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200 ans de l’industrie sucrière : une filière en pleine crise depuis des décennies
4 décembre 2017
Vendredi, Tereos célébrait les 200 ans de l’industrie sucrière à La Réunion. Pour le propriétaire des deux dernières usines sucrières rescapées de la crise, les perpectives sont positives. Cette analyse est démentie par les faits.
Entouré d’un parterre de notables, la direction de Tereos a célébré vendredi les 200 ans de l’industrie sucrière à La Réunion. Elle a saisi l’occasion de vanter le travail de la filière dont elle assure la direction économique et politique depuis 2011. 2017 marque une rupture dans l’histoire de 200 ans d’industrie dans notre île. Car depuis le 1er octobre, les quotas sucriers n’existent plus. La production réunionnaise est donc face à la concurrence sur son principal marché, l’Europe. La fin des quotas permet en effet aux usines européennes de produire à volonté. Ce sucre de betterave est moins cher à produire. La différence est de 300 euros par tonne par rapport au sucre réunionnais. Dans le même temps, l’Europe signe des accords commerciaux avec des pays producteurs de sucres spéciaux de canne. Non seulement, les signataires ont la possibilité d’importer du sucre en Europe taxé à 47 centimes le kilo, mais en plus certains obtiennent de ne pas avoir à payer de taxe pour une certaine quantité. Ainsi le Vietnam a droit à 400 tonnes par an.
Avant de racheter les deux usines sucrières qui restent à La Réunion, Tereos avait anticipé l’échéance de la fin des quotas. La société avait choisi d’investir au Brésil, premier pays exportateur de sucre du monde.
« Premier groupe étranger à avoir investi dans l’industrie du sucre et de l’éthanol au Brésil, Tereos y est devenu le 3e groupe sucrier avec ses sept sucreries, son amidonnerie, ses deux raffineries dans l’Etat de Sao Paulo et ses 300 000 hectares de canne à sucre transformés », rapporte un communiqué de Tereos en date du 17 novembre dernier. C’est d’ailleurs l’actuel président du directoire de Tereos qui avait eu la responsabilité de structurer la filiale brésilienne de la coopérative de planteurs de betteraves. Il avait été à la tête de cette entreprise pendant cinq ans.
e directeur de la filiale océan Indien de Tereos a souligné vendredi que « la plupart des indicateurs sont au vert ». Cette phrase était sans doute une description adaptée à la situation de son entreprise. Mais ce n’est pas celle de La Réunion.
Tout d’abord, les 200 ans d’industrie sucrière sont l’occasion d’un bilan. Notre île a compté jusqu’à plus de 200 usines sucrières. Elles étaient des sites de production de proximité créés par les planteurs de canne. Puis la concentration s’est opérée. Malgré tout, la canne à sucre restait le moteur de l’économie de La Réunion. Au début des années 1960, notre île était capable de produire bien plus que 200.000 tonnes de sucre, les 300.000 tonnes apparaissaient à portée de main. En 1968, les syndicats de la Charte proposaient des mesures pour que La Réunion produise 400.000 tonnes de sucre. À ce moment-là, notre île comptait encore une dizaine d’usines, 25.000 planteurs et faisait vivre plus de 100.000 personnes, soit le quart de la population.
Au lieu de cela, les usiniers ont obtenu des accords très favorables en 1969. Ils ont dépouillé le planteur de la propriété de la canne, qui devenait une matière première achetée selon un prix convenu à l’avance. L’industriel gardait pour lui la totalité des bénéfices de la transformation alors qu’auparavant, il ne touchait que le tiers, les deux-tiers revenant au planteur. De plus, depuis 1969, l’usinier n’a plus aucun intérêt à prendre le risque de cultiver lui-même de la canne. En conséquence, la superficie des surfaces ont diminué, passant de 40.000 hectares à moins de 25.000 aujourd’hui.
Le reste de la filière a suivi le mouvement. Les usines ne sont plus que deux, et les planteurs à peine 3.000. Cette restructuration s’est faite à coup de licenciements dans les usines, et d’abandon de la canne par des planteurs ruinés. C’est donc une filière en crise qui doit faire face à la concurrence mondiale.
Les rescapés de la crise continuent de se battre. Les planteurs ont mené la bataille pendant plusieurs semaines pour amener Tereos à augmenter un prix de base de la canne qui n’avait pas bougé depuis plus de 20 ans. Difficile dans ces conditions de considérer que « la plupart des indicateurs sont au vert », si ce n’est pour Tereos et en tout cas pas pour les planteurs.
M.M.
Comme d’habitude, Tereos n’avait pas invité Témoignages à sa célébration des 200 ans de l’industrie sucrière. Quand des Réunionnais étaient propriétaires des usines, ils avaient des divergences avec Témoignages. Néanmoins, ils invitaient notre journal à leurs conférences de presse. Mais ce n’est plus le cas depuis que Tereos a racheté l’industrie sucrière à La Réunion.
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