La canne c’est le sucre, mais pas seulement -8-

La mélasse

23 octobre 2014, par Georges Gauvin

Mardi, j’ai commencé à évoquer la nourriture du porc avec des aliments non conventionnels comme le jus de canne à sucre. Cette technique est déjà utilisée dans certaines régions avec succès pour l’éleveur compte tenu des performances obtenues à condition de garder la nécessaire diversité alimentaire. Aujourd’hui nous évoquerons la mélasse, un aliment à fortes performances énergétiques, ainsi que les cannes broyées.

Au fait, la mélasse c’est quoi ?
À un liquide noir très épais et visqueux, obtenu après cuisson de la canne à sucre ou de la betterave, une fois les cristaux de sucre prélevés. Pour la petite histoire, son nom vient du mot portugais melaço, lui-même issu du terme latin mel, ou miel.

Est-ce un bon aliment pour les porcs ?
La mélasse est riche en sels minéraux, en oligoéléments et en vitamine B6. Elle apporte aussi des sucres variés -qui composent 50 à 60 % du produit : du saccharose pour les deux tiers, du glucose et du fructose pour le tiers restant. Elle est relativement bon marché par rapport à l’amidon des céréales.

Ses inconvénients ?
Toutefois la mélasse est pauvre en protéines et son énergie brute est inférieure à celle de l’amidon ainsi que sa digestibilité. Autre inconvénient, son incorporation massive dans les aliments du porc peut provoquer des diarrhées sans doute à cause de sa richesse en magnésium et autres sels minéraux...
La littérature scientifique conseille de limiter à 30% des rations la quantité de mélasse incorporée ,. Cette proportion doit être ramenée à 20% pour l’alimentation du porcelet …On notera que le jus de canne donne de meilleurs résultats que la mélasse. On dira également que l’éleveur a intérêt à varier la nourriture de ses animaux d’élevage en y incorporant des lianes de patate, des feuilles de manioc et des légumineuses comme on l’a vu pour le jus de canne.

La canne broyée


Le porc peut-il ingérer de la canne broyée ? Cela peut paraître contradictoire avec l’abondance des fibres dans la canne et la faible capacité qu’ont les porcs de les consommer ; on notera que le porc recrache les fibres en grande quantité et absorbe le sucre. En Haïti les porcs ont une trajectoire de croissance intéressante en consommant des cannes entières. Il en est de même en Guadeloupe.Après tout, il n’est pas forcément souhaitable que le porc ait une croissance et un engraissement phénoménal. Il est suffisant qu’il ait une bonne croissance un taux d’engraissement satisfaisant.

Vocabulaire : « mono-élevage ou poli-élevage ? »


On parle souvent de mono-culture et de poli-culture. Peut-on parler de mono-élevage et de poly-élevage ? Ce sont des expressions barbares. Toutefois, ces termes présentent l’avantage d’être compris. Comme on préconise souvent de nos jours, surtout pour les petites exploitations la polyculture, on conseille de plus en plus de préférer le l’élevage diversifié au mono-élevage. Dans ce cadre la diversité des aliments est mieux valorisée. Les têtes de cannes seront pour les ruminants, le jus pour les animaux mono- gastriques, la bagasse pour l’énergie, la litière. Notons enfin qu’il y a lieu de bien valoriser les fumiers issus des élevages plutôt que d’avoir recours systématiquement aux fertilisants chimiques.

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