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Filière canne : une crise structurelle - 8 -
30 janvier 2008, par
L’essentiel des petits planteurs, soit 70% des effectifs, a été éliminé au cours des 25 dernières années. Résultat : les moyens planteurs d’hier sont devenus les petits et connaissent la précarité.
Avec le retard pris par le versement des indemnités liées aux dégâts infligés par Gamède, et avec l’annonce du passage d’un prochain cyclone, la préparation de la campagne sucrière 2008 s’annonce dans un contexte difficile pour des exploitations fragilisées par des difficultés de trésorerie.
L’an passé, c’est le climat qui avait été jugé responsable d’une campagne désastreuse, sans précédent depuis 50 ans. Le seuil des 1,5 million de tonnes de cannes a été péniblement franchi.
Mais cet événement conjoncturel n’a pas suffi à expliquer une si faible production. En effet, un cyclone comparable à Gamède avait ravagé La Réunion en 1980, cela n’avait pas empêché les planteurs de livrer plus de 2,1 millions de tonnes récoltées sur 32.000 hectares, avec un rendement de 65 tonnes de cannes à l’hectare, soit 3% de plus qu’en 2007 avec des équipements bien moins performants qu’aujourd’hui.
10.000 en moins sur 25 ans
Mais entre 1980 et 2007, un changement considérable s’est produit : la baisse du nombre des livreurs. En effet, l’année du passage du cyclone Hyacinthe, ils étaient prêts de 14.000. En 2006, leur nombre était égal à 3.766. En moins de 30 ans, ils sont plus de 10.000 à avoir disparu. C’est dire l’ampleur de la crise traversée par la filière. En effet, 70% de ses entreprises ont dû fermer en un quart de siècle, alors qu’elles appartiennent à un secteur stratégique de l’économie.
Parmi les explications apportées à cette crise structurelle, la lecture de l’évolution du prix de la canne, et notamment de la part payée par l’usinier, apporte un éclairage. Au cours des 20 dernières années, le pourcentage du prix industriel de base dans le prix total de la canne a diminué. Il est passé de 90% à 65%. Ce qui a entraîné une augmentation de la part de l’État pour compenser cette baisse. En euro constant, cette intervention permet une stabilisation du prix.
Mais on ne peut que constater que malgré l’intervention de l’État, le nombre des livreurs a diminué pendant cette période. Ce qui conduit à une évolution de la structure des exploitations. Ceux qui, il y a une génération, étaient considérés comme de moyens planteurs deviennent des petits, et sont les plus menacés par la crise (voir encadré). Ceux qui pensaient être à l’abri des aléas conjoncturels, dus au climat par exemple, sont maintenant en première ligne.
Pourtant, les planteurs ne ménagent pas leur peine, car malgré la diminution des surfaces cultivées et celle du nombre de bras, ils réussissent à accroître leur rendement. Mais cet effort n’est pas suffisant pour garantir à tous la survie dans la structure actuelle de la filière canne.
Une catastrophe sociale
Dans le même temps, l’usinier a été l’acteur de la concentration industrielle. Il a tout d’abord vendu toutes ses terres. Il a également fermé des usines. Il a donc considérablement augmenté la productivité de son outil industriel, car chaque usine est aujourd’hui capable de brasser plus de 1 million de tonnes de cannes afin d’en extraire différents produits tels que le sucre, la mélasse ou la bagasse. Même lors d’une campagne désastreuse comme l’an dernier, chaque usine a traité en moyenne 750.000 tonnes. C’est beaucoup plus qu’auparavant : en 1982, quand La Réunion a produit près de 2,5 millions de tonnes de cannes, le Gol en avait traité 630.000, et Bois-Rouge 530.000.
Mais force est de constater que cette hausse de la productivité n’a pas abouti au même résultat pour les planteurs et les usiniers. En effet, les planteurs restent à la merci d’un événement conjoncturel capable de donner le coup de grâce à des exploitations fragiles, tandis que l’usinier peut se permettre de diminuer la durée de la campagne sans remettre en cause la pérennité de son entreprise.
Ce décalage entre deux acteurs de l’Interprofession amène le troisième partenaire, l’État, à augmenter son aide sociale. Mais cela n’empêche pas la diminution régulière du nombre des livreurs, ce qui, pour La Réunion, est une catastrophe sociale.
Manuel Marchal
Les moyens deviennent les petits et les petits disparaissent
En considérant que les petits livrent le sixième de la production totale et que les moyens apportent le tiers de la matière première, force est de constater que la structure de la filière canne pousse vers le chômage tous les petits. C’est ce qui ressort de la comparaison entre la population planteur de 1978 et celle de 2000. Et ce phénomène de concentration n’est pas terminé, car au cours des 7 dernières années, environ 1.000 livreurs ont disparu.
La répartition des planteurs en termes de tonnage livré a connu de profonds bouleversements en moins de 30 ans.
En 1978, 67,8% des livreurs livraient moins de 100 tonnes, ils représentaient 16% de la production totale pour 9.165 livreurs.
À l’opposé, 3,5% des planteurs, soit environ 530 livreurs, capables de produire plus de 500 tonnes par an, assuraient la moitié de la production.
Entre les deux, les moyens planteurs étaient environ 4.000, soit le tiers des effectifs. Ils dirigeaient des exploitations capables de produire entre 100 et 500 tonnes. Ils apportaient aux usiniers 34% de la matière première.
En 2000, la situation a évolué. La différenciation entre petits et moyens perdure, mais les petits d’aujourd’hui sont les moyens d’hier.
Sur 4.932 livreurs, la moitié produit moins de 250 tonnes et contribue à 17% du total, ce sont les petits d’aujourd’hui.
La moitié de la production était cette année-là fournie par les livreurs de plus de 600 tonnes. Ils représentaient 14% du total, soit un peu moins de 700.
Entre les deux, les moyens étaient 4.200, et fournissaient toujours la même proportion, soit près de 34%.
Entre ces deux années de référence, on ne peut que constater une évolution. Le moyen planteur était celui qui livrait entre 100 et 500 tonnes. Vingt-deux ans plus tard, le seuil de cette catégorie débutait à 250 tonnes. Quant au petit planteur du début du 21ème siècle, il est celui qui livre jusqu’à 250 tonnes. Vingt ans plus tôt, un planteur livrant ce tonnage était considéré comme un moyen planteur, à l’abri des aléas conjoncturels. Cela n’est plus le cas aujourd’hui. Il est d’ailleurs révélateur de constater qu’en additionnant le nombre des moyens et des gros planteurs de 1978, on obtient quasiment le nombre total de planteurs de 2000. Conclusion : plus de 9.000 planteurs appartenant à la classe des petits a disparu en 22 ans. Cette hémorragie se poursuit, malgré les mesures sociales prises par l’État afin d’atténuer le choc.
FDSEA : « Tous les agriculteurs doivent être indemnisés »
Après sa rencontre avec le Directeur départemental de l’Agriculture et de la Forêt, la Féderation Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles
« déplore la faiblesse de l’enveloppe de 3,9 millions d’euros d’aides prévue pour indemniser les 40 millions de pertes enregistrés sur la compagne sucrière 2007. De plus, cette indemnité ne concerne que 1.700 planteurs de cannes sur les 4.200 livreurs. »
La FDSEA demande « que tous les agriculteurs ayant subi des pertes sur leurs récoltes puissent avoir droit à une indemnisation. »
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