Workshop ISSCT : Bernard Sigmund, président de l’ARTAS

« La donnée principale est la valeur de revenu par hectare »

25 septembre 2018, par Manuel Marchal

Président de l’ARTAS, Bernard Sigmund revient sur les principaux enjeux de la création de variétés de canne à sucre.

Bernard Sigmund, président de l’ARTAS.

D’où vient le choix d’organiser le workshop à La Réunion ?
La Réunion participe régulièrement aux manifestations de l’ISSTC. Nos compétences sont connues et reconnues. La Réunion a aussi pour particularité d’avoir des conditions très différentes sur une petite superficie. C’est aussi la possibilité de faire des visites intéressantes qui peuvent apporter aux chercheurs qui travaillent dans des conditions similaires, comme en Thaïlande, aux Antilles ou en Colombie.

Le changement climatique et le problème de la gestion de la ressource en eau n’amènent-ils pas à rechercher des variétés dont la priorité n’est pas la teneur en sucre ?
La donnée principale est la valeur de revenu par hectare. Cette valeur dépend du cadre réglementaire, et elle est déterminée aujourd’hui par la teneur en sucre et le tonnage. Il existe des variétés donnant beaucoup de fibres et moins de sucre pour de l’énergie, mais le prix est de 15 euros la tonne. Cela reste inférieur à la valeur en sucre. Nous devons aussi prendre en considération le fait que l’augmentation du tonnage récolté entraîne une hausse du coût de la récolte.
Nous faisons également des expérimentations sur des plantations en stress hydrique, afin d’évaluer l’impact d’un manque d’eau sur le rendement.

Existe-t-il une possibilité de développer le sucre bio à La Réunion ?
Le principal problème est le coût de production en raison de celui de la main d’œuvre. D’autres pays avec des conditions de salaire plus faibles peuvent produire moins cher. Le sucre bio oblige à cultiver la canne à sucre sans herbicide, ce qui amène le recours à une méthode mécanique et entraîne un coup de main d’œuvre plus élevé.
Sans aller jusqu’au bio, nous travaillons à un usage moins important des herbicides, avec la maîtrise des mauvaises herbes.

L’interdiction annoncée du plastique dans les contenants alimentaires est-elle une opportunité ?
Comme souvent, c’est la contrainte qui pousse à l’innovation. Il est possible de remplacer le plastique par un produit de la canne à sucre, et comme le plastique sera interdit, alors il faudra bien lui rechercher une alternative. Ce sera une obligation.

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