Premier couac pour la réception des cannes à sucre dans l’Est

La CGPER demande à l’usinier de se ressaisir

9 août 2008, par Edith Poulbassia

Si la campagne sucrière qui bat son plein depuis un mois s’annonce prometteuse, un incident est venu ternir le tableau la semaine dernière dans l’Est. Plusieurs planteurs se sont vus refuser la réception des cannes samedi dernier, à l’usine de Bois-Rouge et à Pente Sassy, en raison d’une défaillance technique. Une solution a pu être trouvée pour les planteurs qui avait fait le déplacement, mais la CGPER dénonce la mauvaise communication de l’usinier et le refus du dialogue avec les élus de la commission mixte d’usine. La CGPER demande aux usiniers de ne pas reproduire les erreurs de l’année dernière.

Samedi dernier, des planteurs ont eu la surprise de voir leurs cannes refusées à l’usine de Bois-Rouge et à Pente Sassy. Comme tous les jours, ils avaient fait le déplacement avec leur chargement pour le livrer dès 6 heures. C’est donc sur place qu’ils ont appris que l’usine ne pouvait recevoir les cannes ce samedi. D’après Patrice Pounoussamy, vice-président de la CGPER et membre de la commission mixte d’usine de Beaufonds, le problème était pourtant connu depuis la veille : 4000 tonnes de cannes étaient restées devant l’usine à la suite d’un problème technique.
Mais l’usinier n’a pas pris la peine de prévenir les planteurs. « Aucun élu de la commission mixte d’usine n’a été mis au courant », déplore Patrice Pounoussamy, pointant ainsi du doigt le défaut de communication de l’usinier.
Ce jour-là, Patrice Pounoussamy a donc contacté les usines de Beaufonds et de Bois-Rouge pour demander à ce que les cannes des planteurs qui étaient présents soient réceptionnées. « Le refus a été catégorique », constate t-il. Sous la menace de quelques planteurs, les usiniers ont finalement accepté cette solution.

Ne pas gâcher cette campagne sucrière

La CGPER regrette cependant l’attitude des usiniers. « Il est dommage que la menace prime sur la réflexion et la concertation. Nous avions fait la même doléance le matin et nous nous sommes heurtés à un refus catégorique. Je comprends la réaction de ces agriculteurs, mais à quoi peut bien servir une commission mixte si ce n’est pas pour trouver une solution dans les moments difficiles ? », interroge Patrice Pounoussamy.
La CGPER demande ainsi à ce que le rôle et la légitimité des élus de la commission mixte d’usine soient reconnus, bref que le dialogue soit ouvert entre les usiniers et les représentants des planteurs. Sinon, la CGPER prévoit de ne plus siéger à la commission. Par ailleurs, la CGPER demande aux usiniers de « mettre de l’ordre dans le fonctionnement des plates-formes pour permettre à la campagne sucrière de bien se terminer ».
Ce premier mois de campagne sucrière s’est en effet déroulé sans encombre jusqu’à présent. Ce qui n’avait pas été le cas l’année dernière, car la campagne n’a pas pu commencer à temps. Tout laisse à penser que les 970.000 de tonnes de prévision seront respectées pour le secteur Sud et Ouest, grâce à l’irrigation, à la replantation, et aux techniques de production. Quant au secteur Nord et Est, la campagne s’annonce également positive malgré le manque de pluies cette année. En un mois, 350.000 tonnes de cannes ont été livrées. Des cannes qui devraient rapporter plus que l’année précédente aux planteurs, en raison d’une meilleure richesse en sucre. « Ce n’est donc pas le moment de prendre du retard et de perdre de l’argent », ajoute le vice-président de la CGPER.

Edith Poulbassia

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