
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Auditions demain au Parlement européen
12 juillet 2016, par
Demain, la Commission de l’agriculture du Parlement européen organise l’audition d’associations de planteurs de betteraves et d’industriels du sucre au sujet de l’avenir du marché du sucre en Europe après la suppression des quotas en 2017. Le 11 juillet, cette commission du Parlement européen a publié une étude sur l’impact de la suppression des quotas sur le secteur sucrier européen. Ce document n’incite guère à l’optimisme. Cela souligne bien que l’avenir d’un pilier de l’économie de La Réunion est en train de se jouer.
L’étude du Parlement européen rendue publique hier propose différents scénarios liés à la suppression des quotas de production et du prix garantis du sucre à partir du 30 septembre 2017. Cette mesure s’appliquera donc pour la prochaine campagne sucrière à La Réunion. Les auteurs rappellent que l’élimination des quotas de production et du prix d’achat minimum provoqueront des changements significatifs dans le marché. Cela va changer les règles de concurrence entre les producteurs, et permettre l’émergence de nouveaux acteurs. Actuellement, la production européenne est de 13,5 millions de tonnes, elle est inférieure à la demande.
Parallèlement à la suppression des quotas pour les producteurs de l’Union européenne, les règles pour les pays tiers ne changent pas. Les pays en voie de développement pourront toujours exporter leur sucre vers l’Europe selon des conditions préférentielles. Cela signifie que les échanges avec l’extérieur joueront un rôle encore plus important dans l’équilibre du marché sucrier en Europe. Que pèsera alors la filière canne-sucre de La Réunion dans ce grand bouleversement ?
Autre conséquence, à partir de l’année prochaine, la libéralisation des volumes de productions fera que le marché intérieur européen sera plus intégré au marché mondial. L’impact de la situation économique mondiale sera plus forte qu’auparavant.
D’après ce rapport, la demande mondiale devrait croître en moyenne de 2 % par an, à cause de la croissance de la population et du changement de comportement alimentaire dans les pays en développement. La production de canne à sucre augmentera dans beaucoup de régions. Le potentiel le plus important se situe en Amérique latine. En Afrique, d’importants investissements sont nécessaires pour augmenter la production. En Asie, les phénomènes climatiques rendent très variable la récolte d’une année à l’autre. Cette croissance de la demande peut donc constituer une opportunité pour le secteur sucrier européen, précise le rapport.
Concernant les prix, ils peuvent varier fortement à l’intérieur d’un cycle d’environ 5 ans. Ils dépendent notamment de l’offre et de la demande, ainsi que du cours du pétrole.
L’étude propose trois scénarios. Le premier fait le pari du maintien du prix du sucre à son cours actuel, 350 euros par tonne. Cela obligera malgré tout à d’importantes restructurations en Europe. Les superficies plantées en betteraves vont décroître, alors que le rendement devra augmenter. La diminution de la consommation d’éthanol va pousser à une hausse de la production aux environs de 17 millions de tonnes. Quant à la demande, elle se situerait aux alentours de 17,1 millions de tonnes. Cela conduirait à une baisse des importations, et une hausse des exportations. L’Union européenne serait alors autosuffisante en sucre, et le prix se stabiliserait à 400 euros par tonne.
Le second scénario prévoit une baisse durable du cours mondial, à 250 euros la tonne, ce qui fera pression sur les prix en Europe. Dans ces conditions, une profonde restructuration de l’industrie européenne sera nécessaire. La culture de la betterave et les sucreries ne se maintiendront que dans les régions les plus compétitives, c’est-à-dire dans l’Europe des Quinze. La production européenne tombera à 16 millions de tonnes, et l’Union européenne devra importer du sucre. Les rapporteurs alertent sur les conséquences sociales et environnementales d’un tel scénario.
Le troisième scénario prévoit une hausse du cours mondial aux environs de 500 euros la tonne de sucre, à cause d’une diminution de l’offre liée par exemple aux conditions climatiques, ou à une augmentation des prix des carburants. C’est un scénario optimiste, et le seul qui permette à l’industrie sucrière européenne de s’en sortir sans casse. En effet, le cours mondial serait au-dessus du prix de référence européen, et il sera alors possible d’augmenter la production pour atteindre approximativement 18,7 millions de tonnes. Les importations se limiteraient alors uniquement aux quantités qui ne paient pas de droits de douane, et 4 millions de tonnes de sucre européen seraient alors exportées sur le marché mondial.
Mais en tout état de cause, la suppression des quotas obligera à une plus forte intégration dans le marché mondial, ce qui entrainera une plus forte volatilité des prix, et augmentera le risque de produire. L’étude rappelle qu’en 2007, une tonne de sucre blanc valait environ 300 dollars. Son prix est monté à 700 dollars en 2010-2011 avant de diminuer. Mais pour le sucre brut, les variations sont encore plus importantes.
C’est pourquoi l’étude propose que des instruments de régulation puissent continuer à exister afin de maintenir la production sucrière dans l’Union européenne, car cela constitue une question de sécurité alimentaire. Ces instruments pourraient se décliner sous forme d’aide au revenu des planteurs, de contrôle du commerce international, de la possibilité d’intervenir.
Autrement dit, dans l’état actuel de la réforme prévue, c’est la crise assurée si des moyens ne sont pas mis en œuvre pour aider les planteurs. Or, une telle aide contrevient aux orientations de l’Organisation mondiale du Commerce, OMC, qui veut une libéralisation du commerce. C’est d’ailleurs justement pour se conformer à ces orientations que l’Union européenne a décidé de mettre fin aux quotas et au prix garanti à partir de l’année prochaine.
Il est à noter que les prix annoncés dans ces trois scénarios de l’étude du Parlement européen restent inférieurs ou égaux à l’ancien prix garanti de la tonne de sucre brut, 496,8 euros, qui est à la base du prix actuel de la canne à sucre. C’était en effet ce montant que l’Union européenne versait avant 2005 aux producteurs qui n’arrivaient pas à vendre tout leur sucre, dans la limite de leur quota. Lors de la précédente PAC, ce prix garanti est passé à 335,2 euros par tonne. À La Réunion, cette baisse n’a pas été répercutée, car elle a été compensée par les aides que l’Union européenne a autorisées.
Le rapport note que la fin du prix minimum d’achat aura un grand impact dans le fonctionnement de toute la filière. Ce prix est une forme de garantie de profit pour la coupe, et renforce significativement la position du planteur dans la filière. Son élimination signifie que l’industriel ne sera plus obligé de payer un prix minimum. Le rapport indique que cela pourrait pousser des planteurs européens à abandonner la betterave.
Cette étude du Parlement européen est un nouvel élément d’inquiétude pour la filière canne-sucre de La Réunion. Il signifie l’entrée dans une nouvelle ère, où le risque de produire du sucre sera plus important faute de débouchés et de prix garantis. Ce risque sera automatiquement reporté sur le planteur, car dans la structure actuelle de la filière, son rôle est celui d’un fournisseur de matière première. Or, si l’industriel n’a pas la certitude de vendre le produit fini selon un prix suffisamment profitable pour lui, dans quelles conditions achètera-t-il la canne à sucre qui sera coupée l’année prochaine ?
M.M.
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