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Filière canne
25 mars 2009, par
Lundi, Jean-Paul Virapoullé est venu défendre l’amendement qui a été adopté au Sénat. Selon le sénateur, cet amendement permettra d’augmenter les revenus des planteurs en revalorisant le prix de la bagasse. Cette initiative ne manque pas d’aplomb puisque c’est précisément Jean-Paul Virapoullé qui a décidé de priver les planteurs des revenus tirés de la bagasse en signant les accords de 1969. 40 ans plus tard, sa logique n’a pas changé puisque s’il est suivi d’effet, son amendement profitera exclusivement aux usiniers.
En 1969, la filière canne réunionnaise fait vivre des dizaines de milliers de personnes. Mais depuis quelques années, une réforme agraire a commencé. Les usiniers décident de se débarrasser de leurs terres à cannes qui seront vendues aux planteurs par l’intermédiaire de la SAFER et des banques. Grâce à cette séparation du capital foncier du capital industriel, l’usinier n’a plus à supporter le risque de la plantation de la canne. Il se concentre donc sur l’augmentation de la productivité de son outil industriel, et développe sa diversification, tout cela grâce aux liquidités obtenues par la vente des terres aux planteurs.
À cette réforme agraire s’ajoute un changement structurel dans la répartition des richesses de la filière canne. Jusqu’à la signature des accords de 1969, le planteur est le propriétaire de la canne qu’il produit, c’est-à dire du sucre, des alcools et de tout ce qui peut être tiré de cette plante. Sur ce total, l’usinier prélève un tiers pour se rémunérer en tant que façonnier. À cette époque, les planteurs sont en pleine bataille pour changer ce rapport à leur profit. Ils revendiquent une répartition 3/4 pour le planteur, et 1/4 pour l’usinier.
C’est alors que la classe dominante trouve un allié de poids avec un jeune dirigeant de la Fédécanne : Jean-Paul Virapoullé. Ce dernier signe avec les usiniers un accord qui dépossède le planteur de la canne qu’il produit.
En effet, désormais, le planteur est rétrogradé au rang de fournisseur de matière première, qui vend la canne et tous ses produits à l’usinier à un prix fixé à l’avance. La totalité des bénéfices tirés de toutes les valorisations deviennent la propriété de l’usinier.
Conjuguée à la réforme foncière, cette restructuration allait entrainer la ruine de dizaines de milliers de planteurs, poussés au chômage. C’est un des points de départ de la crise structurelle que nous connaissons, car les emplois supprimés par milliers n’ont jamais été remplacés.
Du fait de ces accords signés par Jean-Paul Virapoullé, les planteurs ont donc été dépossédés entre autres de la bagasse. L’an dernier, faisant le bilan de la campagne sucrière, le co-président industriel de l’Interprofession indiquait que la bagasse était donnée aux centrales du Gol et de Bois-Rouge, en échange d’énergies et d’électricité fournie gratuitement à l’usine sucrière. Du fait des accords de 1969, le planteur ne peut rien dire. Et de toute l’électricité produite grâce à la bagasse, le planteur ne peut au mieux espérer que 2 euros par tonne de cannes livrée.
Quel profit pour le planteur ?
C’est donc avec un responsable de la ruine de milliers de camarades que des planteurs avait rendez-vous lundi, et ce jour là Jean-Paul Virapoullé a défendu la pertinence d’un amendement dont l’efficacité est démentie par la FDSEA !
Se référant à la lecture de l’amendement et à celle de la loi, la FDSEA estime que cette initiative du sénateur ne sert à rien, puisque les centrales du Gol et de Bois-Rouge dépassent la limite de 12 MW qui fixe la limite de l’obligation d’achat par EDF.
Du coup, le sénateur affirme que c’est Paris qui fixera par décret le prix d’EDF devra payer.
Mais le fond du problème, c’est que quelque soit le prix qu’EDF paiera, l’argent ira dans les caisses du producteur d’électricité, pas dans celles des planteurs : c’est le résultat des accords de 1969. Depuis 40 ans, la bagasse brûlée dans la centrale électrique n’appartient plus au planteur mais à l’usinier. Et si l’usinier décide d’échanger toujours la bagasse contre de la vapeur et le paiement des ses factures d’électricité, alors le planteur n’a pas théoriquement son mot à dire et doit se contenter des 2 euros que l’usinier veut bien lui céder.
La seule manière de changer cette injustice, c’est la mobilisation, pour que les revenus tirés de la bagasse puissent bénéficier pleinement au planteur. C’est ce qu’avait notamment affirmé la CGPER lors de son assemblée générale. Cela veut dire un changement du mode de répartition des richesses au sein de la filière canne.
Manuel Marchal
Ce que propose Jean-Paul Virapoullé
« Avant l’article 27, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans les conditions prévues au 2° de l’article 10 de la loi 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité, un décret précise les conditions d’achat de l’électricité issue de la biomasse de la canne à sucre dans les départements d’outre-mer, à un prix incitant à la valorisation et au développement de cette source d’énergie renouvelable au détriment des ressources fossiles. Ce prix tient compte des coûts évités par rapport à l’utilisation d’énergies fossiles ».
Il est à noter que cet amendement ne dit absolument rien sur la revalorisation des revenus des planteurs. Ce qui veut dire que si le décret évoqué par Jean-Paul Virapoullé est pris par le gouvernement, le bénéficiaire sera le producteur d’électricité, qui n’est plus le planteur de cannes depuis 1969.
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