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Non inscription dans le budget 2020 de l’aide compensatoire de 38 millions d’euros dont 28 millions pour La Réunion
3 juillet 2019, par
Et si la non-inscription dans le budget 2020 de l’aide compensatoire à la suppression des quotas sucriers outre-mer était un bras de fer engagé par le gouvernement avec Tereos afin que Tereos soit obligé de jouer carte sur table ? Plusieurs éléments amènent en effet à s’interroger.
Depuis plusieurs semaines, c’est la mobilisation dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Un collectif dénommé la Production locale réunie s’est constitué, regroupant les grandes structures de ce secteur. Tous réclament notamment que l’État inscrive dans son prochain budget une aide compensatoire à la suppression des quotas sucriers d’un montant de 38 millions d’euros, dont 28 millions d’euros pour La Réunion. Cette demande est d’autant plus justifiée que cette somme est inscrite dans un document signé par l’État avec les planteurs et l’industriel Tereos : la Convention canne.
La nature de cette aide vise à compenser le coût de production plus élevé du sucre de canne produit à La Réunion destiné à être raffiné en sucre blanc vendu en Europe, par rapport au sucre de betterave destiné au même usage. Ceci concerne donc approximativement la moitié de la production sucrière réunionnaise, l’autre moitié étant composée de sucres spéciaux qui n’entrent pas en concurrence avec le sucre de betterave, mais intègre un marché de niche limité à 250.000 tonnes par an en Europe. Les usines du Gol et de Bois-Rouge fournissent donc quasiment 30% de ce marché.
Il est important de rappeler que cette aide vise à soutenir l’industriel, dans un contexte de fin des quotas et donc de mise en concurrence directe d’une partie du sucre de canne avec le sucre de betterave. Sur la base d’une stricte interprétation du règlement permettant l’aide d’État, cela signifie donc que ce bras de fer engagé par le gouvernement vise directement Tereos. Il faut d’ailleurs rappeler qu’en 2017, Tereos ne voulait pas partager ces 28 millions avec les planteurs, affirmant que cette aide était exclusivement destinée à l’usinier.
À chacune de ses prises de position, l’industriel Tereos affirme que si le gouvernement ne reconduit pas cette aide d’État, alors il ne reste que deux alternatives : répercuter sur le prix de la canne ce qui signifie que Tereos veut que ce soient les planteurs qui paient le prix de la décision de l’État, ou alors fermer les deux usines de La Réunion.
La position de Tereos s’appuie sur un résultat négatif de 5 millions d’euros enregistré à La Réunion en raison de conditions climatiques difficiles, qui ont eu pour résultat une récolte de canne à sucre inférieure à 1,5 million de tonnes. Cette analyse est à relativiser sur plusieurs points.
Tout d’abord en se limitant à La Réunion, Tereos n’intègre pas dans ce bilan ce qu’a pu lui apporter R’Cane, centre de recherche mondialement connu sur la canne à sucre, devenu propriété de Tereos quand il a racheté le Groupe Quartier-Français. L’année dernière, les travaux mené par R’Cane ont enrichi la connaissance sur la canne à sucre. Cet enrichissement est à évaluer. Quel est donc le bénéfice d’une année de recherches de R’Cane ? Permet-il de compenser la perte d’exploitation des deux usines, voire de couvrir le montant de l’aide d’État ?
Ensuite, la situation de Tereos s’évalue sur un plan international. Comme l’indiquait la coopérative de planteurs de betteraves à la suite de la présentation de son dernier bilan financier, le sucre de betterave ne représente plus de 14 % de son activité. En effet, Tereos est un important producteur de sucre de canne, pas seulement à La Réunion. Le groupe a en effet investi au Brésil en prenant le contrôle de Guarani, propriétaire de 7 usines. Selon « THE POLITICS OF SUGARCANE FLEXING IN BRAZIL AND BEYOND », édité en 2014 par Transnational institute agrarian justice program, la filiale de Tereos au Brésil récolte chaque année en moyenne 20 millions de tonnes de cannes à sucre, et produit 1,9 million de tonne de sucre, ainsi que 860000 mètres cubes d’éthanol.
« La campagne 2017-2018 a ainsi permis de produire 650 000 m3 d’éthanol et 1,8 million de tonnes de sucre, ce qui classe Tereos troisième groupe sucrier brésilien », selon « La Croix » du 1er octobre 2018.
Or le week-end dernier, l’Union européenne a signé avec le Mercosur un accord commercial. Le sucre est également concerné. Le but est de baisser de 92 % les taxes à l’importation sur les produits agricoles. L’accord rappelle que le Brésil a droit à un quota-OMC de 180.000 tonnes. Ce quota à droits de douane réduit devra donc logiquement voir les taxes qui le touchent diminuer. Il prévoit aussi 450000 tonnes d’éthanol sans droit de douane.
Si ce quota ne représente qu’une infime partie de la production sucrière brésilienne, il sera intéressant de connaître si du sucre brésilien et de l’éthanol produit par Tereos en font partie. Car cela signifierait que l’accord signé avec le Mercosur permettrait à Tereos de vendre moins cher en Europe son sucre et son éthanol produits au Brésil.
Enfin, Tereos cherche à bénéficier du soutien de l’État pour son projet de construction d’une raffinerie à Saint-Louis. Il avait été présenté l’an dernier au ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, pendant la visite de R’Cane. Ce sont donc d’importantes sommes d’argent public qui sont en jeu.
D’où cette question. Et si le retard dans l’inscription de l’aide de l’État dans le budget n’était pas un moyen pour le gouvernement de mettre la pression sur Tereos afin que Tereos soit obligé de faire la transparence sur ce que lui apporte le versement de cette aide ?
M.M.
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