
« I vo myé fèr anvi k’pityé. »
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La transparence sur les richesses de la canne à sucre des planteurs par Tereos doit être faite
24 février, par
Si le gouvernement continue de soutenir Tereos contre les planteurs comme lors des négociations de la Convention canne en 2022, à quoi serviront les « États généraux de la canne à sucre » annoncés par le représentant de l’État à La Réunion en mai prochain ? Paris doit arrêter de jouer le patriotisme économique français contre les Réunionnais. Paris doit imposer à Tereos la transparence totale sur les richesses qu’il tire de la canne à sucre à La Réunion et publier la totalité des aides publiques perçues au nom de son implantation à La Réunion et leur affectation. En attendant, la diversion sur la sécheresse principale cause de la crise continue, alors que chacun sait que le problème vient de la stratégie de Tereos imposée aux Réunionnais : refuser de payer les planteurs au juste prix et compter sur l’État pour payer à sa place la hausse du coût de production de ses fournisseurs.
En Martinique, la production de sucre découlant de la récolte de la canne à sucre s’est effondrée en 2024 : -36 % soit 660 tonnes contre 1034 en 2023. Cette diminution est expliquée officiellement par le climat, notamment les intempéries. Il est à noter que c’est le même argument qui est évoqué par Tereos pour justifier l’effondrement de la production de cannes à sucre à La Réunion, malgré des aides de l’État en augmentation pour la filière. Rejeter la faute sur la sécheresse est l’argument véhiculé encore lors d’un reportage de Réunion La 1ère. Or, l’argument de la crise climatique ne peut pas expliquer une telle diminution de la production de cannes à sucre à La Réunion.
C’est une cause secondaire qui vient accentuer les effets de la cause principale : les planteurs ne sont pas assez payés quand ils vendent leurs cannes à sucre à Tereos. Le prix payé par l’industriel n’a pas changé depuis près de 30 ans. Il est calculé sur la base d’une formule toute aussi vieille, qui ne tient pas compte des progrès réalisés par l’industriel dans l’amélioration de l’extraction des richesses des cannes vendues par les planteurs de cannes à sucre. Tereos bénéficie de ces progrès et garde tous les bénéfices pour lui. De plus, il a obtenu que l’État paie à sa place la hausse du coût de production de ses fournisseurs.
Les conséquences de cette stratégie de Tereos ont été décrites dans deux études du ministère de l’Agriculture publiées l’an dernier. Une étude d’Agreste rendues publique le 16 juillet 2024 indiquait que 42 % des agriculteurs vivaient sous le seuil de pauvreté et que « Le niveau de vie des canniers et des maraîchers, qui représentent près de 60 % des ménages, est inférieur à la moyenne des ménages agricoles de l’île ». Conséquence : des planteurs arrêtent de planter de la canne à sucre, et la superficie de cette culture a baissé d’environ 10 % entre 2019 et 2023. C’est ce qu’indiquait une autre étude publiée par Agreste en mai 2024 : « Entre 2019 et 2023, plus de 1 100 exploitations ont réduit leurs surfaces en canne ou arrêté d’en déclarer au titre de la PAC, représentant une baisse totale cumulée de 1 900 ha. ».
C’est dans ce contexte que le préfet de La Réunion a annoncé la tenue en mai prochain des « États généraux de la canne à sucre ». La participation de l’État, la Région, le Département et la Chambre d’Agriculture est évoquée.
Les données de la crise causée par la stratégie de Tereos sont claires. Elles découlent d’un manque de transparence et du refus de Tereos de payer le juste prix aux planteurs.
En juillet 2022 eurent lieu les négociations du prix payé par Tereos dans le cadre de la Convention canne. Le 8 juillet 2022, deux ministres étaient venus à La Réunion pour représenter l’État français dans les discussions : Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Jean-François Carenco, ministre des Outre-mer.
Le 8 juillet 2022, le ministre des Outre-mer, Jean-François Carenco avait déclaré à 12h30 sa ferme volonté de s’opposer aux exigences de Tereos. Voici ce qu’il avait déclaré dans le journal télévisé de Réunion La 1ère : « Non, je dénonce moi aussi l’attitude de Tereos. On s’est engueulé vraiment beaucoup à Paris. (…) Mais c’est vrai, je suis, l’État et le préfet l’a dit, le ministre Darmanin l’a dit aussi : sur ce coup-là on est franchement pas content de Tereos et je le dis et je vais leur dire. Tout le monde est d’accord, les planteurs, le Département, les rhumiers, Albioma et quelques autres qui sont de la partie, l’État bien sûr via le ministère de l’Agriculture. Mais il n’y en a qu’un qui n’est pas d’accord ».
Quelques heures plus tard lors de la réunion, les deux ministres ont cédé face à Tereos. La filiale de la coopérative française de planteurs de betteraves a obtenu qu’une aide publique de 28 millions d’euros par an touchée par Tereos soit réévaluée en fonction des chiffres fournis par Tereos, et pas par une expertise des services de l’État. Ce soutien de l’État français a permis à Tereos de concéder un minimum : moins de 1 euros de hausse de sa contribution au prix payé aux planteurs quand ils vendent leurs cannes au seul acheteur existant à La Réunion, par ailleurs propriétaire de la totalité des outils de transformation de la canne à sucre.
Vu de France, un tel soutien à Tereos se comprend. Tereos est une entreprise française et elle est un des fers de lance de l’industrie agro-alimentaire de la France. Tereos a donc pu compter lors des négociations sur le soutien du gouvernement français au nom du patriotisme économique français. Tereos a pu obtenir que ce soient les contribuables qui paient à la place de Tereos la compensation de la hausse des coûts de production. Ce patriotisme économique français s’est déployé contre les planteurs réunionnais. Ce fait rappelle un rapport néocolonial persistant entre l’ex-métropole et La Réunion, pourtant officiellement décolonisée par la loi du 19 mars 1946.
Si l’État français continue de soutenir Tereos contre les planteurs comme lors des négociations de la Convention canne en 2022, à quoi serviront les « États généraux de la canne à sucre » annoncés par le représentant de l’État français à La Réunion en mai prochain ? Paris doit arrêter de jouer le patriotisme économique français contre les Réunionnais. L’État français doit imposer à Tereos la transparence totale sur les richesses qu’il tire de l’exploitation des planteurs de canne à sucre à La Réunion et publier la totalité des aides publiques perçues au nom de son implantation à La Réunion et leur affectation.
Paris doit donc être neutre dans les négociations. Cela signifie d’une part arrêter de soutenir Tereos contre les planteurs, et d’autre part de donner à tous les participants aux États généraux de la canne les mêmes éléments d’information. Pour un planteur, tous les revenus tirés de la vente de la canne à sucre sont connus. Ce n’est pas le cas de ceux de Tereos à La Réunion.
M.M.
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