Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l’Intersyndicale : « Nous planteurs, on est capable de prendre notre avenir en main »

La CGPER propose une coopérative de planteurs réunionnais pour diriger l’industrie sucrière de La Réunion

22 juin 2022

Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l’Intersyndicale, était hier soir l’invité du journal télévisé de Réunion Première. Il a lancé un appel : « Nous planteurs, on est capable de prendre notre avenir en main. Cela fait plus d’un siècle qu’il y a de la canne à La Réunion. Si Tereos n’arrive pas à assurer l’avenir de la canne à La Réunion, qu’il nous donne les clés ». Le président de la CGPER propose la création d’une coopérative de planteurs pour gérer les deux usines sucrières de La Réunion. Le président de la CGPER rappelle en effet que « Tereos est une coopérative gérée par des betteraviers, mais à La Réunion, nous sommes uniquement producteurs de matière première. On ne voit rien de toute la plus-value ».

Hier, à l’appel de l’Intersyndicale CGPER-UPNA-FDSEA-JA, les planteurs ont amplifié leur mobilisation pour l’augmentation du prix de la canne, de la bagasse et de la mélasse. Une semaine après la « marche noire » de l’agriculture réunionnaise qui avait rassemblé plusieurs centaines de personnes entre la Préfecture et le siège du CTICS, des dizaines de tracteurs étaient hier dans les rues de Saint-Denis. De nombreux planteurs se sont rendus en convoi au siège du CTICS où devait se tenir hier une nouvelle négociation de la Convention canne.
Rappelons qu’à moins d’un mois de la campagne sucrière, le prix de la canne n’est toujours pas fixé. Les planteurs revendiquent une hausse de leurs revenus tandis que les industriels refusent toute augmentation du prix de la canne dans les conditions actuelles.
Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l’Intersyndicale était hier soir l’invité du journal télévisé de Réunion Première.

« Si Tereos n’arrive pas à assurer l’avenir de la canne à La Réunion, qu’il nous donne les clés »

Il a tout d’abord rappelé les causes de l’impasse : « Tereos ne veut pas augmenter le prix de la tonne de canne qui est le même depuis 40 ans. Albioma qui fait de l’énergie ne veut pas augmenter notre bagasse. Les distilleries font un rhum reconnu mondialement mais ne peuvent pas augmenter la mélasse ».

Il a ensuite lancé un appel :
« Les industriels demandent un filet de sécurité. Nous planteurs, on est capable de prendre notre avenir en main. Cela fait plus d’un siècle qu’il y a de la canne à La Réunion. Si Tereos n’arrive pas à assurer l’avenir de la canne à La Réunion, qu’il nous donne les clés ».

Le président de la CGPER rappelle en effet que « Tereos est une coopérative gérée par des betteraviers, mais à La Réunion, nous sommes uniquement producteurs de matière première. On ne voit rien de toute la plus-value ».

« Avec l’appui des collectivités, nous pouvons prendre notre avenir en main »

Le dirigeant syndical a rappelé que l’État injecte chaque année près de 140 millions d’euros de fonds publics dans la filière. « Avec l’appui des collectivités, nous pouvons prendre notre avenir en main », insiste Jean-Michel Moutama.
Interrogé au sujet du « filet de sécurité » demandé par Tereos à l’État pour garantir le prix de la canne jusqu’en 2027, le président de la CGPER déclare :

« Je lance un appel à l’État : donnez-nous ce filet de sécurité et nous planteurs, allons monter notre coopérative et nous allons prendre notre avenir en main. »

M.M.

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Messages

  • C’est une bonne idée , mais pourquoi ne pas aller jusqu’à la création d’une société anonyme dans laquelle les planteurs possèderaient plus de la moitié des actions, ou éventuellement d’une société d’économie mixte dont le capital serait partagé entre les planteurs réunionnais ,la société Téréos , l’Etat , la Région et le Département , dans des proportions à définir selon des critères bien précis dont notamment les surfaces cultivées et leur rendement moyen pour les planteurs et de l’importance de leurs participation financière pour ce qui concerne Téréos, l’Etat et les collectivités régionales et départementales .
    Le conseil d’administration serait constitué par des représentants élus par la majorité des actionnaires mais également par des représentants de plein droit de ’Etat et des collectivités régionales et départementales . ; ces représentants des pouvoirs publics seraient le ministre de l’outre mer ou le préfet et les président des deux collectivités .
    Une solution peut être à étudier mais qui pourrait être appliquée facilement si tout le monde est d’


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