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Un précédent révélateur pour tous les planteurs
14 mai 2008, par
Dans une édition du ’JIR’ la semaine dernière, Quartier-Français annonce qu’il a importé de la mélasse du Pakistan. Cela confirme une annonce faite voici moins de 6 mois par le co-président industriel de l’Interprofession. Cette initiative ne prépare-t-elle pas le terrain à l’importation de mélasse en provenance de l’usine tanzanienne appartenant en co-propriété par l’usinier ? Cela rappelle en tout cas que pour l’usinier, le planteur réunionnais n’est qu’un simple fournisseur de matières premières, au même titre que le planteur tanzanien ou pakistanais, à partir duquel il va tirer un maximum de profits.
Voici une information stratégique pour la filière canne, qui a mis 3 semaines à être rendue publique si on en croit le "JIR".
Parce que la campagne sucrière 2007 a été mauvaise, alors l’usinier importe de la mélasse du Pakistan pour accroître la rentabilité de ces distilleries. L’usinier indique qu’il est obligé de faire face à la demande de clients très intéressés par un produit de la canne : le "rhum léger". Cet article du "JIR" permet d’apprendre des informations intéressantes. Ainsi, concernant les "rhums léger", « de 20.000 hectolitres d’alcool pur de rhum léger en l’an 2000, leur production est passée à 60.000 hectolitres l’an passé, soit près de la moitié de la production totale (130.000 hectolitres) à côté du rhum traditionnel ». Ce sont des produits « à plus forte valeur ajoutée », écrit le "JIR".
Incontestablement, cette hausse de production signifie une hausse de la richesse produite par la canne. Mais pendant ce temps, le prix payé au planteur reste le même : toujours 39,09 euros la tonne de canne pour une richesse de 13,8. Où est donc la part du planteur dans cette valorisation de la canne ?
Une idée des bénéfices de la mélasse
Autre donnée intéressante : cette mélasse importée coûte pour l’usinier deux fois plus cher que celle produite à La Réunion. Mais cela n’empêchera pas l’usinier de la transformer et de faire des bénéfices. Ce qui donne une idée de la marge que l’usinier réalise avec une mélasse produite à La Réunion, et donc "achetée" deux fois moins cher.
Car, pendant que le prix d’achat de la canne au planteur ne bouge pas, la valorisation des produits de la canne par l’usinier connaît d’importants progrès. Cela permet à l’usinier de diversifier ses revenus, la part du sucre diminuant, face à la hausse de la production d’alcools.
Les bénéfices de cette diversification sont tels que même si la campagne 2007 a été un désastre sans précédent depuis 50 ans, l’usinier peut fermer l’usine en condamnant des planteurs à voir des milliers de tonnes de cannes pourrir sur pied. Il sait qu’en augmentant la proportion des sucres spéciaux (jusqu’à 50%), et en important de la mélasse, il va pouvoir plus que limiter les dégâts. Ce qui n’est pas le cas des planteurs qui devront revendiquer une aide publique pour faire face à la crise.
Pourquoi pas de Tanzanie ?
Enfin, une donnée reste à creuser. D’après les informations transmises par l’usinier au "JIR", la mélasse vient du Pakistan. Or, tout le monde sait que l’usinier s’est associé à un groupe mauricien pour exploiter des milliers d’hectares de cannes et une usine sucrière en Tanzanie. L’usinier a donc la possibilité de faire venir de la mélasse d’un lieu plus proche, produite dans une sucrerie lui appartenant. Cette diversification dans les PMA (1), l’usinier compte la poursuivre en Ethiopie si l’on en croit l’"Eco Austral". Ce journal évoque la possibilité pour Quartier-Français d’être co-propriétaire d’une ou deux usines, ayant un potentiel de 250.000 tonnes de sucre chacune, soit l’équivalent de La Réunion. Dès l’an prochain, le sucre produit en Tanzanie et en Ethiopie pourra être vendu sans quota, ni droit de douane sur le même marché que le sucre réunionnais, c’est-à-dire l’Europe.
Ce précédent commis voici 3 semaines est là pour rappeler que rien n’empêche l’usinier d’importer de la mélasse de son usine de Tanzanie pour augmenter ses profits. Pour sa part, le planteur réunionnais n’a pas son mot à dire. Il voit que l’usinier peut accroître chaque année les bénéfices qu’il tire de la canne sans qu’il puisse avoir sa part. Et il peut même faire venir d’ailleurs de la mélasse pour atteindre son objectif.
C’est là le résultat d’une structure héritée des accords de 1969 : le planteur n’est plus qu’un simple fournisseur d’une matière première. Voilà qui ne manque pas d’interpeller.
Manuel Marchal
(1) Pays dits "les moins avancés" bénéficiaires de l’initiative européenne "Tout sauf les armes". En 2009, tout le sucre produit dans ces pays pourra entrer sans quota, ni droit de douane dans l’Union européenne. Cinq ans plus tard, le nouveau règlement sucrier concernant La Réunion entrera en vigueur...
13 décembre 2007 : l’usinier dévoile ses intentions
Le 14 décembre 2007, "Témoignages" rendait compte de la conférence de presse de l’Interprofession. Le co-président usinier annonçait sa volonté d’importer de la mélasse pour compenser une récolte de cannes à un niveau historiquement bas, du jamais vu depuis 50 ans. Force est de constater que moins de 6 mois plus tard, cette nouvelle est confirmée. Voici un extrait de "Témoignages" de ce jour.
« La clause de sauvegarde relative à la filière canne dans les APE concernera le sucre. Elle ne concerne pas la bagasse, ni la mélasse. (...)
Pour la mélasse, le co-président industriel du CPCS note que la production sera inférieure à celle de l’année passée, du fait de la mauvaise récolte de cannes. Les distilleries pourraient être amenées à importer de la mélasse, a-t-il dit. Cela signifie que de la mélasse en provenance des PMA peut être importée à La Réunion.
Ce qui veut dire que sur tous les produits issus de la canne, un seul ne peut pas venir des PMA, c’est le sucre. Mais les autres peuvent entrer sans quota, car ils n’entrent pas dans les produits protégés par une clause de sauvegarde. Autrement dit, les producteurs de sucre à La Réunion ont la garantie de bénéficier d’un monopole de distribution dans l’île, tout en ayant la possibilité de recourir à des importations pour améliorer la rentabilité des distilleries ».
2007 : Une campagne sucrière raccourcie
Une récolte historiquement basse : moins de cannes, moins de sucre, moins de mélasse, le climat n’explique pas tout. En 1980, un cyclone comparable à Gamède avait ravagé La Réunion, ce qui n’avait pas empêché de récolter bien plus de 2 millions de tonnes de cannes à l’époque.
Les conditions climatiques n’expliquent pas tout. L’an dernier, la campagne sucrière a été raccourcie par rapport à 2006 : 25 jours de moins pour Bois-Rouge, 14 jours de moins pour le Gol.
Ce retard s’explique par l’installation de nouveaux outils industriels dans les deux usines, permettant à l’usinier des économies d’énergie de 20%, selon un syndicat de travailleurs d’usine.
Mais, insuffisamment testées, ces machines sont tombées en panne dès le début de la campagne. D’où un retard au démarrage, qui n’a pas été compensé par une fermeture des usines plus tardive.
Bien au contraire, ce raccourcissement de la durée de la campagne a eu des conséquences désastreuses pour les planteurs : des milliers de tonnes de cannes n’ont pas pu être livrées, alors qu’en termes de richesse, elles étaient au plus haut de l’année. Par ailleurs, cela veut dire que l’usinier a renoncé à extraire de la mélasse issue de ces cannes. La seule possibilité qui existe pour les planteurs de limiter les dégâts est de solliciter l’indemnisation de l’Etat pour avoir subit une catastrophe naturelle. Ce sont donc des fonds publics qui sont sollicités. La légitimité de ces indemnisations ne doit pas être remise en cause.
Mais on ne peut que constater que l’usinier réussit incontestablement à mieux s’en sortir. D’une part, en augmentant la proportion de sucres spéciaux qu’il vend. Ce sont des sucres qui ont une plus forte valeur ajoutée.
D’autre part, en important de la mélasse. C’est ce qu’il avait annoncé le 13 décembre dernier, et c’est ce qui a été confirmé dans le "JIR" d’hier. Ce sont autant de possibilités auxquelles le planteur n’a pas droit, c’est une des conséquences des accords de 1969 qui l’ont dépossédé de sa canne en faisant de lui un simple livreur d’une matière première de laquelle l’industriel extrait un maximum de bénéfices.
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