La revalorisation du prix de la bagasse inscrit dans la loi

Bagasse : 14 euros par tonne de cannes est « plus que justifié »

2 juin 2009, par Manuel Marchal

La promulgation de la LODEOM a pour conséquence l’inscription dans la loi de la revalorisation du prix d’achat de l’électricité produit à partir de la bagasse. Dimanche devant plus d’une centaine de planteurs, Jean-Yves Minatchy a souligné que de nouveaux chiffres démontrent que la revendication de 14 euros par tonne de cannes versés au planteur est plus que justifiés.

Une centaine de planteurs se sont réunis dimanche à la Balance de la Pente Sassy à Saint-André. Des informations ont été données par Jean-Yves Minatchy au sujet de l’augmentation possible du prix de la canne du fait de la revalorisation du prix de l’électricité produit à partir de la bagasse.
16 euros par tonne de cannes, c’est la valorisation supplémentaire d’une tonne de cannes selon les derniers chiffres annoncés par la CGPER. Ces chiffres tiennent compte tout d’abord des éléments de la loi qui précisent que le prix payé par EDF pour acheter l’électricité produite à partir de la bagasse ne peut être inférieur « au prix moyen de vente de l’électricité issue du dernier appel d’offre biomasse national », soit au minimum 128 euros par mégawatheure.
À cela s’ajoutent les coûts évités par rapport à l’utilisation d’énergies fossiles. Jean-Yves Minatchy présente une estimation basée sur le rapport de la Commission des finances de l’Assemblée nationale. En prenant en compte le coût de production du kilowattheure, le coût d’achat du charbon et les émissions de CO2 évitées, le président de la Chambre d’agriculture explique que « la valorisation de la bagasse permet au total un gain de 22,483 millions d’euros pour valoriser le prix d’achat des 1,8 million de tonnes de cannes ». Le président de la CGPER précise que la CRE « estime dans son rapport que la biomasse évite une pollution de l’air de 25 euros par mégawatheure ».
D’où une valorisation espérée par tonne de cannes de 16 euros.
C’est pour cette raison que la revendication de la CGPER, une augmentation de 14 euros du prix de la tonne de cannes, « est plus que justifié ».
Le vote de cette loi fait que « 80% du chemin est accompli », indique Jean-Yves Minatchy. L’enjeu est maintenant « que cette revalorisation arrive au plus tard à la fin de la campagne 2009 ». Et pour cela, le président de la CGPER compte sur l’article 11 de la Convention canne qui doit permettre une renégociation du prix de la tonne de cannes en fonction des nouvelles revalorisations possibles.
Jean-Yves Minatchy rappelle que cette revalorisation marque une étape importante dans un combat commencé voici 13 ans par une grève d’un mois. Les planteurs avaient été la cible de la répression à Bras-Panon le 9 juillet 1996. Jean-Yves Minatchy rappelle que cette revalorisation est un moyen de réparer une injustice née des accords de 1969, où les planteurs ont été dépouillés de tous les produits de la canne au profit de l’usinier, mis à part une partie des recettes du sucre.
Cette avancée est là pour montrer que la lutte paie.
Jean-Yves Minatchy a également fait le point sur d’autres dossiers. Concernant le SAR, le président de la Chambre d’agriculture estime que la Région a compris les attentes de la filière canne en particulier (préserver 30.000 hectares pour la canne), et de l’agriculture en général (conserver 50.000 hectares de foncier agricole).
Il conclut en rappelant que la loi prévoit maintenant l’exonération de la taxe foncière sur le non bâti pour les agriculteurs, et souligne l’importance de continuer à lutter pour que les retraités puissent vivre dignement. Car aujourd’hui, 75% des anciens agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté.

Manuel Marchal

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