Négociations pour la Convention canne 2007-2013

La CGPER quitte la table des négociations

3 juin 2006

La rencontre d’hier a formalisé jusque dans les détails les points de divergences entre les parties siégeant dans la Commission paritaire de la canne et du sucre (CPCS). La CGPER est partie au bout de deux heures de discussion sur le volet industriel, estimant que les industriels ne faisaient pas d’avancée significative. Le représentant des usiniers juge cette sortie ’incompréhensible’ et insiste sur les modifications apportées au texte.

"Ce qui nous intéresse prioritairement, ce sont les revenus des agriculteurs", commentaient les représentants de la CGPER, alors qu’ils venaient de sortir de la négociation. Structurellement, avec le départ du co-président André Minatchy (CGPER), la commission paritaire de la canne et du sucre venait de perdre une partie de sa parité. Dans la salle il restait les représentants des industriels, les membres de la FDSEA et du CDJA, les représentants de la DAF et de la Chambre d’agriculture.
Il y a bien eu quelques avancées dans la discussion : une proposition d’augmentation de la prime bagasse à 1,20 ou 1,35 euro selon le tonnage ; une avance de 1.000 euros/hectare pour la replantation, avec une part régressive non-remboursable étalée sur trois ans. Et des propositions de réaménagement de la filière, autour notamment de la création d’un “pôle canne”, pour la mise à disposition de techniciens dans un guichet unique.

Divergences

Estimant toutefois que les industriels ne faisaient pas de pas significatifs sur la prime mélasse, au nom de la protection de leur marge industrielle, la CGPER a levé la séance en laissant ses propositions pour la suite de la discussion.
Cette suite portait sur le volet État, sur lequel les organisations syndicales des planteurs ont des appréciations divergentes. La CGPER, après des réunions techniques intercalaires, juge "positives" les avancées obtenues.
Ce n’est pas l’avis de Jean-Bernard Hoarau, de la FDSEA, parti après presque trois heures de ce qu’il a qualifié de "partie de ping-pong". "Nous sommes choqués de voir que les industriels ne font de proposition que sur les 23 millions d’argent public. De leur part à eux, il n’y a rien", a lâché le président de la FDSEA en repartant vers le Sud de l’île. Bien que parti après ses collègues de la CGPER, le représentant de la FDSEA paraissait hier être le plus déçu : il ne voit d’avancée ni chez les industriels, ni du côté de l’État, dont il critique l’aide économique inchangée pour la tranche inférieure (moins de 500 tonnes).
Xavier Thiéblin, le PDG du groupe Quartier Français et co-président de la Commission, a évoqué à sa sortie, peu avant 18 heures, un travail "très sérieux et très serein avec les représentants de l’État". Le représentant des industriels balaie les remontrances des organisations de planteurs en évoquant la globalité des propositions. "Il y a 400 millions d’euros sur la table et 23 articles à éplucher, il n’y a pas que la prime mélasse... Nous prenons des risques financiers pour augmenter à la marge les revenus des planteurs, faciliter le plan canne et préparer l’après 2014", a-t-il conclu en réaffirmant sa confiance devant les modifications qui doivent être apportées au texte de référence.

Pas pour demain

Trente-deux propositions, issues de la réunion du 2 juin, doivent être intégrées à une nouvelle mouture de la Convention qui sera distribuée aux partenaires dès mardi prochain. Mais manifestement, ce ne sont pas celles qui importent aux planteurs, selon ce qu’en dit leur syndicat majoritaire.
Hier, on a pu avoir à certains moments l’impression d’un jeu de rôles bien partagés. "On n’allait pas signer aujourd’hui", s’est exclamé le PDG de Quartier-Français pour minimiser l’éclat du départ de la CGPER. Quant à cette dernière, après avoir fait savoir qu’elle ne signerait pas "une coquille vide", elle ajoutait hier que "sans signature, il n’y aura pas de démarrage de la campagne 2006".
Guerre d’usure, guerre des nerfs. La signature n’est pas pour demain.

P. David


Installation des jeunes agriculteurs

Succès pour la mobilisation de J.A.

Dans un communiqué diffusé mardi, “Jeunes agriculteurs” fait part de sa satisfaction après l’annonce d’une "enveloppe complémentaire permettant d’assurer la continuité des dispositifs des stages 40 heures et stages 6 mois". Ces 2 stages sont obligatoires pour bénéficier des aides à l’installation. "Dans le contexte de rigueur budgétaire, il appartient d’être attentif sur les maîtrises de dépenses que l’administration essaie par tous les moyens d’appliquer à chaque futur installé", précise “Jeunes agriculteurs” qui rappelle que cette mesure annoncée par le gouvernement fait suite à une mobilisation "contre le désengagement progressif de l’Etat dans la politique d’installation".
“Jeunes agriculteurs” rappelle qu’"installer des jeunes, c’est maintenir l’économie en milieu rural et c’est contribuer à la lutte contre le chômage".


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