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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Comité d’orientation stratégique départemental de l’agriculture
4 juillet 2019, par
Ambiance tendue hier lors du Comité d’orientation stratégique départemental de l’agriculture (COSDA) organisé pour présenter des documents de l’État, car tout un pan de notre économie a fait part du risque d’explosion sociale en raison de la remise en cause de l’aide compensatoire due à la filière canne et du manque de visibilité du soutien de l’État dans les autres secteurs. D’où un sentiment largement partagé : de quelle stratégie discuter si l’essentiel, la survie de la filière canne, n’est pas assuré ?
Organisé hier au Crédit agricole, le COSDA a vu la présentation de plusieurs documents stratégiques par Philippe Simon, Directeur de l’agriculture et de la forêt, notamment celui relatif à l’avenir de la filière canne.
Cette rencontre a eu lieu au moment où ce secteur économique traverse une crise importante, en raison du manque de visibilité de la politique de l’État dans ce domaine. C’est ce qu’illustre en particulier la non-inscription d’une aide d’État de 38 millions d’euros destinée à compenser la suppression des quotas sucriers en Guadeloupe et à La Réunion. Sur cette somme, 28 millions d’euros doivent revenir à La Réunion. Rappelons que pour l’industriel Tereos, faute de respect de cet engagement, soit le prix de la canne diminuera, soit les deux usines du Gol et de Bois-Rouge fermeront. Or à La Réunion, la filière canne est considérée comme le « pivot de l’agriculture » car c’est autour d’elle que s’organisent les autres productions, considérées comme des diversifications. D’où une inquiétude générale dans toutes les filières.
Philippe Simon terminait alors la présentation du Plan de relance de l’agriculture réunionnaise, faisant état d’un soutien public de 70 millions d’euros pour réparer les dégâts des trois tempêtes tropicales qui ont touché notre île l’année dernière. Florent Thibault, co-président industriel du CPCS a alors interpellé le chef de service de l’État, demandant en substance si des mesures sont prévues pour faire face aux « cyclones politiques et économiques » que sont les incertitudes sur l’aide d’État de 28 millions d’euros due à la filière canne jusqu’en 2021, et sur les fonds du CIOM d’un montant de 40 millions d’euros.
C’est ensuite Isidore Laravine, co-président planteur du CPCS, qui a résumé la situation de sa profession : « j’ai commencé à récolter lundi, et immédiatement après je dois préparer la prochaine récolte. L’État est-il capable de me garantir l’achat de mes cannes l’année prochaine ? ». En effet, les planteurs sont dans l’obligation d’engager dès maintenant des fonds pour commander l’engrais afin que le produit arrive à la fin de l’année. Vos projets on peut les faire, mais y aura-t-il une filière canne l’année prochaine ? » Un autre dirigeant de la CGPER, Jean-Michel Moutama, a abondé dans le même sens : « les planteurs peuvent-ils commander leur engrais ? Que faut-il faire en 2020 ? »
Sylvie Lemaire, du Syndicat du Sucre, a expliqué que dans ces conditions, la raffinerie annoncée par Tereos ne peut pas se faire. Elle a également demandé la date précise de la réponse du gouvernement à la demande de la filière.
Bruno Robert, vice-président de la Chambre d’agriculture et président de Jeunes agriculteurs déplore que « Tereos fasse le téléphone chinois » avec le gouvernement et que cela soit le seul canal d’information selon lui. « Il n’y a pas de communication claire de l’État à ce sujet », précise-t-il, indiquant avoir été la veille aux nouvelles à Paris sans pouvoir recueillir davantage d’information. « Avec des telles incertitudes, les jeunes ne s’installent plus ». Il ne veut malgré tout « pas croire que l’État soit prêt à sacrifier plus de 7000 exploitations agricoles ».
Dominique Gigan, président de la FDSEA demande si « les canniers sont associés aux 28 millions d’euros », et souligne qu’il n’y a pas de transparence de Tereos.
Même inquiétude du côté du Crédit agricole, avec des sociétaires qui sont dans l’incertitude totale sur leur avenir.
Philippe Simon rappelle que la filière reçoit chaque année 140 millions d’euros de fonds publics, « on épluche les comptes de l’industriel » ce qui lui fait dire en substance que l’argent n’est pas gaspillé. Il précise aussi qu’en contrepartie des 28 millions d’euros, l’industriel s’engage à acheter toutes les cannes « saines, loyales et marchandes » livrées selon un prix défini par la Convention canne. Il explique qu’à Paris, c’est la phase de « construction des budgets ministériels ». Il indique que les différentes motions votées par les syndicats et les collectivités ont été rassemblées dans un argumentaire que le préfet apportera avec lui à Paris la semaine prochaine. Et de souligner qu’il faut faire des propositions pour préparer la future Convention canne.
Un autre problème est posé par Bruno Robert : le problème des importations de produits agricoles, accentué par la signature d’un accord commercial avec le MERCOSUR. Or, les normes sanitaires et sociales de ces pays, notamment le Brésil, entraînent une concurrence déloyale avec les produits réunionnais : « n’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas ».
Patrick Hoarau de la Fédération réunionnaise des coopératives agricoles, « avec les importations on est au bord de l’explosion, nous n’arriverons plus à retenir nos planteurs et nos éleveurs ». Un éleveur de volailles explique que 12000 tonnes sont produites chaque année à La Réunion, alors que le volume des importations atteint 21000 tonnes.
Ces marchandises importées sont produites à bas-coût. Et elles contournent facilement les mesures de sauvegarde qui pourraient être prises en appliquant l’article 64 de la loi sur l’égalité réelle outre-mer.
L’agriculture réunionnaise est donc au bord de l’explosion. L’attitude jusqu’à présent du gouvernement est loin de désamorcer la crise.
M.M.
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