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Un rapport décisif réalisé en 6 mois se traduit par un seul engagement du gouvernement : maintien des aides l’année prochaine, année de l’élection présidentielle
28 juillet 2021, par
L’annonce lundi par un communiqué commun aux ministères de l’Agriculture et des Outre-mer de la publication d’un rapport sur l’avenir de la filière canne-sucre outre-mer a un but. Rédigé en 6 mois, ce rapport recommande la fermeture de l’usine de Marie-Galante alors que le communiqué affirme un seul engagement du gouvernement : le maintien des aides pour 2022. Le pouvoir peut donc à bon compte apparaître comme le sauveur de l’usine en Guadeloupe en annonçant repousser le règlement de la question de la fermeture de l’usine de Marie-Galante. Le gouvernement donne aussi à La Réunion la garantie du maintien des aides l’année prochaine, année de l’élection présidentielle. Ce communiqué décrit les moyens déployés pour acheter la paix sociale dans les filière canne en Guadeloupe et à La Réunion l’année prochaine. Il s’inscrit donc dans le lancement de la campagne présidentielle outre-mer du président sortant, marqué par son voyage en Polynésie. Mais cette stratégie est risquée, car la mission recommande de revoir la périodicité de la Convention canne, avec pour seule certitude le maintien des aides pour 2022. Est-ce à dire que le « réexamen de la périodicité » pourrait aller jusqu’à mettre la pression pour signer une Convention canne uniquement pour 2022, avec à la clé une incertitude totale sur l’avenir ?
Un communiqué interministériel a annoncé lundi la publication d’un rapport sur l’avenir de la filière canne-sucre outre-mer. Rédigé par une mission de l’Inspection générale des finances, du Conseil général de l’environnement et du développement durable et du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, le rapport fait suite à une commande passée lors du comité national de transformation agricole des outre-mer du 5 novembre 2020 présidé par les ministres de l’Agriculture et des Outre-mer.
Ceci signifie donc qu’entre cette date et la semaine dernière, la mission d’inspection diligentée par le gouvernement a donc rencontré tous les acteurs concernés et pris le temps de rédiger son rapport.
Force est de constater qu’au moment où la décision a été prise, la campagne sucrière 2020 était à quelques semaines de sa conclusion, tandis que sa publication a suivi de deux semaines l’ouverture de la campagne sucrière. Cela ne peut signifier que les missionnaires ont eu peu de temps pour observer concrètement le déroulement d’une campagne sucrière à La Réunion. Or, c’est durant cette période qui s’écoule de juillet à décembre qu’il est possible de constater comment s’établissent en pratique les relations entre les différents acteurs de la filière.
Nul doute que pour le gouvernement, il était plus essentiel de se concentrer sur la situation en Martinique et dans l’archipel guadeloupéen. Et là, il s’avère que la période de travail de la mission d’inspection mandatée par le gouvernement coïncide avec les dates de la campagne sucrière dans l’hémisphère Nord. Or, la question la plus sensible est celle de l’usine de Marie-Galante en Guadeloupe. Le communiqué interministériel affirme que le rapport demande la fermeture de l’usine de Marie-Galante et que le gouvernement s’y oppose et « considère que toutes les solutions n’ont pas été suffisamment expertisées ; il a diligenté une mission des inspections générales dédiée. Cette mission s’est rendue sur place début juillet. Son rapport est attendu dans les prochaines semaines ».Le gouvernement fait donc part de son soutien aux revendications d’élus guadeloupéens qui n’allaient pas manquer à se manifester.
Ainsi, le député Olivier Serva est « scandalisé par la sortie d’un rapport insuffisamment travaillé où les acteurs locaux n’ont pas été rencontrés ». « Ces inspecteurs recommanderaient entre autres solutions, une fermeture éventuelle de l’usine de Marie-Galante », poursuit-il. ce rapport a été rédigé sans que les inspecteurs ne se rendent sur place et aient pris le temps d’une analyse sérieuse de la situation. Cette façon de faire sans consulter, échanger, rencontrer sur place, les acteurs locaux, sans travail sérieux impliquant étude, analyse puis conclusion est tout ce que nous rejetons dans la relation entre les directions centrales et la réalité de terrain des Outre-mer. Les Guadeloupéens et les Marie-Galantais sont ceux qui sont les plus à mêmes de réfléchir sur leur avenir. Alors de grâce, il est urgent de cesser ces pratiques jacobines d’un autre temps qui montrent un irrespect de nos populations insulaires. Nous ne sommes plus au temps des colonies ! ».
Pour sa part, Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, indique que « parmi les recommandations proposées, la possible fermeture de l’usine sucrière de Marie-Galante. Cette dernière suscite une émotion légitime sur l’ile auprès de l’ensemble des acteurs de la filière ». Il s’étonne « de cette recommandation d’autant que dans le même temps le présent rapport souligne le rôle important de la filière sucre pour l’emploi dans le secteur agricole et agroalimentaire dans nos territoires. Il tient à rappeler son engagement ferme, pour doter Marie-Galante d’une usine sucrière moderne ». Ary Chalus « note avec satisfaction que l’Etat, ne reprend pas à son compte, les conclusions de ce rapport », précise un communiqué de la Région Guadeloupe.
A quelques mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron peut donc apparaître comme celui qui s’oppose à la liquidation de l’industrie sucrière en Guadeloupe et plus largement dans l’outre-mer donc à La Réunion.
L’objet du communiqué est de montrer que l’État, dont le président probable candidat à sa succession est le chef, refuse dans l’immédiat la fermeture d’une usine recommandée dans un rapport d’une mission d’inspection mandatée par le gouvernement et dit vouloir chercher des solutions alternatives. C’est surtout une solution pour repousser le règlement de cette question après l’élection présidentielle.
Ce communiqué indique aussi qu’avec le pouvoir actuel, le maintien de l’aide globale de 38 millions d’euros, dont 28 millions d’euros pour Tereos à La Réunion, est acquis. L’idée d’une dégressivité était dans l’air depuis le début. C’est ce qu’ont rappelé les inscriptions tardives de cette ligne de crédit dans les Projets de Loi de Finances du gouvernement. La proposition d’affecter cette somme à l’investissement dans les sucres dits « innovants » signifie que l’intégralité de cette aide de l’État continuera d’être versée à l’usinier Tereos. Ce dernier a donc l’assurance de bénéficier de cette aide en 2022, date de l’élection présidentielle. Ainsi, le pouvoir se donne les moyens s’épargner le risque d’une crise sociale en pleine campagne électorale de la présidentielle 2022. En effet, puisque les aides sont maintenues l’année prochaine, pourquoi revendiquer ?
Ainsi, ce communiqué s’inscrit dans le lancement du volet outre-mer de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, avec simultanément un voyage en Polynésie.
Mais en voulant verrouiller à tout prix l’échéance 2022, cette stratégie prend le risque de dégâts collatéraux. Car « la mission recommande également de procéder à un réexamen de la périodicité et des conditions de négociation du prix d’achat de la canne », précise le communiqué du gouvernement. Il est question de la Convention canne qui fixe notamment le prix de la canne vendue par les planteurs à l’industriel.
La périodicité actuelle est liée à celle de la Politique agricole commune. Du budget alloué par l’Union européenne à l’agriculture dépend le montant des aides accordées qui constituent une part importante du revenu des planteurs. En raison d’un prix de la canne quasiment bloqué depuis plus de 20 ans, cette part des aides ne peut qu’augmenter pour être un facteur décisif dans l’équilibre des comptes d’une exploitation cannière.
Si le communiqué commun aux ministres de l’Agriculture et des Outre-mer indique que « les rapporteurs recommandent de maintenir les aides publiques au secteur et de veiller au maintien de conditions de concurrence équilibrées dans les accords commerciaux », il ne donne qu’une seule certitude : « En tout état de cause, le niveau des aides sera maintenu en 2022 ». Le seul engagement du gouvernement est la maintien des aides pour 2022. Est-ce à dire que le « réexamen de la périodicité » pourrait aller jusqu’à mettre la pression pour signer une Convention canne uniquement pour 2022, avec à la clé une incertitude totale sur l’avenir ?
M.M.
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