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Convention canne 2022-2027 : 25 millions d’euros de plus par an pour les planteurs
15 juillet 2022
La Convention canne signée mercredi 13 juillet donne 6 ans de visibilité aux planteurs, avec l’assurance d’un gain global de 25 millions d’euros par an par rapport à l’ancienne Convention. Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l’Intersyndicale agricole de La Réunion, est un signataire de la nouvelle Convention. Quel bilan et quelles perspectives ?
Mercredi, la Convention canne 2022-2027 a été signée. Elle est considérée comme historique, quel sera son impact ?
Jean-Michel Moutama : C’est un long combat qui a donné un grand résultat. Globalement, ce sont 25 millions de plus pour les planteurs jusqu’en 2027, 14 millions plus les reliquats d’aide à la production proviendront de l’État, et le reste des industriels. Les 14 millions de l’État pourront être revus à la hausse en fonction de l’évolution économique. Le gain sera réparti de manière dégressive en fonction du tonnage livré. L’effort se concentrera sur les petits et moyens planteurs.
En 2021, près de 97 % des planteurs déclaraient exploiter moins de 20 hectares et amenaient 73 % du tonnage. Or, ce sont les planteurs qui ont la surface la plus petite qui ont les coûts de production les plus élevés, car ils ne peuvent prétendre à un tarif de gros pour les fournitures, comme l’engrais. Ils sont le plus fragilisés par la hausse du coût des intrants, et sans eux il est clair qu’il ne pourrait plus y avoir de filière canne à La Réunion, car ils représentent près des trois quarts de la matière première livrée aux usines de Tereos.
Après plusieurs années marquées par d’importantes difficultés causées par les sécheresses, les cyclones et la hausse des prix des intrants, cette Convention montre que la canne a encore un avenir à La Réunion.
En effet, nous avons réussi à amener tous les industriels autour de la table. Albioma et les rhumiers nous proposent un contrat de performance qui va inciter à augmenter la production de cannes, et donc le revenu des planteurs. S’ils décident d’aider les planteurs à produire plus, c’est qu’ils reconnaissent que notre travail est essentiel pour leur activité. Si l’État a fait un important effort financier, c’est bien qu’il considère que soutenir notre production est un investissement pour l’avenir. Enfin, je note que Tereos a été obligé de prendre en compte les difficultés des planteurs qui doivent utiliser la coupeuse longue et de partager les bénéfices de la vente du sucre jusqu’à 50-50.
Comment expliquer un tel résultat ?
Jean-Michel Moutama : Pour la première fois, les 4 syndicats se sont mis d’accord sur l’essentiel. Tout avait démarré par une initiative du président de la SAFER, Thierry Henriette, en intégrant les 4 syndicats représentatifs dans le Conseil d’administration de la SAFER. C’est de là qu’est née l’idée de mettre en place une intersyndicale pour travailler ensemble sur la Convention canne. Un mois plus tard, le 8 novembre 2021 à Bras-Panon, la CGPER, l’UPNA, la FDSEA et JA ont officialisé la création de l’Intersyndicale agricole de La Réunion. L’objectif était de parler d’une même voix, notamment pour que les négociations de la Convention canne aboutisse à un résultat positif pour les planteurs.
Il a fallu se mobiliser pour que l’État prenne pleinement conscience de l’urgence : quand Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, était venu à La Réunion le 12 février, la canne à sucre n’était pas dans son programme ! Le 13 février, l’Intersyndicale s’est mobilisée pour interpeller le ministre. Ceci a permis le lendemain aux représentants de l’Interprofession d’être reçus par Sébastien Lecornu.
Cette union a montré aussi clairement aux élus de La Réunion la gravité de la situation des planteurs. Le 11 février, un courrier adressé au président de la République par le CPCS, les syndicats, les présidents de la Région et du Département, les parlementaires et les maires a fait avancer la cause des planteurs. Ce soutien des élus a été bénéfique. Le 23 mars, un courrier des ministres de l’Agriculture et des Outre-mer garantissait pour les planteurs une aide supplémentaire de l’État de 14 millions d’euros par an jusqu’en 2027 pour compenser la hausse importante du coût de production observé les années précédentes. Quant à Tereos, il avait la confirmation du maintien jusqu’en 2027 de l’aide compensatoire à la suppression du quota sucrier qui date de 2017.
Sans l’union des syndicats, nous n’aurions pas pu obtenir un tel résultat. Si on veut que La Réunion gagne, il faut que l’on soit tous ensemble, on a donné un exemple clair pour l’avenir de La Réunion.
Les collectivités ont interpellé le gouvernement pour soutenir les planteurs, Albioma et les rhumiers ont fait part de leur intérêt à soutenir l’augmentation du revenu des planteurs. La seule fausse note venait de Tereos, comment éviter que le problème se renouvelle à l’avenir ?
Jean-Michel Moutama : Tereos détient le monopole de la transformation de nos cannes en co-produits, il a le monopole de la valorisation du produit le plus lucratif, le sucre. Tereos est aussi l’unique acheteur de nos cannes et c’est lui qui décide de la stratégie de la filière, comme l’avait souligné dès 2013 Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture lors de sa visite à La Réunion alors que la suppression du quota était dans les tuyaux : « Tout dépendra de la stratégie d’entreprise qu’aura le propriétaire des usines ». C’est un pouvoir exorbitant, sans compter une redoutable capacité de lobbying : entre le ministre critiquant Tereos dans le journal télévisé de la mi-journée le 8 juillet dernier et ses propos le soir en négociation, c’était le jour et la nuit. Le lobbying de Tereos était passé par là.
Quand Tereos nous dit en négociation qu’il doit d’abord payer ses actionnaires avant d’envisager de partager les bénéfices avec nous, ce n’est pas considérer les planteurs comme des partenaires. C’est la conséquence du déséquilibre du pouvoir dans la filière canne-sucre-rhum-énergie au profit d’une seule société, Tereos.
Nous réfléchissons donc à plusieurs pistes pour rééquilibrer la gouvernance de la filière au profit des planteurs. Il est anormal que 2.500 livreurs de canne à sucre ne soient pas associés aux décisions de l’outil de production qui transforme leur matière première en de nombreux produits, et que l’opacité soit de mise sur les bénéfices de cette transformation.
Deux pistes sont possibles pour réformer la gouvernance pour l’instant. La coopérative pour gérer les usines car n’oublions pas que Tereos est à la base une coopérative de betteraviers. Ou alors l’entrée dans le capital de Tereos Océan Indien.
En août 2021, le rapport de l’Etat sur l’avenir de la canne à sucre à La Réunion proposait une piste. Sa 13e proposition plaidait pour l’ouverture du capital de Tereos Océan Indien à des acteurs locaux à La Réunion. Cette réforme pourrait rapidement se mettre en place. D’ailleurs, Tereos Océan Indien est une filiale de Tereos, une coopérative de milliers de betteraviers. Actuellement, un planteur de cannes travaille pour augmenter les bénéfices d’un planteur de betterave qui est dans Tereos.
L’entrée des planteurs dans Tereos Océan Indien en tant qu’actionnaires dotés d’un pouvoir suffisant pour peser sur toutes les décisions est un minimum qui nous permettra de connaître précisément le fonctionnement de l’acheteur de nos cannes. Elle nous donnera aussi un meilleur partage des bénéfices. Cette transparence permettra, je l’espère, d’éviter les blocages que nous avons connus.
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