Selon le sucrier Saint-Louis

La hausse des prix du sucre va continuer

11 juillet 2022

Filiale de Südzucker, Saint-Louis est une société française qui détient deux usines. Elle publie régulièrement sur son site son analyse de l’évolution du marché. Sur la base des résultats de juin, elle considère que le prix du pétrole et la baisse de 3 millions de tonnes des exportations de l’Inde pour sa prochaine campagne sucrière sont des « signaux haussiers ». Voici des extraits de cette chronique des marchés.

« Au début du mois de juin, le sucre blanc n° 5 à Londres a atteint un niveau record de 594 $/t (06.06.22) et est tombé ensuite à 541 $/t (27.06.22) à la fin du mois de juin. Le sucre brut à New York a également chuté au cours du mois de juin, d’un peu plus haut à 19,56 ct/lb (431 $/t, le 06.06.22) à 18,3 ct/lb (403,4 $/t) le 27 juin. La faiblesse relative du prix du sucre brut à New York s’explique notamment par la combinaison de la dépréciation de la monnaie brésilienne par rapport au Dollar américain et les préoccupations macroéconomiques qui ont pesé sur le marché. Le marché du sucre est influencé par une forte incertitude et les turbulences dues aux craintes de récession. En outre, le marché est préoccupé par la baisse de la demande, alimentée par une inflation galopante, qui pourrait également affecter le marché du sucre.

Le pétrole brut reste à des niveaux élevés, ce qui soutient les prix du sucre. L’inflation et la hausse des coûts de production de sucre (énergie, engrais, raffinage, coûts de transport, etc.) sont des facteurs haussiers pour le marché du sucre.

D’autres signaux haussiers proviennent de l’Inde. Alors que l’Inde a exporté de grandes quantités de sucre sur le marché mondial cette saison, le gouvernement indien a limité les exportations de sucre pour 2021/22 (octobre/septembre) à 10 millions de tonnes. L’objectif est d’assurer la disponibilité intérieure et de maintenir la stabilité des prix sur les marchés locaux. Pour la prochaine campagne 2022/23, un plafond d’exportation en Inde d’environ 7 millions de tonnes de sucre est en discussion.

Une grande incertitude en provenance du Brésil s’ajoute également à ce sentiment haussier. La teneur finale de la production de sucre brésilienne est moins claire que jamais et sera déterminante pour l’équilibre du sucre et les prix dans les prochains mois. Au Brésil, une réduction de la taxe sur l’essence a été approuvée par le Sénat. L’éthanol devient ainsi moins compétitif et exerce une pression sur les prix de l’éthanol à court terme. Cette situation incite les producteurs Brésiliens à favoriser la production de sucre au détriment de l’éthanol.

La semaine dernière, le real brésilien est tombé à son plus bas niveau depuis 4 mois et demi, à 5,2675 contre le dollar américain, ce qui augmente les recettes en monnaie locale des ventes de sucre à l’export et ajoute de la pression sur les prix. »

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