Pascal Lamy réaffirme les objectifs de l’OMC

Baisse des subventions de 80% : le coup est passé très près

31 juillet 2008

Lors d’une conférence de presse tenue juste après la fin de la conférence, le directeur de l’OMC, Pascal Lamy, souligne que ce sont les divergences sur la clause de sauvegarde qui a provoqué l’absence d’accord. Pour les planteurs de cannes de La Réunion, comme pour les producteurs de bananes aux Antilles, le coup est passé très près. Et les menaces sont loin d’être écartées. Car une des déceptions du directeur de l’OMC est justement que l’échec des négociations n’ait pas permis la libéralisation des échanges sur le sucre et les produits tropicaux. Voici un extrait de sa déclaration.

« J’espérais pouvoir dire que nous avions fortement réduit et plafonné comme jamais encore le niveau des subventions ayant des effets de distorsion des échanges. J’espérais pouvoir annoncer que pour la viande de bœuf, le sucre, l’éthanol, les produits tropicaux ou les produits affectés par la progressivité des tarifs (des tarifs plus élevés sur les produits transformés que sur les matières premières), il y aurait maintenant une amélioration de l’accès aux marchés dans le monde entier.
J’espérais pouvoir vous dire que les crêtes tarifaires sur les produits industriels présentant un intérêt pour les pays en développement avaient été nettement abaissées, que les pays les moins avancés consolideraient l’accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent dans le cadre de l’OMC, et que le soutien à l’exportation sous la forme de subventions, d’entreprises commerciales d’État, de crédits à l’exportation ou d’aide alimentaire avait été éliminé.
Tout cela était prêt pour un paquet final mais il manquait quelques pièces importantes : la mesure de sauvegarde spéciale qui permettrait aux pays en développement de neutraliser une poussée des importations de produits alimentaires, et le coton, sans parler des questions relatives aux indications géographiques et à la biodiversité (les propositions dans le domaine de la propriété intellectuelle concernant les indications géographiques et les réformes des brevets se rapportant au matériel génétique et aux savoirs traditionnels). Et ce n’est pas tout. »


Sursis précaire pour les producteurs antillais de bananes

Un accord conclu entre l’Union européenne et les pays exportateurs de bananes d’Amérique latine prévoyant une baisse progressive des droits de douane versés par ces derniers aux membres de l’Union est annulé à la suite de l’échec des discussions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont déclaré mardi des responsables.
« L’accord sur les bananes est annulé », a déclaré l’un d’entre eux. L’Union européenne était parvenue à un accord avec des pays comme l’Equateur et le Costa Rica au cours du week-end. « Il a toujours été dit que cet accord était lié au succès du cycle de négociations de Doha. Il faut maintenant voir quelle est la marche à suivre », a déclaré Peter Power, un porte-parole de Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce.
Autrement dit, la question de la libéralisation du marché européen de la banane va revenir sur le tapis. Et comme le laisse entendre le Commissaire européen, il n’est pas à exclure que cet accord soit signé en dehors des négociations globales à l’OMC, afin d’imposer cette libéralisation à marche forcée. Les planteurs de cannes à La Réunion sont prévenus.

MondialisationFilière canne-sucre-alcools-énergieA la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus