La convention canne : mieux que rien et beaucoup d’espoir

La CGPER croit en l’avenir

17 juillet 2006

Au cours d’une conférence de presse hier matin sur la plate-forme de Beaufonds, la CGPER a tenu une réunion d’information avec les planteurs au sujet de la convention canne.

Hier, à l’occasion d’une réunion d’information des planteurs, la CGPER est revenue sur la signature de la convention canne.
Il aura fallu onze réunions de négociations avant que la convention canne 2006-2014 ne soit signée et ouvre la campagne sucrière. Une clause de révision de la convention est prévue à mi-chemin, en 2011 pour prendre en compte l’évolution des coûts de production et l’évolution du marché du sucre.

Plusieurs points positifs

La CGPER a eu l’assurance que la compensation intégrale sera appliquée et que le mode de paiement de la canne reste inchangé. Sur neuf propositions formulées, la CGPER a obtenu de l’État une revalorisation de 10% de l’aide au transport, une revalorisation de l’indemnité compensatoire des obstacles naturels, la création d’une aide à l’entretien, l’augmentation de l’aide à la replantation, la création d’un guichet unique de gestion pour une simplification des mesures administratives. La CGPER a également obtenu que l’acompte sur l’aide à la production soit versé à la surface au plus tard le premier octobre.

Discussions difficiles

Jean-Yves Minatchy note que "les discussions avec les usiniers ont été dures, parfois à la limite de la rupture dans la mesure où ces derniers refusaient de faire un effort significatif vis-à-vis des planteurs". Seule la détermination du syndicat a permis d’arracher une prime pour la bagasse et la mélasse ainsi qu’une prime pour les planteurs dans les zones difficiles et une avance de trésorerie pour la replantation.
La CGPER reprend point par point sur chacune des attaques lancées par la Chambre d’Agriculture, la FDSEA, le CDJA, l’UFA et l’UDPC qui estiment cette convention mauvaise. C’est avec ironie que la CGPER souhaite qu’ils aillent jusqu’au bout de leur position en refusant les différentes augmentations obtenues.
Accusé d’avoir "vendu les planteurs", la CGPER questionne l’attitude des non signataires et précise que pour sa part, elle "continuera de défendre l’intérêt des planteurs de La Réunion de manière responsable et déterminée."

Sucre et éthanol

La convention canne ne sera jamais satisfaisante à 100%, même pour les signataires. Mais pour Jean-Yves Minatchy, malgré ces soubresauts la canne reste la culture de l’avenir : "Quand on dit que la canne n’a plus l’avenir. C’est l’avis d’un simple quidam. Tout dépend de ce que les responsables proposeront". Le responsable syndical ne manque pas de rappeler que "de toutes les filières agricoles, la canne reste le premier produit exporté". Et il insiste sur sa multi-fonctionnalité "c’est la seule filière qui résiste à toute sorte d’intempéries et elle participe à donner aux paysages réunionnais leur caractère".
Le président de la CGPER poursuit en affirmant qu’"il y aura toujours de la place pour les petits planteurs, du moins tant que la CGPER sera là. Si le petit planteur venait à disparaître, que deviendrait-il ? Que ferait-il ? La société réunionnaise est-elle prête à payer le prix de cette perte d’activité ? Pour l’heure il gagne sa vie, il survit. Mais peut-on citer un secteur économique qui ne soit pas fragile ?". Et de conclure en ouvrant des perspectives "la canne reste la base. Il y aura encore des secousses après 2014. A nous de nous y préparer. L’éthanol peut devenir un plus pour le planteur, il ne faut pas ignorer cette solution. Le sucre roux est celui qui est le mieux vendu au monde, il ne faut pas l’abandonner non plus. Les deux ensembles peuvent fonctionner".

Francky Lauret


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