Replantation des cannes

L’autocritique de la F.D.S.E.A

4 février 2005

(Page 5)

syndicats d’exploitants agricoles (F.D.S.E.A.), est monté au créneau mercredi matin, au cours d’une conférence de presse, pour dénoncer le retard pris dans la replantation de la canne. Sur le fond, il a raison car c’est un réel problème si l’on en croit les chiffres avancés par le responsable syndical.
En effet, seulement deux à trois mille hectares de cannes sont replantés chaque année à La Réunion, alors qu’il en faudrait au mmoins 4.500 hectares par an pour assurer un renouvellement des souches tous les six ou sept ans. Un âge au-delà duquel une souche commence à décliner pour rapidement arriver à une diminution du tonnage jusqu’à 50%.
Et Jean-Bernard Hoarau de montrer du doigt la REDETAR et la SICA Cannes Réunion (c’est sa vraie appellation) pour ne pas avoir assuré un service en janvier au moment, où selon lui, les planteurs doivent accélérer la replantation pour cause de temps pluvieux. Du côté de la SICA Cannes Réunion, on affirme que l’on a justement mis au repos les travailleurs... parce qu’il pleuvait.
Si le sujet n’était pas si grave - puisqu’il s’agit du développement de la filière canne-sucre indispensable au bon équilibre socio-économique et environnemental de La Réunion -, on pourrait sourire de cette attaque de Jean-Bernard Hoarau.
En effet, les organismes montrés du doigt par le responsable de la F.D.S.E.A. ne sont rien moins que ses amis. Il suffit de savoir que la REDETAR est un Etablissement privé d’intérêt collectif (E.P.I.C.) présidé par Hary Mondon, mis à ce poste, non pas en qualité d’agriculteur, mais de conseiller général. Et le Conseil d’administration de la REDETAR est composé de représentants de la Chambre d’agriculture, du Centre de pilotage de la canne et du sucre et des Associations foncières pastorales. Quant à la SICA Cannes Réunion, elle est administrée, comme toutes les sociétés d’intérêt collectif agricole, par des planteurs, ...dont un bon nombre sont proches de la F.D.S.E.A., comme son président, José Bénard,
Ainsi donc, Jean-Baptiste Hoarau a organisé une conférence de presse pour vilipender des organismes dirigés par ses amis. Il aurait peut-être été plus simple qu’il organise une rencontre avec lesdits amis. À moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’un rideau de fumée pour masquer les responsabilités réelles... D’autant qu’il a allègrement mélangé replantation des souches, qui peut être faite par le planteur lui-même et qui bénéficie d’une aide du Conseil général, et réaménagement du parcellaire, qui lui seul est éligible au FEOGA (Fonds européen d’orientation et de garantie agricole).

L. M.


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