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La CGPER i di : lé pankor lèr rékolté
Plantèr
lundi 19 juillet 2004
Komm toultan, dimansh matin, Jean-Yves Minatchy lété avèk in bann plantèr Sint-Mari pou diskité sak la Commission Bruxelles la di i sar désidé apré sèptanm si la poin pèrsonn i batay pou fé shanz son désizion. Zist rézon, la CGPER lé pa dakor. É li lé pa tou sèl, komm nou la vi dan la réïnion bann prézidan konsèy zénéral èk rézional la fé vandrodi èk lantouraz plantèr-lizinié.
La CGPER i di : dabor inn, nou lavé rézon di lo zafèr lé grav ; si zordi na in pé domoun i gonf lo zabo i di “nou la gingñé”, banna i tromp ankor. "Par rapor lo pri d-sïk lé anonsé an bès, pa bezoin kroir lo dokïman Bruxelles i mèt lo bann RUP par koté ; si li koz desï bann RUP dan dokïman-la -la CGPER i di- sé pou prann an kont nout difikïlté par rapor lo bann “aides indirectes” (transport, aide à la production, aide économique, aide aux améliorations foncières, irrigation)". Komm lo sindika plantèr i konpran lo bistrak, dan lo dokïman Bruxelles komm i lé astèr, lo pri d-sïk lé prévï béssé 33% dan tout rézion Lérop - RUP aou, PECO aou, tout... Lérop i prépar in bèss 37% lo pri matièr promièr (labètrav... lo pri la kannasïk lé kalkïlé apartir) avèk in bèss 33% lo sïk i tir dodan. "Si i shanz pa so règ-la pou nou, pou bann RUP, sé la fin la filièr kann Laréunion" Jean-Yves Minatchy la di dimansh. Sa i vé dir néna ankor batay i atãn lo sink mil plantèr Laréunion.
Jean-Yves Minatchy la di osi "lo plï importan, sé tir dan in mèm dirèksion, mèm si lé pa fasil souvandéfoi, akoz bann plantèr èk bann lizinié lé pa touzour dan in mèm trin". Lo prézidan la CGPER i gingñ pa oublié lo lizinié lé an kapasité délokaliz son afèr, alé travay an Afrik si li vé, sinonsa èk bann Brésiliens la po totosh anou dovan l’OMC ; mé lo plantèr la poin in ot landroi pou kouri. Riskab linion lé difisil.
Kanmèmsa la CGPER i mazine pa Laréunion i pé ansort ali san sa, san son bann ti plantèr i roprézant 75%-80% la profésion. Sé pou sa la réïnion la fé vandrodi lété in bon sobatkoz : pou di i fo tout i ral dan in mèm dirèksyon. É na ankor pou ralé !
Pascale David
Réforme de l’OCM-Sucre :
l’O.M.C. pourrait dire son mot
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a proposé le 16 juillet dernier d’éliminer les subventions versées aux exportations agricoles et de réduire la durée de remboursement des crédits à l’exportation. La publication de ce texte a été facilitée par la prise de position du G90, qui réunissait la semaine dernière à Maurice, en présence de représentants de l’Union européenne et des États-Unis, les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) ainsi que les Pays les moins avancés(PMA). Le principe d’un compromis sur les questions faisant divergence y a été accepté avant de relancer les négociations sur l’organisation mondiale du commerce.
Le texte de vendredi, qui a été remis aux représentants des 147 pays membres doit être approuvé au plus tard fin juillet, afin de relancer le cycle de négociations commerciales multilatérales lancé à Doha (Qatar) fin 2001. Cette question des subventions agricoles est un point d’achoppement entre les gros producteurs du Sud qui considèrent cette pratique des pays du Nord (États-Unis, Union européenne) comme une concurrence déloyale sur leurs produits.
Ce texte suggère que les membres se mettent d’accord sur "l’élimination parallèle, à une échéance crédible, de toutes les formes de subvention à l’exportation et de toutes les mesures exportatrices d’un effet équivalent". Les subventions à l’exportation que verse l’Union européenne (UE) à ses agriculteurs devront être éliminées à une date qui sera définie par la négociation.
Les distorsions entraînées par les crédits à l’exportation versés par les États-Unis à leurs agriculteurs devront également être éliminées. De même, il est demandé au pays de George W. Bush, l’élimination des "aspects de l’aide alimentaire qui ne seraient pas conformes à des disciplines sur lesquelles les pays membres doivent se mettre d’accord" ; d’autre part, la "réduction conséquente et effective" des subventions versées aux producteurs de coton, qui font chuter les cours mondiaux.
Début mai, l’Union européenne avait accepté d’engager des négociations sur la fin de ses subventions à l’exportation, à condition que s’ouvrent en parallèle des discussions sur les crédits à l’exportation et l’aide alimentaire versés par les États-Unis, ainsi que sur les entreprises commerciales d’État.
C’est par anticipation sur cette orientation que l’Union européenne a opéré une réforme de sa politique agricole commune (PAC) en décidant, non plus de subventionner les productions mais de soutenir les producteurs, quel que soit ce qu’ils produisent. Ce système dit du “découplage” n’est pas appliqué pour les RUP qui ont obtenu un traitement spécial.
Les exportations de l’U.E. très contestées
C’est encore par anticipation sur les futures décisions de l’OMC qu’a été construit le projet de réforme du système sucrier européen : diminution des quotas, baisse du prix, compensation partielle (à 60% des pertes) et gestion par les États de l’enveloppe correspondant aux compensations. En transformant les compensations en des aides nationales, l’UE veut échapper à l’accusation de subventionner directement ses producteurs de sucre.
Le projet de réforme de l’OCM-Sucre pourrait donc connaître encore des évolutions.
Dans l’enceinte de l’Organisation mondiale du commerce, les exportations de l’Union européenne provenant essentiellement des pays ACP sont contestées. Le Brésil, l’Australie et la Thaïlande ont déposé une plainte à ce sujet auprès de l’OMC. Avant même que les instances du commerce mondial ne se soient prononcées - leur décision est attendue pour septembre -, les propositions faites la semaine dernière par l’OMC tranchent déjà la question. Mais Bruxelles n’a pas attendu et dans son projet de réforme, les propositions faites aux pays ACP qui fournissent du sucre à l’UE ont intégré le principe d’une suppression des aides qu’elle leur versait.
Il est tout aussi possible que la négociation d’un nouvel accord à l’OMC (Doha Round) ouverte par les propositions faites le 16 par l’OMC, conduise à aborder les questions liées à la réforme du système sucrier européen. Présent à Maurice la semaine dernière pour la réunion du G90, le ministre brésilien de l’Agriculture, Celso Amorim a été très critique : "notre position est que nous ne voulons pas que l’Union européenne octroie des faveurs avec notre argent. Elle est en train de donner de l’argent à ses betteraviers en utilisant le prétexte qu’elle aide en fait des pays comme Maurice et la Guyane qui sont nos amis" a-t-il déclaré au journal mauricien “l’Express”. Une déclaration qui laisse la voie ouverte à toutes les spéculations et qui confirme ce que nous écrivions : il reste encore des incertitudes dans le dossier de la réforme de l’OCM-Sucre.