A un mois de la coupe, l’industriel Tereos refuse toute augmentation du prix de sa matière première

Filière canne : CGPER et UPNA rassemblées au Gol pour faire avancer la Convention canne

10 juin 2022, par Manuel Marchal

Mobilisation commune de la CGPER et de l’UPNA hier matin devant l’usine du Gol à Saint-Denis. Les deux syndicats de planteurs ont une nouvelle fois alerté sur l’urgence d’arriver à un accord favorable aux planteurs pour la Convention canne : à un mois de la prochaine campagne sucrière, le prix de la canne n’est pas encore décidé. Les planteurs ne bénéficient pas non plus du Plan de résilience de l’État, alors qu’ils doivent faire face à l’explosion du coût des intrants.

Les planteurs se sont mobilisés hier à l’appel de la CGPER et de l’UPNA. Les deux syndicats avaient donné rendez-vous devant l’usine du Gol. Venus de l’Ouest, de l’Est et du Sud, les planteurs ont été nombreux à répondre à l’appel. Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, et Dominique Clain, président de l’UPNA, se sont adressés aux agriculteurs rassemblés devant une des deux usines sucrières de La Réunion, propriété de Tereos.

Tereos refuse toute augmentation du prix de la canne

Ce rassemblement avait pour but d’alerter sur l’urgence de mener à bien les discussions de la Convention canne. Ce document fixe le prix de la canne, mais à un mois du début de la prochaine campagne sucrière, rien n’est signé. Les planteurs dénoncent les blocages.
Grâce à un front uni des syndicats, du CPCS et des élus, les planteurs ont obtenu une aide annuelle de 14 millions d’euros jusqu’en 2027. Pour sa part, l’État a prolongé jusqu’en 2027 l’aide de 28 millions d’euros perçue par Tereos pour compenser la fin du quota sucrier et du prix garanti depuis 2017. Mais Tereos réclame plus d’argent de la part de l’État : 15 millions d’euros par an. Ce dernier lui a demandé des précisions supplémentaires sur ses recettes afin d’examiner cette requête.
Sans réponse de l’État, Tereos veut geler le prix de la canne pour les 2 prochaines années, et propose de le diminuer ensuite si l’État ne lui donne pas plus de subvention.

Plan de résilience

De plus, l’État met en avant la période de réserve électorale pour ne pas s’impliquer dans les discussions. Cette période de réserve est également évoquée pour ne pas répondre à la demande de l’application du plan de résilience aux productions végétales : les éleveurs bénéficient d’une aide pour atténuer l’impact de la hausse des prix causée par la guerre en Ukraine, pas les planteurs.
Les planteurs doivent faire face à une hausse importante de leur coût de production causé par les augmentations des prix des intrants. Les prix de l’engrais et du carburant des tracteurs ont doublé.
Par ailleurs, le prix du sucre dans le monde continue d’augmenter, et la tendance à la hausse est établie. Ceci rend la position de Tereos difficile à tenir. Mais ce blocage permet à l’industriel de gagner du temps. Ce qui a pour conséquence d’obliger les planteurs à négocier dans l’urgence, à la veille de la récolte de la canne à sucre.
Hier, deux syndicats se sont rassemblés pour interpeller les autorités et les futurs députés. Le rassemblement des planteurs va sans doute s’amplifier tant que Tereos et l’État ne changeront pas d’attitude.

M.M.

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