hier a été ajournée.
Les planteurs ont fait leurs comptes. L’aide de l’État augmente tout comme le coût de la vie et celui des intrants, donc ils ont droit à une augmentation. Tereos refuse pour le moment d’en discuter. L’État a en effet attribué une subvention complémentaire de 28 millions d’euros à Tereos, tous les ans jusqu’en 2020. Réclamée par toute la filière, cette somme correspond à une compensation financière à la suite de la décision de la France de voter en 2013 pour la suppression des quotas sucriers à compter de 2017. C’était d’ailleurs la position suivie par la quasi-totalité des États membres de l’Union européenne. La fin des quotas place le sucre réunionnais en concurrence frontale dès cette année avec le sucre de betterave pour la moitié de sa production, et sous la menace potentielle de pays producteurs de sucres roux de canne pour l’autre moitié.
Ces 28 millions visent à effacer la différence coût de production défavorable au sucre de canne réunionnais par rapport au sucre de betterave européen. Force est de constater que sur le traitement de cette demande, l’État a bien trop tardé et pris une mauvaise décision en confiant la totalité du montant de la subvention à un seul acteur, l’industriel, sans fixer d’emblée la part revenant aux planteurs pour augmenter un prix de la canne bloqué depuis plus de 20 ans.
La nouvelle de la fin des quotas était la confirmation d’une alerte lancée dès 2007 par le Parti communiste réunionnais au travers d’un numéro spécial de Témoignages intitulé « l’échéance 2014 ». En effet à cette date, l’Union européenne avait voté pour une politique agricole commune annonçant la fin des quotas sucriers. C’est ce que prévoyait l’acceptation par l’UE de la sanction de son régime sucrier par l’organe de règlement des différends saisis par le Brésil, la Thaïlande et l’Australie notamment pour non-respect de la « concurrence libre et non faussée ».
Entre 2006 et 2013, l’Union européenne a mis en œuvre une réduction des quotas des producteurs, ainsi qu’une diminution du prix d’intervention sur le sucre blanc. C’est le fameux prix garanti autour duquel s’est organisé la rémunération versée par les industriels aux planteurs depuis plus de 20 ans.
En 2007, le PCR appelait à s’organiser pour anticiper l’échéance inéluctable de la fin des quotas. Il dut faire face à cette époque à des points de vue affirmant que jamais la filière canne à sucre ne sera remise en cause. Des syndicalistes n’ont pas vu arriver la menace. Le Directeur de l’Agriculture et de la Forêt indiquait qu’il n’y avait pas d’échéance 2014. Le président du Syndicat du Sucre de l’époque déclarait qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir, disant en substance que sur un marché européen de plus de 10 millions de tonnes de sucre, il y aura toujours de la place pour écouler les 200.000 tonnes produites chaque année à La Réunion.
10 ans plus tard, la structure de la filière canne-sucre n’a pas changé alors qu’elle ne produira plus pour un marché protégé, où elle était assuré de vendre la totalité du sucre fabriqué. La seule évolution est un augmentation de 13 euros par tonne de canne produite dont 11,5 euros sont destinés aux planteurs. Annoncée en 2009 par François Fillon, cette hausse des recettes de la filière est payée par les abonnés d’EDF, qui financent une augmentation du tarif de rachat de l’électricité produite par la bagasse dans les centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge, des sociétés privées intégrées dans le groupe Albioma.
L’industriel porte une responsabilité dans cet immobilisme. Ces 10 années n’ont pas été mises à profit pour développer une nouvelle industrie capable de valoriser une partie de la centaine de co-produit de la canne à sucre qui le sont ailleurs dans le monde. Cela aurait permis d’augmenter le revenu des planteurs.
Ces 10 années n’ont pas non plus permis de répondre à des questions inlassablement posées par le PCR : combien rapporte la canne ? Quelle est la part des recettes attribuée aux planteurs ? Et celle de l’industriel ?
Cette transparence est également revendiquée par les planteurs. Ils affirment en effet être dans le flou total quant aux bénéfices réalisés par Tereos sur la vente de sucres spéciaux. Ce sont notamment 85.000 tonnes de sucres exportés vers l’Europe qui peuvent se négocier plusieurs milliers d’euros la tonne, soit un ordre de grandeur 10 fois supérieur au prix garanti du sucre blanc en Europe et qui sert de base au calcul du prix de la canne.
Tout au long de cette période, l’État n’a pas non plus été à la hauteur. Compte tenu du volume de subventions versé aux industriels, il aurait dû exiger de faire la transparence pour que tous les acteurs de la filière puissent avoir le même niveau d’information. Il aurait pu aussi préparer la fin inéluctable des quotas au travers de mesures de soutien pour transformer l’industrie sucrière en industrie de la canne. Il avait 10 ans pour le faire, car il était clair dès 2006 que l’écoulement garanti et le prix d’intervention étaient condamnés.
Dans ce contexte, la revendication des planteurs est un minimum à satisfaire. Ils demandent 6 euros par tonne tout simplement pour que le prix payé par l’industriel pour une tonne de canne à sucre à La Réunion soit le même que pour une tonne de betterave sucrière. En déduisant du prix de référence, 39,09 euros par tonne, les subventions perçues par Tereos, les planteurs estiment que l’industriel paie en réalité la tonne à 18 euros. D’où les 6 euros demandés pour s’aligner sur le prix de la betterave, 24 euros par tonne.
La revendication de transparence est également très importante, tout comme est attendue une plus grande implication de l’État, à la hauteur de celle mise en œuvre pour aider la filière betterave-sucre à faire face à la fin des quotas.
M.M.
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