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Arvin Boolell, ministre mauricien de l’Agro-industrie
6 décembre 2005
Dans une interview parue dans “l’Express” de dimanche dernier, le ministre mauricien de l’Agriculture donne une perspective historique au Protocole sucre, réformé le 24 novembre dernier par le Conseil des ministres européens. Porte-parole des pays ACP dans les négociations sur le sucre, Arvin Boolell estime que dans les discussions qui ont cours à l’Organisation mondiale du commerce, ’la solidarité sans faille des ACP portera ses fruits’. L’objectif pour les pays ACP, dont Maurice, est d’obtenir ’un traitement comparable aux pays ultrapériphériques’. Parmi les arguments avancés : ’les relations historiques, politiques et légales’ entre l’Europe et ses anciennes colonies. On lira ci-après l’intégralité de l’interview du ministre par notre confrère de “l’Express”, Erick Brelu-Brelu.
"Le porte-parole des ACP sur le dossier sucre est formel : la canne a un avenir à Maurice et l’Union européenne se doit d’accompagner financièrement l’après-Protocole sucre des ACP.
o Alors que les ACP militent pour un traitement semblable aux pays ultrapériphériques de l’UE, le ministre français de l’Agriculture, Dominique Bussereau, a déclaré que pour La Réunion, c’est le gouvernement français qui paie...
- La demande des pays ACP pour un traitement comparable aux pays ultrapériphériques est légitime et juste. Elle est fondée sur les relations historiques, politiques et légales. Je dois faire ressortir que depuis l’Imperial Preferential Trade, les anciennes colonies de la France et de la Grande-Bretagne ont fourni le sucre, la banane et le riz, entre autres, aux puissances coloniales. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ces dernières ont souffert et ce sont les colonies qui leur fournissaient des denrées alimentaires. Souvenez-vous de l’appel des Britanniques à La Barbade, à la Jamaïque et à Maurice pour qu’elles augmentent leur production en sucre pour remplir les rayons de leurs magasins.
Nous ne sommes plus au temps des colonies...
- Avec l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun au début des années 70, l’accord liant Londres avec les pays du Commonwealth a été le précurseur du Protocole sucre. La Convention de Lomé est venue garantir et maintenir l’entrée du sucre dans ces marchés. J’ajoute que même l’Australie, qui fournissait du sucre à la Grande-Bretagne, avait accepté que ces acquis soient préservés. Nos pays vendaient leur sucre à la Grande-Bretagne et à la France à un prix trois fois moins cher que celui offert sur le marché mondial.
Outre la dimension économique, nous avons une dimension politique, historique et culturelle qui entre en jeu. Quant à la dimension légale, des études soutiennent que nous pouvons nous battre à ce niveau. Nous tous, producteurs de sucre européens et ACP, betteraviers et raffineries, avons des intérêts communs à défendre.
o Les ACP n’ont-ils pas déjà perdu la bataille ?
- En tant que porte-parole des pays ACP, j’ai eu l’occasion d’expliquer aux ministres de l’Agriculture des 25, réunis à Bruxelles, les quatre dimensions de notre action. D’où notre demande pour une compensation semblable aux betteraviers de l’UE et aux planteurs de canne à sucre des pays périphériques. Nous estimons que l’UE a une obligation morale et légale envers les ACP.
o Êtes-vous donc contre la réforme proposée par l’UE ?
- Nous ne sommes pas contre la réforme du Protocole sucre, mais les ACP avaient demandé une réforme juste et équitable. Demande soutenue par les like minded countries, les pays les moins avancés (PMA), les ONG et, plus important encore, par les leaders du groupe G8. La décision de l’UE est sur ce point opposée au G8.
o N’adoptons-nous pas une position misérabiliste ?
- Nous ne pleurnichons pas, mais il faut qu’il y ait une réparation juste et équitable par les mesures d’accompagnement. Le soutien de l’UE à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est essentiel. Il faut une position commune et solidaire de l’UE et des ACP pour le bien-être des plus vulnérables.
o Et à partir de là ?
- Nous allons mobiliser toutes nos ressources pour arriver à nos fins. Au niveau politique, nous allons accentuer notre lobbying au plus haut niveau : Navin Ramgoolam va rencontrer Jacques Chirac pour en discuter une deuxième fois ; le commissaire européen Louis Michel sera bientôt à Maurice. La Déclaration finale de La Valette, à la suite du sommet du Commonwealth, interpelle les pays membres sur la défense des économies vulnérables. Elle insiste pour le maintien des préférences commerciales qui existent depuis longtemps. Ce qui veut dire que cette position doit être soutenue à l’OMC.
Nous sommes mobilisés pour envoyer de bons signaux au Parlement européen, qui a un pouvoir co-décisionnaire pour les mesures d’accompagnement. Le sommet européen du 17 décembre prochain considérera les perspectives financières. En tout cas, si cette question n’est pas réglée sous la présidence britannique de l’UE, elle le sera, avant mars, sous la présidence autrichienne. Le Parlement européen va en discuter en janvier.
o Quels arguments Maurice fera-t-il valoir ?
- L’UE doit prendre en considération les investissements faits dans le secteur sucrier, investissements étalés sur un certain nombre d’années. C’est très important pour Maurice, vu que nous avions pris le taureau par les cornes pour restructurer notre industrie : clustering, biocarburant, électricité à partir de la bagasse, rhum agricole, sucres spéciaux... Par exemple, la carbon sequestration nous donne la possibilité de revenus additionnels de l’UE.
o Avez-vous chiffré exactement le manque à gagner pour Maurice de la décision de l’UE ?
- Nous avons déjà élaboré nos besoins de 2006 à 2015. Nous finalisons notre document pour les mesures d’accompagnement que nous soumettrons à Louis Michel. La proposition de l’UE de décaisser 40 millions d’euros est dérisoire. D’ailleurs, la réduction de 5,1% pour 2006-2007 représente presque 35 millions d’euros. Cela revient à moins de 2 millions d’euros si l’on tient compte de la somme nécessaire pour les études des investissements pour les ACP.
Tout n’est pas perdu. Nous serons présents à la conférence ministérielle de lundi à Bruxelles sur la stratégie à adopter à Hongkong pour le sucre. Et nous allons faire un forcing auprès des partenaires de l’UE que nous allons rencontrer à Hongkong.
Maurice milite, avec les ACP, pour l’inclusion du sucre sur la liste des produits sensibles ; pour le maintien de la clause de sauvegarde ; pour la consolidation des alliances stratégiques avec l’Union africaine et le G90... Nous cernons le problème et suivons les secteurs clefs que sont le sucre, le thon et le textile. Toute baisse tarifaire peut être désastreuse pour notre économie. Mais la solidarité sans faille des ACP portera ses fruits.
o Vous maintenez votre optimisme ?
- Si les grands pays, qui ont souscrit à la Déclaration de La Valette, honorent leur engagement, le Doha Development Round deviendra un véritable round de développement et non un Doha Destruction Round. Cette dernière éventualité sera une véritable aubaine pour les multinationales opérant dans les pays du G20. Make poverty history : tel était le but du G8. Et pour éliminer la pauvreté, il faut, par exemple, éliminer les dettes des pays les plus pauvres et ne pas démanteler le Protocole sucre, un instrument qui a fait ses preuves.
o La canne n’a-t-elle plus d’avenir ?
- Nous avons la chance, à Maurice, que le processus de modernisation et de restructuration ait été enclenché dès la conception du Protocole sucre. Nous avons toujours su relever les défis, même si, aujourd’hui, ils sont de grande envergure. L’ensemble des mesures prises à Maurice est passé à la vitesse supérieure ces dernières années et nécessite d’autres mesures d’accompagnement. Il faudra de la part de l’UE, un quick upfront disbursement.
Le manque à gagner cumulatif pour 2006-2010 sera de 175 millions d’euros et, ensuite, de 103 millions d’euros chaque année. Le commissaire Michel a rappelé que l’UE financera des projets fiables. Maurice demandera des aides pour la restructuration de l’industrie sucrière : l’investissement pour l’épierrage et l’irrigation des champs ; une enveloppe sociale pour les employés du secteur ; la carbon sequestration pour soutenir les planteurs dont les champs sont difficiles d’accès ; le secteur touristique. Le sucre a été mère nourricière de notre développement et nous avons la volonté de réussir.
o Y a-t-il autre chose que le tourisme pour l’après-canne à sucre ?
- We have to think out of the box. Le gouvernement a créé un comité, présidé par Rama Sithanen et moi-même, pour permettre le jaillissement des idées. Nous ne pouvons rester les bras croisés. Il nous faut identifier les différentes filières et nous retrousser les manches pour développer les TIC, l’océan, la recherche... Comment peut-on, à Maurice, ne faire de la recherche qu’entre 9 heures et 16 heures ?
Il nous faut également miser sur la diaspora mauricienne : les Mauriciens de l’étranger sont sensibles au développement de leur pays et veulent investir chez nous. Donnons-leur cette possibilité.
o Vous n’avez jusqu’ici rien dit de vos adversaires politiques...
- L’après-Protocole sucre est une question qui touche l’ensemble du pays. Le temps n’est plus à qui a fauté ou qui n’a pas agi. Il faut placer l’intérêt national avant tout et les parlementaires ont compris cela. J’ai beaucoup apprécié, au Parlement vendredi, le ton du leader de l’opposition, Paul Bérenger, sur cet enjeu. La délégation de députés des deux bords a, lors d’un voyage à Bruxelles, parlé d’une même voix sur cette question. Je suis à l’entière disposition de l’opposition pour partager nos analyses des enjeux du Protocole sucre.
Source : "l’Express"
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