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Les planteurs mobilisés dans l’union des syndicats
20 juin 2022
A un mois de la campagne sucrière, le prix de la canne n’est toujours pas connu tandis que les agriculteurs doivent faire face aux effets de la guerre en Ukraine. Mardi dernier, l’Intersyndicale a organisé une « marche noire » de l’agriculture réunionnaise. Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, fait le point sur la situation.
Mardi dernier, l’Intersyndicale dont fait partie la CGPER a organisé une « marche noire » de l’agriculture réunionnaise. Comment expliquer un tel message ?
- Je constate que la guerre en Ukraine a amené des difficultés d’approvisionnement. Et maintenant, on reparle de l’autosuffisance alimentaire de La Réunion. Mais il ne faut pas oublier que pour augmenter notre consommation de produits locaux, il est nécessaire d’avoir des producteurs. Mais les agriculteurs sont touchés par une succession d’événements qui place de nombreuses entreprises dans le rouge.
Nous avons eu plusieurs années de sécheresse, et le passage de deux cyclones cette année. A cela se sont ajoutés la crise COVID et la guerre en Ukraine. Les prix des intrants se sont envolés : les engrais, le carburant… tandis que les répercussions sur le transport accentuent les difficultés pour l’export, sans oublier les restrictions décidées par l’Europe à l’encontre des fruits produits à La Réunion. La situation est donc plus que dramatique.
De plus, comme tous les Réunionnais, les agriculteurs doivent aussi faire face à la hausse des produits de première nécessité.
C’est pourquoi nous demandons à l’État d’étendre le Plan de résilience aux productions végétales. Quelle serait la situation des transporteurs s’ils ne bénéficiaient pas d’aides de l’État pour faire face en ce moment ? Les éleveurs bénéficient de ce ballon d’oxygène, cela doit être étendu aux planteurs et aux maraîchers.
Les planteurs ont obtenu 14 millions d’euros par an de l’État jusqu’en 2027. Pourquoi cela bloque-t-il encore pour discuter du prix de la canne à un mois de la coupe ?
- Ces 14 millions ont été obtenus grâce à l’union des planteurs, des syndicats, du CPCS, des parlementaires et des maires de La Réunion. Ils sont aussi dus au fait que les planteurs sont totalement transparents sur les revenus tirés de la canne : tout est public, l’État, les collectivités et les industriels peuvent savoir précisément combien gagne un planteur.
Ces 14 millions sont une compensation qui n’est pas liée à la situation actuelle : ils sont là pour réparer le manque à gagner résultat de plusieurs années de sécheresse et de la hausse importante des intrants qui avait déjà commencé avant la guerre en Ukraine. Mais avec la flambée des prix constatée par tous les Réunionnais, ces 14 millions risquent d’être absorbés par la hausse du coût de production. C’est pourquoi les propositions de Tereos sur le prix de la canne sont inacceptables : gel du prix pour 2 ans et baisse éventuelle ensuite si l’État ne donne pas « un filet de sécurité ».
Tous les prix augmentent, le pouvoir d’achat était un des principaux sujets des élections, quelle activité peut survivre si elle accepte une diminution de ces recettes ? Nous ne pouvons pas signer cela, au contraire nous revendiquons une augmentation du prix de la canne ainsi qu’une remise à plat de la formule de paiement.
Sur quelles bases ?
- Tout d’abord parce que le prix du sucre augmente depuis 2019, notamment sur le marché européen où est vendu celui produit à La Réunion. Ensuite, cette hausse va continuer à cause d’une guerre en Ukraine qui se prolonge. Le secrétaire général de l’OTAN a même dit ce dimanche que la guerre pourrait continuer pendant des années. Or, l’Inde qui prévoyait d’exporter 9 millions de tonnes de sucre, l’équivalent de plus de la moitié de la production européenne, a suspendu ses livraisons. Le Brésil, premier producteur mondial, réduit sa production de sucre pour utiliser la canne dans la fabrication d’éthanol. Le Brésil veut ainsi réduire le coût de ses importations de pétrole.
La tendance est à la hausse des prix de tous les produits alimentaires, le sucre n’y fait pas exception.
Tereos doit donc mettre un terme à son discours misérabiliste, avec à l’appui des chiffres qu’il est le seul à pouvoir vérifier.
Ensuite, parce que le prix de l’énergie augmente et que les planteurs fournissent une bonne part de l’électricité produite à La Réunion. Maintenant qu’il est interdit d’utiliser le charbon dans les centrales thermiques, Albioma fait venir par bateau depuis l’Amérique de la biomasse. Grâce à notre bagasse, une biomasse de grande qualité, ce sont de nombreux bateaux qui n’ont pas besoin de faire le voyage jusqu’à La Réunion. La recette bagasse doit être revalorisée.
De plus, Tereos a été condamné par l’Autorité de la concurrence pour ses pratiques dans la vente de la mélasse tirée de notre canne, nous revendiquons donc une hausse substantielle du prix de la mélasse dans celui payé par Tereos pour acheter notre canne.
Enfin, la formule de paiement de la canne date d’une époque où la coupe était uniquement manuelle, avec des variétés qui étaient plantées pour faire du sucre et pas aussi de la fibre pour faire de l’électricité comme aujourd’hui, et avec une productivité moins importante de l’usinier. Aujourd’hui, il ne reste plus de sucre dans la bagasse qui est livrée à Albioma, cela signifie que Tereos est capable de récupérer tout le sucre, alors que la formule considère qu’il existe une perte, l’écart technique, qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui. De plus, la moitié de la production sucrière est vendue en sucres spéciaux, alors que la formule date d’une époque où cette valorisation était marginale.
Comment débloquer la situation ?
- A chaque période de négociation de la Convention canne, l’usinier joue la montre afin de pousser les planteurs à négocier sous la pression. Une telle situation doit cesser. Entre syndicats, nous avons décidé de nous unir. La pression doit changer de camp. Cette Intersyndicale est en effet une grande première pour le monde agricole, cela montre notamment combien il est important d’augmenter le prix de la canne payé par Tereos
Mardi dernier était le premier acte d’une mobilisation qui se poursuivra tant que nos revendications ne seront pas entendues.
Au-delà de l’augmentation du prix de la canne, c’est tout un système qu’il est nécessaire de revoir. A maintes reprises la CGPER a demandé l’envoi d’une mission d’inspection pour faire toute la transparence sur les revenus de la canne à sucre à La Réunion, afin que nous puissions avoir une base solide pour discuter.
L’État a dans sa main d’importants leviers. C’est lui qui fixe le montant de la recette bagasse via la CRE, c’est lui également qui intervient pour défendre les intérêts de Tereos et des rhumiers au niveau de l’Union européenne. La modernisation de l’industrie sucrière pour augmenter les profits des usiniers a été largement financée par des fonds publics.
La motion déposée mardi en Préfecture demande d’ailleurs « à l’État et les collectivités locales d’intervenir pour que les éléments chiffrés de tous les Partenaires de la filière puisent être mis sur la table pour qu’une réelle négociation puisse commencer ».
La bataille est décisive, la canne à sucre est le pivot de notre agriculture, elle est potentiellement la source de plus de 100 produits industriels, c’est l’or vert des Réunionnais.
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