Tous les Réunionnais concernés par la prochaine commission paritaire

CGPER : Répartir plus équitablement les richesses de la canne

13 mars 2006

L’élection des représentants des planteurs à la commission qui fixera le prix de la canne a débouché sur une large victoire de la CGPER. Analyse du scrutin et revendications du syndicat.

Hier à Sainte-Suzanne, en présence d’une centaine de planteurs, la CGPER tirait les enseignements de sa très large victoire aux élections des commissions mixtes d’usine vendredi dernier et évoquait les enjeux décisifs de la prochaine commission paritaire de la canne et du sucre.
Le président du syndicat, Jean-Yves Minatchy, insiste sur "la forte participation par rapport aux autres élections professionnelles avec 50,23%". Malgré la baisse de leur nombre, les planteurs se sont déplacés en masse pour élire leurs représentants, note la CGPER qui a triomphé vendredi : 77% des voix dans le collège “moins de 700 tonnes”, 64% dans les “plus de 700 tonnes”, avec une victoire symbolique comme au Gol sur les “poids lourds” de la liste commune FDSEA-JA, Jean-Bernard Hoarau et Nicolas Alaguirissamy (JA).

Clarifier des positions

Pour Jean-Yves Minatchy, ce résultat traduit la détermination des planteurs pour défendre la filière. Dorénavant, la donne change avec le marché sucrier européen. Le prix du sucre baisse de 36%, l’Union européenne compense les pertes à hauteur de 60%, quant à l’État, il octroie une aide compensatoire de 90 millions d’euros à la filière. C’est dans ce contexte que la commission paritaire va fixer le prix de la canne. Composée pour partie des représentants des planteurs élus vendredi dernier (3 CGPER, 2 FDSEA-JA), des industriels et de l’État. Elle se réunit mercredi, en présence du représentant “sucre” du ministère de l’Agriculture, Bernard Chaud.
La CGPER compte bien demander à ce dernier de clarifier la position de l’État après les déclarations du président de la FDSEA dans les médias. Ce dernier a prédit une baisse du prix de la canne. "L’Union européenne a dit que le prix du sucre va baisser, elle refuse de fixer le prix de la canne", poursuit-il, tout en rappelant que la canne produit en plus du sucre de l’alcool, de la mélasse et de la bagasse. Eux ne voient pas leur prix baisser. Alors pourquoi pronostiquer la baisse du prix de la canne, insiste Jean-Yves Minatchy : est-ce un argument électoral, ou bien y a-t-il autre chose ? quelle est la position du gouvernement ?

Sauver la filière

Dans les revendications portées par les délégués de la CGPER à la prochaine commission paritaire figure en tout premier lieu le refus de toute diminution du prix de la tonne de canne. "Nous demandons aux usiniers d’augmenter le prix de base de 14,8% sur 5 ans", explique le président de la CGPER qui rappelle que les planteurs livrent 640.000 tonnes de bagasses, et fournissent ainsi une part importante de l’électricité produite à La Réunion. Ceci doit être pris en compte, tout comme l’impact de la hausse des intrants sur les coûts de production ces 2 dernières années : 33% d’augmentation pour les engrais, 37 à 42% pour les désherbants.
Les demandes de la CGPER "ne sont pas exagérées et correspondent à la réalité". Et si la commission ne débouche pas sur un accord, la CGPER demandera "l’arbitrage du gouvernement".
"Ce sont tous les Réunionnais qui sont concernés par la prochaine commission paritaire qui fixera le prix de la canne. Ce produit est le pivot de notre agriculture", rappelle Jean-Yves Minatchy, elle fait vivre des dizaines de milliers de personnes, elle façonne nos paysages, elle est irremplaçable. Et de conclure en rendant hommage à tous ceux qui ont soutenu la CGPER vendredi dernier, ainsi qu’aux responsables du syndicat.

Manuel Marchal


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus