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Pour un audit de la filière canne-sucre-rhum-énergie par une mission d’inspection du gouvernement pendant la campagne sucrière pour rencontrer les planteurs en difficulté
5 août 2021, par
Des variétés de cannes créées pour augmenter les profits de l’industriel et qui diminuent le revenu des planteurs : tel est la cause structurelle de la baisse de richesse en sucre dans les cannes encore observée cette année durant la coupe, souligne la CGPER. Ces cannes ne contiennent pas moins de sucre, et apportent plus de matière première à l’usine pour la valoriser en énergie et augmenter les profits de l’industrie grâce à leur richesse en fibre. Mais ce sont précisément le taux important de fibre et le taux de sucre moins élevé qui pénalise le planteur en raison d’une formule de calcul parfaitement maîtrisée par Tereos et qui n’a pas été remise à jour depuis 40 ans pour intégrer les gains de productivité de l’usinier et la hausse des coûts de production des planteurs. La CGPER réitère donc sa revendication d’interpeller l’État pour qu’il envoie à La Réunion une mission d’inspection du ministère de l’Agriculture afin de profiter de la campagne sucrière pour faire un audit de la filière, car le rapport publié la semaine dernière ne va pas assez loin. La CGPER demande également à Tereos de mobiliser ses techniciens dans les Pôles Canne pour aider les planteurs qui subissent une « richesse anormalement basse ».
« La richesse ne représente que 10 % du problème, l’essentiel du problème vient des variétés de canne imposées aux planteurs et de la formule de calcul du prix d’achat de la canne par l’usinier. Ceci montre l’urgence de notre revendication : l’envoi à La Réunion d’une mission d’inspection du ministère de l’Agriculture pour faire un audit de la filière en pleine campagne sucrière, car le rapport présenté par le gouvernement la semaine dernière ne va pas assez loin » : la CGPER, par la voix de son président Jean-Michel Moutama, appelle à aller plus loin que l’écume et à se concentrer sur les causes structurelles de la faiblesse des richesses en sucre des chargements de cannes, et donc des revenus tirés de la vente de la canne à sucre. C’est donc la nécessité de revoir tout le système, et en particulier les règles qui définissent le prix de la canne à sucre payé par un acheteur en situation de monopole : Tereos Océan Indien.
Ce point de vue a été exprimé hier lors d’une conférence de presse tenue au Gol en présence de plusieurs dizaines de planteurs dont Jean-Bernard Maratchia, conseiller régional de la majorité.
La CGPER est ainsi intervenue dans le débat qui agite la filière canne-sucre-rhum-énergie au sujet de la faiblesse en saccharose des échantillons des chargements de canne livrés par les planteurs. Pour la CGPER, ce n’est pas en changeant la technique d’analyse que le problème sera réglé.
« L’an passé nous avions observé des richesses comparables », rappelle Jean-Michel Moutama, « or, les conditions climatiques étaient bien plus défavorables que cette année, avec en particulier la sécheresse ». « Cette année, nous constatons des écarts significatifs avec la richesse moyenne, avec notamment une perte de près de 2 points à la Balance des Tamarins », poursuit-il.
Les cannes livrées contiendraient donc moins de sucre ? Pour la CGPER, ce n’est pas le cas. Le sucre contenu dans la canne n’a pas baissé en masse, mais en proportion car les cannes livrées sont des variétés de canne-mixte, créées pour produire à la fois du sucre mais aussi beaucoup de fibres pour les transformer en électricité dans les centrales du Gol et de Bois-Rouge. Selon la CGPER, ces cannes permettent d’avoir 15 à 16 % d’énergie en plus, sans répercussion à la hausse du prix de la canne car pour la part « énergie » fixée depuis plus de 10 ans à 12 euros par tonne de cannes livrée, somme payée au final par les usagers d’EDF.
« Les planteurs sont payés en fonction d’une formule de calcul qui date de 40 ans, quand les cannes étaient uniquement cultivées pour en tirer le maximum de sucre », rappelle le président de la CGPER, « les variétés imposées aux planteurs sont destinées à produire du sucre, mais aussi de la fibre. Les planteurs qui ont un taux de fibre important sont pénalisés alors que leurs cannes ne contiennent pas moins de sucre ».
L’ancienneté de la formule de calcul au regard de l’évolution technologique pose aussi problème, souligne la CGPER.
Tout d’abord, « il y a 40 ans, toute la coupe était manuelle. Il est de plus en plus difficile de trouver des coupeurs ce qui oblige à mécaniser la coupe. Avec la coupeuse cannes-longues, le taux de fibre augmente considérablement ».
Ensuite, le procédé d’extraction du sucre à l’usine n’est plus le même : « quand la formule de calcul a été créée, le sucre était obtenu après pressage des cannes broyées, ce qui laissait des résidus de sucre dans la canne alors que depuis plusieurs années, l’industriel utilise un procédé d’extraction avec de l’eau chaude pour aller rechercher le moindre résidu de sucre au cœur de la fibre. Quasiment tout le saccharose contenu dans les cannes est exploité par l’usinier, mais la formule ne tient pas compte des gains de productivité dans l’industrie sucrière, et le calcul du prix est sur la base d’un procédé d’extraction responsable de pertes pour l’usinier qui n’existe plus, et pénalise les planteurs », rappelle Jean-Michel Moutama.
La CGPER souligne également que la plantation de ces variétés s’est faite avec l’aide des fonds européens via Tereos. « Les planteurs ont été poussés à massivement utiliser la canne mixte, avec une prime à la replantation de 4000 euros par hectare uniquement pour ces variétés », rappelle le responsable syndical. Or, à la différence de la betterave, la canne à sucre n’est pas une plante annuelle. Si un planteur décidait d’arracher les cannes de cette variété au bout d’une campagne pour les remplacer par d’autres qui lui rapportent un revenu plus important, il devra en assumer pleinement le coût : « les pouvoirs publics fixent à 5 ans la durée d’amortissement d’une replantation, le planteur est donc condamné à utiliser ces cannes pendant 5 ans », soit 5 ans de difficultés parce que l’agriculteur est fortement incité à replanter des variétés destinées à augmenter les profits de l’industrie de transformation mais qui pénalise le fournisseur de matière première.
Cette situation n’est pas surprenante, elle est la conséquence du rachat par Tereos des deux usines sucrières de La Réunion. Cette transaction a surtout permis à Tereos de prendre le contrôle du centre de recherche sur les nouvelles variétés de canne à sucre, eR’Canne. L’industriel est dans sa logique d’utiliser eR’Canne pour adapter les variétés à ses intérêts. Ainsi, il peut décider des cannes qui seront plantées sans avoir à prendre le risque de les cultiver. Ce risque repose uniquement sur le planteur qui est en train de payer maintenant la facture.
Il est d’ailleurs un signe révélateur : « quand les cannes d’un planteur affichent une richesse en sucre supérieure à la normale, Tereos envoie des techniciens chez le planteur pour vérifier qu’il n’est pas un tricheur, Tereos parle de « richesse anormalement élevée ». Mais quand les planteurs subissent une importante perte de richesse, Tereos ne parle pas de « richesse anormalement basse » et ne fait rien. Qu’attend Tereos Océan Indien pour agir ? Pourquoi les techniciens de Tereos qui sont dans les Pôles Canne ne vont-ils pas sur le terrain pour aller aider les planteurs qui sont victimes de la baisse de richesse ? »
Sous la précédente mandature de la Région, il a été question d’un projet de développer la canne-fibre au détriment de la canne à sucre. Les différents scénarii n’ont montré aucune augmentation du revenu des planteurs alors que les aides publiques devront augmenter pour assurer l’équilibre financier de la filière. Cela signifie une généralisation du problème soulevé hier par la CGPER.
Pour le syndicat, le rapport publié récemment par le gouvernement ne va pas assez loin. « Un audit de la filière canne-sucre-rhum-énergie est nécessaire pour que nous puissions avoir toutes les données sur la table pour discuter de la Convention canne qui s’appliquera à la prochaine coupe », rappelle le président de la CGPER, « nous demandons au ministère de l’Agriculture d’envoyer à La Réunion une mission d’inspection durant cette campagne sucrière pour qu’elle puisse se rendre compte du fonctionnement réel de la filière, et qu’elle rencontre des agriculteurs représentatifs des exploitations cannières du modèle réunionnais », précise-t-il.
Autrement dit, si la proposition du rapport commandé par le gouvernement d’ouvrir le capital des usines sucrières aux planteurs pour qu’ils puissent avoir accès à toutes les informations nécessaires sur les profits tirés des cannes à sucre qu’ils récoltent est un point important soutenu par la CGPER, il est urgent d’agir sans attendre pour que cette transparence puisse être faite le plus tôt possible. La CGPER demande donc à l’État de prendre ses responsabilités pour que cesse une situation préjudiciable pour les planteurs, et lourde de craintes pour l’avenir de la canne à sucre à La Réunion et plus largement pour la situation sociale du pays.
M.M.
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