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La canne à sucre au secours de notre environnement (suite 2)

La canne c’est le sucre, mais pas seulement -39-

samedi 17 janvier 2015, par Georges Gauvin


Cette semaine nous avons évoqué la question de la canne à sucre et de notre environnement, d’après nous, un de rôle essentiel de cette culture chez nous. Nous avons notamment évoqué le système racinaire de la canne avec, appelons-le des racines qui peuvent s’enfoncer jusqu’à six mètres de profondeur et constituent un matelas de racines et de radicules de 60 centimètres d‘épaisseur dont les pièces sont reliées les unes aux autres pour occuper la totalité du (ou des) champ(s). On a signalé, en outre, le rôle positif de ce matelas racinaire pour empêcher les pluies de raviner le sol et pour la constitution d’un compost dont le rôle est de fournir les cannes en nutriments multiples, avec l’aide d’une faune diverse qui peuple le sol et aussi des vers de terre au rôle si précieux pour la terre.


Un mode cultural qui permet l’occupation des sols de sept à dix ans

Heureusement que l’on arrache pas pour la replanter la canne tous les ans, comme à une certaine époque le bruit avait couru. La première raison en est que la canne gardée pendant sept à dix ans constitue chaque année son matelas racinaire laquelle se décompose chaque année. La deuxième raison réside dans le fait que la canne ainsi engagée dans ce mode de reconduction année après année ne dégénère pas et garde ses qualités intrinsèques. La troisième raison réside en ce les champs ne sont mis à nu qu’une année sur sept ou bien dix… il s’ensuit que le tapis vert quasi-permanent lute contre l’érosion des sols bien mieux que ne le ferait une autre culture.

La résistance aux fortes pluies et aux cyclones

On a déjà écrit que les facteurs d’érosion les plus importants sont les grosses pluies et le vent dont l’effet est démultiplié à l’occasion des cyclones. Alors que les grosses pluies lessivent le sol d’une façon extrêmement grave lorsqu’il est à nu, ou occupé par des cultures peu résistantes au vent et à la pluie, la canne à sucre pour sa part résiste. Remarquez que le géranium lui aussi était une culture anti-érosion, de même que le vétiver et cela n’a pas empêché leur quasi-disparition ! Mais la canne occupe encore aujourd’hui plus de la moitié de nos sols cultivables, que près de 4000 chefs d’entreprises agricoles sont encore engagés dans cette production on comprendra qu’il est nécessaire d’agir afin de préserver notre production cannière.
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Les cultures de canne à sucre sont constitutives de puits de carbone.

« Comme les autres plantes, lors de la photosynthèse, la canne à sucre capte du gaz carbonique (CO2) et produit de l’oxygène (O2). Elle fait partie des plantes de « type C4 ». Ces plantes montrent une meilleure capacité à absorber le CO2. En un an, un demi-hectare de canne peut absorber plus de 30 tonnes de CO2 et produire 21 tonnes d’O2. Le CO2 capté n’est cependant stocké que quelques mois. En effet, lorsque la récolte a lieu et que la bagasse est brûlée à des fins énergétiques, du CO2 est rejeté mais celui-ci sera réabsorbé lors du cycle de croissance suivant de la plante. »

* La canne à sucre et l’Environnement à La Réunion – Revue bibliographique-Anaïs Courteau – CIRAD – Pôle canne à sucre – 2005


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