Le ministre des Outre-mer annonce que malgré les aides, le sucre réunionnais coûte 100 euros la tonne plus cher que ses concurrents

DANGER pour les planteurs

16 novembre 2013

Mercredi, Victorin Lurel a été interrogé par la commission des Affaires économique et la délégation sénatoriale à l’Outre-mer. Sur la canne à sucre, Serge Larcher et Paul Vergès ont demandé les orientations du gouvernement dans la perspective de 2017, date de la fin des quotas. Réponse de Victorin Lurel : il faut absolument anticiper. Extraits du compte-rendu analytique publié depuis hier sur le site du Sénat.

Victorin Lurel au Sénat mercredi dernier : « en dépit des aides actuelles, le surcoût est de 100 euros la tonne de sucre par rapport au coût de production d’autres pays. Nous avons demandé une étude à un cabinet indépendant pour anticiper l’impact de la fin des quotas sucriers et les éventuelles pistes de réorientation ».
(photo d’archives Toniox)

Question de Serge Larcher, président de la délégation sénatoriale à l’Outre-mer

Dans le domaine de l’agriculture, où en est la réflexion pour préparer la transition, puisque l’on sait par exemple que la production de sucre sera mise à mal lorsque les quotas sucriers prendront fin en 2017 ?

M. Victorin Lurel, ministre. - Le commissaire européen M. Dacian Ciolos était à La Réunion, pour évoquer la répartition des financements POSEI entre les cultures de rente, banane et canne à sucre, et la diversification. Il y a là un sujet franco-français à examiner avec prudence et détermination, car il y va de l’autosatisfaction alimentaire et de la conquête du marché local. Même chose pour la pêche : comment utiliser les POSEI pour développer l’industrie halieutique ? Je n’ai pas de solution, mais la question est posée. Sur 280 millions, 129 sont prévus pour la banane, 75 pour la canne et autant pour la diversification. Le niveau des financements est maintenu et je précise que 6 millions seront affectés à Mayotte. Une réflexion est en tout cas nécessaire entre professionnels et élus sur les meilleurs modes de financement. Et la mesure décidée en Conseil interministériel de l’outre mer est maintenue, ce qui représente 35 millions d’euros consacrés à la diversification. (…)

La fin des quotas créera une concurrence supplémentaire pour la production sucrière de La Réunion et de la Guadeloupe : déjà, en dépit des aides actuelles, le surcoût est de 100 euros la tonne de sucre par rapport au coût de production d’autres pays. Nous avons demandé une étude à un cabinet indépendant pour anticiper l’impact de la fin des quotas sucriers et les éventuelles pistes de réorientation. Depuis dix ans, des efforts de productivité considérable ont été réalisés, le prix à la tonne de sucre a été gelé : il en est résulté des efforts de productivité considérables consentis par les exploitants.

Question de Paul Vergès, sénateur de La Réunion

Je rappelle que la canne à sucre n’est pas une plante annuelle, que sa durée de vie est de sept années. Les plantations et investissements d’aujourd’hui ont besoin de visibilité et les acteurs de l’activité sucrière aimeraient connaître les orientations du Gouvernement dans la perspective de l’échéance de 2017.

(…)

Question de Serge Larcher :

Pourrez-vous nous communiquer le rapport d’expertise sur la canne à sucre ?

M. Victorin Lurel, ministre . - Oui, lorsqu’il sera prêt. Il faut absolument anticiper la fin des quotas sucriers et prendre en compte ces nouvelles contraintes sur l’ensemble de la filière...

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