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Filière canne et aménagement du territoire
21 août 2008, par
Du 12 au 20 août, ’Témoignages’ a publié un article intitulé ’Soutien d’une filière dominante ou développement territorial ? Le cas du sucre à La Réunion’, paru en 2004 dans la revue ’Cahiers d’études et de recherches francophones / Agricultures’. Son auteur, Cécile Martignac, était à l’époque chercheuse au CIRAD-Réunion. Elle a depuis soutenu avec succès une thèse de doctorat sur le même sujet, à l’Université de Montpellier. Pour faciliter la lecture de ce document de réflexion, ’Témoignages’ a décidé de le découper en six parties.
En publiant cet article qui explore l’angle de la relation entre la filière et l’aménagement du territoire, ’Témoignages’ apporte un nouvel élément d’information au débat sur l’avenir de la filière canne à La Réunion. Les colonnes de ’Témoignages’ sont un lieu de débat, elles sont ouvertes à tous les acteurs de la filière canne qui souhaitent s’exprimer sur ce sujet.
En ce qui nous concerne, la lecture de ce document nous amène à faire part des commentaires suivants :
« Le "modèle" promu par la Safer est l’exploitation en faire-valoir direct de 5 hectares, cultivée essentiellement en canne à sucre, ce qui crée un tissu d’exploitations "viables" ; il permet une augmentation de productivité essentiellement favorable à la canne et provoque un phénomène massif de promotion sociale par changement de statut. En revanche, il accélère la diminution du nombre des exploitations, facilite l’exclusion des colons non-attributaires et pose des problèmes de reconversion pour une fraction des actifs agricoles »
L’article de Cécile Martignac revient sur la réforme agraire qu’a connu La Réunion à partir des années 60. A cette époque, les usiniers commencent à vendre leurs terres à cannes. Le choix consiste à découper le foncier (ancien héritage de concession coloniale) en exploitations de cinq hectares. Mais ce découpage portait déjà en lui les germes de la casse sociale qu’allait connaître la filière à partir de la signature de l’Accord de 1969. Car, il exclut, d’emblée, plusieurs milliers de travailleurs du partage. Ce qui "pose des problèmes de reconversion". Rappelons que dans les années 60, plus de 25.000 Réunionnais étaient planteurs de cannes, ils sont aujourd’hui 4500.
Aujourd’hui, cinq hectares, est-ce suffisant pour faire vivre un planteur et sa famille ? Va-t-on encore diminuer ce nombre ?
« La dégradation des conditions économiques contraint l’État français à compenser les pertes par une augmentation des aides directes à la filière qui représentent plus de 75% de la valeur de la canne produite à La Réunion hors aides directes au produit »
"Témoignages" a déjà démontré que depuis 20 ans, le prix payé par l’usinier pour acheter la canne au planteur n’a pas bougé. Par contre, les charges et l’inflation sont une réalité qui s’impose aux planteurs. Ce sont donc les pouvoirs publics qui sont amenés à compléter le revenu des planteurs pour que ce dernier puisse vivre dignement.
De deux choses l’une :
- ou la valeur des produits tirés de la canne n’a pas augmenté depuis 20 ans, malgré la fermeture de plusieurs usines, la modernisation et la concentration de l’outil industriel, le développement de la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée, ainsi que la production d’électricité.
- ou le planteur est exclut des bénéfices des valorisations de la canne qu’il produit.
« La stratégie de diversification sectorielle et géographique opérée par ces groupes est explicite et compréhensible. Dans cette logique, la délocalisation complète de la production de sucre est-elle envisageable ? »
Cette question est le résultat d’une réflexion qui prend en compte la stratégie de diversification des usiniers depuis l’Accord de 1969 : grande distribution, immobilier et production de sucre dans des pays à très faible coût de main d’oeuvre.
Pendant ce temps, quelle a été la diversification du planteur ?
D’après les règles qui régissent la filière, un planteur ne peut pas diversifier au-delà d’un certain seuil s’il veut continuer à percevoir un revenu décent pour la canne qu’il plante. Son partenaire industriel, lui, peut diversifier sans limite, tout en continuant à percevoir des aides publiques qui augmentent chaque année. Pourquoi les deux partenaires de la filière n’ont-ils pas le même droit à la diversification ?
« La présence séculaire de la canne à sucre à La Réunion rend difficile l’émergence de réflexions alternatives et prospectives. Malgré les crises successives traversées et les inquiétudes relatives à l’avenir de la filière, le modèle continue d’être opérationnel. (...) Le poids de la canne, historique, culturel et économique, peut justifier que les politiques agricoles soient encore marquées par les références passées... Mais la réflexion prospective a, elle aussi, été contrainte par le cadre sucrier qui s’est imposé comme le seul futur possible. L’idée d’une transition, totale ou partielle, pourtant suggérée par la reconversion sectorielle et géographique des industriels sucriers et la faible compétitivité de la filière n’a jamais été explorée. »
Ce qui était vrai en 2004 l’est encore aujourd’hui, puisque les règles de fonctionnement de la filière reposent toujours sur le même modèle. L’objectif est de tenter d’atteindre le quota de sucre alloué par l’Union européenne, et pour cela d’adapter l’aménagement du territoire à la production de 2,5 millions de tonnes de cannes, c’est-à-dire de sanctuariser 30.000 hectares dont plus de la moitié en zone irriguée.
Il apparaît clairement qu’un tel modèle correspond aux intérêts de l’usinier, qui a la garantie de vendre pendant un délai limité un produit à un prix fixe garanti, supérieur à celui du cours mondial. Outre le fait que ce modèle traduit la domination idéologique d’un partenaire sur tous les autres, sera-t-il encore viable après 2014 ?
« Qui produit ? Quoi ? Dans quel système de répartition des plus-values ? Où ? Comment ? Autant de questions souvent éludées. Le modèle de développement sous-jacent accepté comme modèle unique n’est pas complètement énoncé. Cela rend difficile la prise en compte de ses conséquences sur le long terme et délicate l’ébauche d’alternatives d’où la canne ne serait sûrement pas exclue. »
De part, sa place essentielle dans l’aménagement du territoire, la canne à sucre est la base d’un modèle de développement basé sur la monoculture et l’exportation d’un produit considéré comme une matière première sur le marché mondial : le sucre.
Ce modèle est un héritage de la période coloniale qui s’est achevée légalement le 19 mars 1946 à La Réunion. Au cours de ces soixante dernières années, le contexte mondial a changé. La filière connaît également une crise structurelle marquée par le chômage de plus de 15.000 planteurs depuis 1969, et la fermeture de quasiment toutes les usines. Mais ce modèle est toujours là, et plusieurs milliers de familles dépendent de la canne à sucre. Il est donc essentiel d’arrêter la casse sociale.
Mais il est tout aussi essentiel de faire toute la lumière sur les raisons qui fondent ce modèle d’aménagement de territoire. Et la question de fond est la répartition des richesses produites par la filière entre usinier et planteurs. Un audit est nécessaire, pour faire le bilan, 40 ans après la signature de l’Accord de 1969. Quelle est aujourd’hui la part de l’usinier, quelle est la part du planteur ? Et quels sont les bénéfices pour La Réunion de la structure actuelle de la filière canne ? Une réforme structurelle ne permettrait-elle pas de créer de nouveaux revenus pour les planteurs, de créer des emplois pour les Réunionnais ?
Les réponses à ces questions exigent le respect entre partenaires et la transparence sur les informations disponibles.
Manuel Marchal
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