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Soutien d’une filière dominante ou développement territorial ? Le cas du sucre à La Réunion -6-
20 août 2008
Suite et fin de l’article publié en 2004 par la chercheuse Cécile Martignac. Dans cette dernière partie, elle évoque quelques pistes de réflexion, comme par exemple la ’territorialisation’ de la filière canne et la diversification de produits dérivés, ancrés dans le territoire.
Le dispositif État/filière décrit ci-dessus a été récemment complété par la création du Comité de pilotage de la canne qui représente et défend les intérêts des acteurs publics et privés du secteur. Cette association mixte facilite l’institutionnalisation de la politique sucrière, seule d’ailleurs envisagée, visible dans l’exercice de cartographie des potentialités agricoles et cannières au niveau intercommunal. Ce document graphique de synthèse localise les terres dont la potentialité agricole et cannière justifie une attention particulière. L’information produite sert de référence lors de l’élaboration des documents de planification.
Par ce travail, le Comité de pilotage de la canne devient un interlocuteur privilégié du monde rural auprès des acteurs en charge de l’élaboration des documents d’urbanisme. Les règles de localisation de la production cannière sont des règles de maximisation de la productivité par optimisation de la sole cannière. Les objectifs de type sociaux (accès à l’emploi), territoriaux (structuration du tissu rural et périurbain) ou environnementaux (lutte contre l’érosion) ne sont pas considérés, alors que les argumentaires économiques se fragilisent.
Cette démarche, simple spatialisation de la production cannière rencontre une double difficulté :
- celle de l’intégration de la filière au secteur agricole, au travers des relations étroites qu’elle entretient avec les autres productions, souvent au sein même des exploitations ;
- celle de l’appartenance à un territoire, comprise dans le respect d’un projet social global.
La "gestion" de l’espace proposée est une gestion de fait, comme outil de production et de développement d’un opérateur privé à l’abri de tout système de régulation. Les critères retenus donnent la priorité au modèle productiviste, aux exploitations solides, mécanisées, dotées d’une structure foncière viable et d’un coefficient avantageux. En revanche, la motivation des planteurs à atteindre les niveaux de production souhaités n’est que partiellement abordée. Malgré la multiplication des études, la connaissance des systèmes d’activité canniers et de leurs relations aux territoires est encore largement incomplète, conséquence probable d’une reconnaissance récente de la multifonctionnalité.
« Dans un contexte de mutation profonde des systèmes de production agricoles à l’échelle mondiale, le renforcement de la concurrence internationale tend à sélectionner les exploitations sur la seule fonction de production, axée généralement sur une filière.
La loi d’orientation agricole (LOA) adoptée en 1999 indique que « l’agriculture européenne court à sa destruction si elle se fixe pour seul objectif d’être en mesure de vendre sur le marché mondial des matières premières au même prix que ses concurrents mondiaux les plus compétitifs ».
En tant que région européenne et malgré ses spécificités, il semble que La Réunion n’échappe pas à cette évolution. Si l’avenir de la canne ne peut être seulement économique, alors les pratiques relatives à son maintien, voire à son développement, ne peuvent plus être exclusivement quantitatives. Il est temps d’identifier ses "autres" composantes, notamment ses fonctions sociales et culturelles d’occupation et d’aménagement du territoire afin d’opérer une "territorialisation" de la filière canne.
Cette démarche pourrait permettre :
- à la filière canne de réfléchir à une évolution des pratiques et des objectifs qui soient compatibles avec les nouvelles orientations de l’agriculture, pour s’adapter à l’évolution de son environnement, qu’il soit sectoriel ou géographique ;
- au territoire réunionnais de parvenir à dissocier sa réflexion prospective de celle des acteurs de la filière canne, d’une part pour se doter de réponses aux attentes de la filière dans le respect d’un projet territorial viable et, d’autre part, pour acquérir une capacité d’adaptation face à l’émergence des difficultés nouvelles.
L’avenir de la filière canne réunionnaise reste incertain mais surtout, à construire. Une des orientations envisageables consisterait à réfléchir à une diversification de produits dérivés, dont la valeur ajoutée serait accrue par un véritable ancrage "territorial", reflétant les atouts locaux de production. Une autre, plus difficilement concevable pourrait permettre d’ouvrir la réflexion à d’autres productions que la canne, à valeur ajoutée plus favorable : maraîchage, horticulture, fruits... Pour contribuer à la réflexion relative au modèle de développement agricole souhaité pour La Réunion, l’utilisation des systèmes d’information participatifs, à condition qu’ils soient appropriés par l’ensemble de la société civile, peut constituer une démarche intéressante. Car, plus que la remise en cause des formes traditionnelles de production, c’est bien l’absence d’une réelle démarche de prospective territoriale qui devrait être redoutée ».
Cécile Martignac
Fin
Extrait d’un article paru en 2004 dans "Cahiers d’études et de recherches francophones / Agricultures. Volume 13, Numéro 6, 516-21"
Dossier suivi par Manuel Marchal
Rendez-vous demain dans "Témoignages"
Après avoir publié en six volets l’article intitulé « Soutien d’une filière dominante ou développement territorial ? Le cas du sucre à La Réunion », demain nous ferons part des premiers commentaires sur le contenu de ce document de réflexion.
Filière canne : Information stratégique
280 millions de dollars pour produire de l’éthanol au Mozambique
Le gouvernement du Mozambique a approuvé un projet de production d’éthanol. L’investissement annoncé est de 280 millions de dollars.
18.000 hectares de canne à sucre seront plantés pour la mise en œuvre de ce projet. Cela représente 70% de la surface de la canne à La Réunion. Le projet de production d’éthanol au Mozambique sera exécuté par Mozambique Principle Energy, dont la société-mère, Principal Capital, est enregistrée à Londres, et dispose de bureaux à Genève et au Cap.
L’objectif de Principle Energy est de produire 213 millions de litres d’éthanol par an, à compter de 2013, ce qui nécessite une production de 2,5 millions de tonnes de canne à sucre par an.
Le projet comprend aussi la production de 82,2 MW d’électricité, à compter de 2012, dont 20 pour cent seront utilisés par la compagnie, et le reste sera mis à la disposition du réseau national.
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