Menaces sur la filière canne de La Réunion à cause de la réforme de l’OCM-sucre

Entre diversification et abandon

22 mai 2006

Lors du week-end des 21 au 23 avril derniers, plusieurs spécialistes se sont rencontrés dans l’île de Barbade, aux Antilles, afin d’examiner les alternatives qui s’offrent à l’industrie sucrière dans l’île. En effet, il y aura une diminution des revenus tirés de ce secteur en raison de la baisse annoncée de 36% du prix du sucre à cause du changement du régime sucrier européen.

Les autorités de la Barbade ont décidé de réfléchir pendant 3 jours au devenir du secteur sucrier en réunissant tant les usines sucrières que la compagnie d’électricité, les différents fabricants de produits dérivés de la canne et du sucre, et les consultants. Cette rencontre s’est déroulée sous l’égide du programme de développement des énergies de la Caricom et du ministère barbadien de l’Agriculture.

La canne, source de production électrique

Selon les organisateurs, la principale clé de réflexion cible les moyens de donner une nouvelle orientation à l’industrie sucrière, notamment en vue d’utiliser la canne comme source de production électrique.
Le ministère barbadien a indiqué qu’il avait opéré une vaste réflexion sur le devenir de son industrie sucrière. Il envisage non pas l’arrêt mais la transformation de son industrie. Il s’oriente vers la production non plus de sucre de base mais de sucres spéciaux, de sucre pharmaceutique, d’éthanol et d’électricité.
« Nous ne pouvons plus orienter notre production vers le marché européen ! Nous prévoyons la production de 30.000 mégawatts d’électricité pour le marché local. Cela inclut aussi la production de 14 millions de litres d’éthanol destiné à être mélangé à l’essence pour les véhicules.
Le plan prévoit aussi la production de 10.000 tonnes de sucres spéciaux destinés à l’export. 5.000 tonnes de sucres spéciaux pour le marché local et 12.000 tonnes de sucres raffinés, actuellement importées, pour le marché local ».

Aux Antilles, 2 nouveaux pays ont abandonné la canne

Deux nouveaux États de la Caraïbe, d’une part St-Kitts-Nevis et d’autre part Trinidad et Tobago, ont déjà annoncé, eux, qu’ils abandonnaient l’industrie sucrière en raison de la diminution des ressources de cette filière.
Les “endormeurs d’opinion” qui à La Réunion ont tendance à minimiser les effets négatifs de la réforme de l’Organisation communautaire du marché sucrier européen (OCM-sucre) sur notre filière canne devraient réfléchir avant de tromper les planteurs.


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