Après Gamède

Indemnisez les planteurs

29 janvier 2008

Les planteurs de la CGPER ont rappelé au Directeur de l’Agriculture et de la Forêt les promesses d’indemnisation de l’Etat après le passage du cyclone Gamède, aux côtés du Président de la Chambre d’Agriculture, Jean-Yves Minatchy. Versement immédiat !

Ils étaient hier une soixantaine d’agriculteurs à la Direction de l’Agriculture et de la Forêt (DAF) accompagnant le Président de la CGPER et de la Chambre d’Agriculture, Jean-Yves Minatchy, pour faire entendre leur revendication. Depuis le cyclone Gamède, ils attendent de toucher les indemnités. La Chambre d’Agriculture note que le Comité interministériel du fonds de secours, après sa réunion du 16 janvier, n’a émis aucune décision conclusive pour les agriculteurs réunionnais. « Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour dire au responsable de l’administration, en particulier aux ministres concernés, que les engagements qui ont été pris n’ont pas été respectés. Ils nous ont dit qu’à situation exceptionnelle, ils allaient mettre en place des mesures exceptionnelles, et que les planteurs seront indemnisés au plus tard dans le courant du mois de janvier. Aujourd’hui, nous sommes le 28, on n’a rien. Les planteurs sont à court de trésorerie. Ils ont perdu énormément », explique Jean-Yves Minatchy. Et de préciser : « juste pour la campagne 2007, on n’a récolté même pas 1 million 550.000 tonnes de cannes contre 1 million 864.000 en 2006. C’est plus de 300.000 tonnes de cannes en moins par rapport à la campagne de 2006. C’est un manque à gagner considérable. Il nous faut 5 millions 40.000 euros. Jusqu’à présent, on ne l’a pas ».

Pas de comparaison possible avec les Antilles ?

Dans le courrier à transmettre aux ministères, de l’Intérieur et de l’Outre-mer, de l’Économie, de l’Agriculture et de la Pêche, à la Préfecture de La Réunion et au Directeur de l’Agriculture et de la Forêt, Jean-Yves Minatchy relève « l’esprit d’efficacité dans le versement des indemnisations pour nos amis antillais lors du passage du cyclone Dean au mois d’août 2007 ». On comprend cette interrogation. Mais pour le Directeur de l’Agriculture et de la Forêt (DAF), la comparaison n’est pas possible. « On ne peut pas comparer la situation antillaise et la situation réunionnaise clairement pour la filière canne. À ma connaissance, le gros des indemnisations aux Antilles s’est fait sur la banane, avec des dégâts constatés immédiatement. Vous savez que pour les dégâts constatés immédiatement, notamment les dégâts du maraîchage et de l’élevage, à La Réunion, nous avons indemnisé pour plus de 9 millions d’euros, et pour près de 3.000 bénéficiaires, en juillet 2007. Gamède, c’était la fin février, le début mars. Donc, il y a eu le même rythme d’indemnisation à La Réunion et aux Antilles. Simplement, pour la filière canne, il est d’usage systématiquement en cas de cyclone, pendant la période de pousse, d’attendre la fin de récolte, tout simplement parce qu’un cyclone ne provoque pas forcément de gros dégâts à la filière canne », déclare-t-il. D’accord, les autres filières ont été indemnisées. Pourquoi ce retard pour la filière canne, « la filière la plus importante pour l’agriculture réunionnaise », précise Jean-Yves Minatchy.

Quand indemnisera-t-on les planteurs ?

La campagne 2007 n’a pas été une réussite. Nul besoin de revenir sur ces chiffres douloureux, qui nous font penser à l’année 1958. C’était dans la bouche de tout le monde. Jean-Yves Minatchy précise que c’est justement le temps de dédommager les planteurs pour qu’ils commencent la préparation de la campagne de cette année. Notre production ne s’en portera que mieux. Le DAF semble d’accord sur la consternante diminution de la production cannière 2007. Mais pour ce qui est de dire quand les planteurs seront indemnisés, le « je ne sais pas » est de rigueur. « Nous attendons les fonds promis. Le Comité interministériel du fonds de secours s’est réuni le 16 janvier. Depuis, les ministères échangent, mais nous n’avons pas le détail. Simplement, nous savons que dans le principe, 1.700 planteurs sont concernés par une perte supérieure à 20% de la moyenne des 3 années de référence.
Ces 1.700 planteurs ont subi une perte estimée à un peu plus de 16 millions d’euros et devraient bénéficier d’une indemnisation de 3,9 millions d’euros. Ça, dans les principes, c’est acté depuis le 16 janvier. Leur dire, aux planteurs, quand ce sera payé. Le plus rapidement possible, sauf que le préfet n’a pas aujourd’hui la connaissance exacte du délai. Nous devrions être fixé très rapidement. C’est tout de même nettement plus rapide que d’habitude, puisque nous sommes encore en janvier, et souvent, ces indemnisations, par le passé, arrivaient beaucoup plus tard »,
explique Michel Sinoir, Directeur de l’Agriculture et de la Forêt.
Sylvestre Lamolly, membre de la Chambre Verte et conseiller régional, a trouvé les mots de la fin : « payez les indemnités et puis c’est tout ! ». Il faut cesser avec les promesses de bas étages. Indemnisez ! A moins que les autorités, voyant deux systèmes dépressionnaires s’approcher de nos côtes, préfèrent attendre les dégâts pour faire une estimation plus globale. Gèl kabri, va !

Bbj


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