
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Vente du pôle spiritueux de Quartier Français
Conséquence des accords de 1969
10 février 2011, par
L’année dernière, le Groupe Quartier Français avait été vendu à Téréos. Quartier Français, c’était 340 millions d’euros de chiffres d’affaires, bénéfice pour les planteurs : 0 euros. Hier, ’le Quotidien’ annonce la vente de la division spiritueux de Quartier Français à un groupe extérieur pour une somme comprise entre 150 et 200 millions d’euros. Là aussi, 0 euro pour les planteurs. Sans les planteurs, il n’y aurait pas d’usine sucrière ou de fabrication d’alcool, mais ils sont exclus du partage des richesses.
Nouvelle conséquence hier de la disparition des usiniers réunionnais : l’annonce par "le Quotidien" de la vente de la division spiritueux du groupe Quartier Français à la Martiniquaise qui, comme son nom ne le dit pas, est un groupe familial de France.
À la différence de Mascarins, la vente de cette partie du groupe Quartier Français (GQF) n’était pas une condition imposée par l’Autorité de la concurrence au rachat des actifs de la Société sucrière Quartier Français, maison mère de GQF. C’est un choix stratégique fait par le nouveau propriétaire du groupe, qui souhaite se séparer de ce secteur d’activité.
Le pôle spiritueux est donc vendu au plus offrant, et selon notre confrère, c’est un groupe familial de France qui s’en porte acquéreur pour une somme comprise entre 150 et 200 millions d’euros. Reste à finaliser le transfert par un passage devant l’Autorité de la concurrence qui fixera peut-être des conditions à ce rachat. Mais une chose est sûre, sur cette somme considérable, les planteurs ne toucheront absolument rien alors que c’est uniquement leur travail qui permet à cette industrie florissante de prospérer.
Quelques familles se sont enrichies
Ceci n’est pas sans rappeler la prise de contrôle de la Société sucrière Quartier Français par le groupe Tereos suite à un contrat de cession signé en décembre 2009, confirmé par une décision de l’Autorité de la concurrence en date du 28 mai 2010. Marbour, la Famille Jean-Bourdillon, la Société de Préfabrication pour le Génie Civil et la Bâtiment, la Famille Thieblin et la Famille Chantal de Palmas décident de céder la totalité de leurs actions à Tereos, ce qui a pour conséquence la filialisation à 100% de Groupe Quartier Français au sein de Tereos. Il faut rappeler qu’à ce moment-là, le Groupe Quartier Français réalise un chiffre d’affaires de 340 millions d’euros. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public.
Mais il est certains que les dividendes recueillis par les actionnaires de Quartier Français reposent sur le travail des planteurs. Ce sont en effet ces derniers qui sont les fournisseurs de la matière première. Avant les accords de 1969, ils avaient droit aux deux-tiers des bénéfices tirés de tous les produits de la canne. Mais au moment où Tereos fait le deal avec quelques familles, les 4.000 planteurs n’obtiennent pas un centime, alors que les revenus tirés par les anciens actionnaires de Quartier Français sont le fruit du travail de plusieurs générations de planteurs et d’ouvriers d’usine. Pire pour les travailleurs : la direction des usines est délocalisée au Brésil, au sein d’une filiale de Tereos qui est cotée à la Bourse de Saõ Paulo.
La vente du pôle spiritueux du groupe Quartier Français à une famille de France est une conséquence de ce premier événement. Mais là aussi, les planteurs sont floués alors qu’ils sont un des trois acteurs de cette cession, aux côtés de l’usinier et de l’acheteur. Mais comme l’an passé, l’usinier vend, ses actionnaires s’enrichissent considérablement et le planteur, propriétaire de la matière première sans laquelle il n’y a rien, est totalement exclu de la transaction.
Manuel Marchal
L’inquiétude sur l’avenir
Pour la première fois depuis la création de l’industrie de la canne à La Réunion, c’est la séparation entre le producteur de sucre et le fabricant d’alcool. Désormais, ce dernier pourra sans scrupule s’approvisionner en mélasse sur le marché mondial si c’est moins cher pour lui, il n’aura donc plus besoin du planteur.
Quant à Tereos qui est le fabricant de sucre, il observe avec intérêt l’augmentation continue des cours mondiaux de ce produit. La hausse est provoquée par des facteurs structurels tels que la croissance démographique et l’évolution du comportement alimentaire dans les pays émergents, et elle est amplifiée par les effets du changement climatique. Autrement dit, le cours mondial du sucre pourrait être plus intéressant que le prix du sucre réunionnais, fixé par l’Europe. Comme Tereos est propriétaire d’usines au Brésil notamment, se pose alors la question de son intérêt à produire du sucre à La Réunion. Car en achetant Quartier Français, Tereos a pu mettre la main sur Ercanne, toute la recherche-développement sur la canne à sucre. Ce qui est mis au point à La Réunion peut être appliqué au Brésil. C’est l’inquiétude sur l’avenir.
Illustration du réalisme du MEDEF
Cette opération n’aurait jamais été possible sans la vente par Marbour de ses actions à Tereos. Et cette fois-ci, le MEDEF ne réagit pas.
Lorsque la Mairie du Port fait valoir son point de vue en tant que propriétaire de la matière première, elle est attaquée par le président du MEDEF qui l’appelle à faire preuve de mesure et de réalisme.
Le dépeçage du Groupe Quartier Français montre bien où se situe le réalisme du MEDEF. Ce sont les planteurs qui, par leur travail, fournissent la matière première indispensable à la création de richesse, mais dans les deux transactions restructurant l’industrie de la canne, ils ne touchent pas un centime.
C’est exactement la même situation pour le projet de vente d’Edéna à Marbour, où le fournisseur de matière première apprend la transaction dans la presse et est totalement exclu des négociations.
S’il fallait illustrer la crainte de la Mairie du Port, l’actualité amène un exemple révélateur au travers de la vente à un groupe familial de France d’une affaire florissante construite par l’ingéniosité, la sueur et l’investissement des Réunionnais.
Le savoir-faire réunionnais vendu au plus offrant
La manière dont s’est déroulée la transaction, selon les faits rapportés par "le Quotidien", montre que cette partie du Groupe Quartier Français a été vendue au plus offrant.
L’an passé, Tereos avait pu mettre la main sur la totalité de l’industrie sucrière. C’est donc tout ce qui a été construit pendant deux siècles qui est passé entre les mains d’un groupe extérieur. Le remplacement du président de Ercanne achève de tourner cette page de l’Histoire de notre pays. Désormais, tout ce qui a été construit par des Réunionnais dans l’industrie sucrière profite à 100% à des intérêts extérieurs au pays.
Réaction de la Chambre d’agriculture et de la CGPER
Dans un communiqué diffusé hier, la Chambre d’agriculture et la CGPER réagissent à la « vente du pôle spiritueux réunionnais par Tereos à la Martiniquaise ».
La Chambre d’agriculture rappelle que l’Union européenne a décidé en 2007, « d’accorder un soutien annuel de près de 13,74 millions d’euros aux producteurs de rhum de La Réunion en diminuant le taux d’accise à condition que la mélasse soit produite localement ».
« La cession du pôle spiritueux de Tereos ainsi que la décision en 2007 de l’Union européenne d’accorder une aide aux producteurs de rhum des DOM, confortent la position des planteurs sur leur revendication d’une recette alcool-mélasse à La Réunion », poursuit le communiqué.
« Cette revendication est justifiée également par l’article 10 de la convention canne qui prévoit une amélioration de la prime de production en cas de valeur supplémentaire ainsi que par l’article 24 qui fixe une clause de rendez-vous en 2011 en cas de situation nouvelle ».
La Chambre d’agriculture tiendra ce matin une conférence de presse à ce sujet.
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Messages
10 février 2011, 14:55, par manolaude
ce qui pose question , c’est comment le Groupe martiniquaise , leader incontesté dans le rhum peut racheter quartier Français sans veto de l’autorité de la concurence
c’est en effet les 3/4 du marché du rhum français qui est désormais controllé par Martiniquaise qui à desormais les Marques DILLON, La Mauny, 3 Riviéres , Duquesnes, Depaz, St James , Distilleries de savanna, Sogim, riviere du Mat, Rhum Charette( GIE rhum) , Varangue, GP DOrmoy, Grange bouguet Pau , fauconnier ... dans son portefeuille .. Comment les petits vont resister face a ce mastodonte ?
Pour le Reste , que des familles qui ont créée et developpé des entreprises ( en faisant vivre des milliers de personne ) les vendent en gagnant de l’argent , cela ne me choque pas ... On ne pleure pas les entrepreneurs qui se plantent , pourquoi cracher sur ceux qui reussissent ?
Sauf quand il s’agit de cooperatives ouvrieres, ce ne sont jamais les fournisseurs ou les ouvriers ( saufs s’ils sont aussi actionnaires) qui s’enrichissent ...
25 mars 2011, 20:16, par JP.B CR974
A Mr MINATCHY : si l’Union européenne a décidé en 2007, « d’accorder un soutien annuel de près de 13,74 millions d’euros aux producteurs de rhum de La Réunion » ,d’après votre analyse sachez Mr, que vous vous faites des illusion quand au bien fondé de la pérennité ce soutien, car croyez vous qu’avec la cession du pôle spiritueux de Tereos une telle décision adoptée depuis 2007 (déjà obsolète et en inadéquation avec le contexte économique actuel) est congruente avec la politique commerciale de ce groupe ? Pourquoi accorder une aide aux producteurs de rhum des DOM puisque il y a désormais une scission entre le producteur de sucre et le fabricant d’alcool. Comme cité dans l’article du 3 février , "désormais, La Martiniquaise pourra sans scrupule s’approvisionner en mélasse sur le marché mondial si c’est moins cher pour lui, il n’aura donc plus besoin du planteur", alors inutile d’endormir les petits planteurs et les conforter sur une revendication illusoire d’une recette alcool-mélasse à La Réunion ». Cette revendication n’est dors et déjà plus justifiée ni par l’article 10 de la convention canne de par la même difficilement justifiable par l’article 24 en cas de situation nouvelle.
JP.B CR974