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Négocier des compensations à la baisse du prix (article paru dans L’Express)
3 décembre 2005
Dans son édition d’hier, notre confrère mauricien “l’Express” donne la parole à un des acteurs de l’industrie sucrière de l’île sœur, Jean-Claude Hoareau, administrateur de l’établissement de Mont-Désert Alma. Tirant les enseignements de la conduite des négociations qui ont mené à la décision du 24 novembre dernier baissant le prix du sucre de 36%, Jean-Claude Hoareau déplore en l’occurrence l’absence de prise en compte par l’Union européenne des propositions mauriciennes. Selon lui, la prochaine échéance décisive est le sommet de l’OMC à Hong Kong. L’heure est à la mobilisation pour que Maurice puisse négocier des mesures qui permettraient à nos voisins d’atténuer le choc de la réforme du marché sucrier européen. On lira ci-après l’intégralité de l’interview de Jean-Claude Hoareau parue hier dans “l’Express”.
Maurice mise sur la conférence de l’OMC pour négocier des mesures d’accompagnement, explique Jean-Claude Hoareau. Les États devraient faire valoir le poids de leur rôle politique.
o Est-ce que nous avons failli quelque part, en n’anticipant pas la baisse ?
- Jean-Claude Hoareau : Depuis huit à dix ans, on a mis en place un plan de réforme. Nous avons mécanisé nos terres et nos opérations. Maurice est un pays tropical et ce n’était pas évident de mécaniser des terres bourrées de pierres et de drains.
En 2001, nous avons entrepris la réforme du Volontary Retirement Scheme (VRS) pour plus de 8.000 personnes. Qu’est-ce qu’on aurait pu faire d’autre sans moyens financiers, sans savoir à quelle sauce on allait être mangé, sans savoir s’il y aurait des mesures d’accompagnement pour financer les grosses dépenses de la réforme déjà entreprise. Comment faire autre chose, vu l’endettement de l’industrie sucrière ? L’industrie sucrière a réagi au moment où il fallait. Et fera de même dans l’avenir.
o N’est-ce pas là l’échec de la diplomatie mauricienne ?
- Le pays est très bien équipé en termes de connaissances et dispose de très bons spécialistes au niveau des ACP. Notre démarche a été professionnelle. Que ce soit sous le précédent régime ou le gouvernement du jour, je crois que nous avons eu la bonne approche.
Derrière les propositions de l’Union européenne, il y a une énorme arrogance, une grande hypocrisie quand on parle d’aide aux pays pauvres. Ce genre de mesures appauvrira les pays qui comptaient sur les liens commerciaux entre les ACP et l’Union européenne.
De plus, les négociations ne correspondent pas à ce qu’on apprend dans les universités et dans les écoles de négociations. Dans le monde civilisé, des propositions sont soumises à des partenaires commerciaux. S’ensuivent alors des arguments démontrant que ces propositions ne sont pas raisonnables ; les conséquences sociales et économiques pour le pays sont mises en exergue.
Or, des arguments très convaincants ont été présentés aux Européens. Mais à la fin de la journée, la proposition initiale est restée identique. Entre gens civilisés, ce n’est pas normal. Nous étions conscients qu’il fallait une baisse des prix. Mais nous pensions que le résultat de ces longues discussions porterait sur une baisse de prix raisonnable, décidée entre partenaires.
o N’avons-nous pas été trop optimistes ?
- C’est là qu’on note l’hypocrisie de la diplomatie internationale. Les pays qui nous ont davantage laissé tomber, sont ces 11 qui, comme nous, ont été menacés par la baisse du prix du sucre. Après avoir grappillé quelques avantages ça et là, ils ne nous ont pas été d’un grand secours. Les 25 États-membres de l’Union européenne ne nous connaissent pas. La France et l’Angleterre si, les autres non.
o Où situez-vous le rôle de l’État ?
- Les prochains quinze jours seront primordiaux pour le pays. Les leaders politiques et les ACP en sont conscients. Nous avons une énorme chance avec la conférence de l’Organisation mondiale du commerce à Hong Kong. Si les ACP et les États-membres du Commonwealth n’ont pu influer sur la décision des ministres européens de l’Agriculture, ils y ont cependant la possibilité de peser de tout leur poids. J’imagine que les deux blocs ont déjà dégagé une stratégie. Un expert de l’Union européenne disait qu’à l’OMC, il n’a jamais été question d’économie. La politique prime à la fin de la journée.
Le rôle politique du gouvernement mauricien et des ACP est donc d’une grande importance. Le sort se jouera au cours des prochaines semaines : il faudrait commencer à négocier des mesures d’accompagnement acceptables.
o Quand est-ce que ces mesures devront intervenir ?
- Les mesures d’accompagnement devront être disponibles en amont. Sans aide européenne, cette baisse brutale de nos revenus, étalée sur quatre ans, rend stupides les investissements en milliards.
Vu le rôle multifonctionnel de l’industrie, l’importance de l’agriculture dans le pays, et le nombre d’entreprises tournant autour du sucre, ce serait de la folie d’utiliser ces moyens financiers à d’autres fins.
L’industrie sucrière a toujours répondu présente, même dans les moments difficiles. Ce n’est pas un hasard que notre histoire date de 350 ans. Déjà en 1984, je disais qu’il fallait donner des moyens à l’industrie pour qu’elle se développe. On avait alors la fameuse taxe de sortie de 24 %. Au fur et à mesure, la taxe a été revue à la baisse, puis enlevée.
o Est-ce possible de produire à ce prix ?
- Comme l’a dit le ministre Arvin Boolell, nous avons perdu une bataille, pas la guerre. On a parlé de l’importance de ces mesures d’accompagnement dont on ne connaît pas encore le montant. C’est un combat que tout Maurice doit livrer. Nous avons besoin du soutien de tout un chacun pour obtenir ce qui est indispensable à la survie de l’industrie. À 36 % de baisse du prix du sucre, sans mesures d’accompagnement, il n’y a plus d’industrie sucrière.
Mais, avec un accompagnement basé sur les propositions que le gouvernement soumettra, nous pourrons financer les dépenses encourues pour la réforme, notamment les coûts sociaux. Il nous sera possible d’effectuer des investissements indispensables et de soutenir les plans sociaux. Ces mesures devront permettre, pendant une certaine période où nous allons réformer, d’absorber nos coûts de production.
Des mesures d’accompagnement ont été proposées aux pays européens et périphériques tels que La Réunion. Je garde l’espoir que les Européens n’abandonneront pas les ACP, dont certains des pays comptent sur le sucre pour nourrir leur population.
Il faudra qu’on se batte avec les mêmes armes que les agricultures européennes. Il nous faudra définitivement assouplir les lois pour que nous puissions avoir une main-d’œuvre saisonnière, car l’agriculture est une activité saisonnière. On devra avoir un nombre de travailleurs et cadres nettement plus restreint qu’aujourd’hui, mais mieux formé et adapté aux technologies modernes.
o L’industrie continuera-t-elle à produire ses 600.000 tonnes de sucre par an ?
- Normalement, la production se réduira. Les terres marginales ne seront plus cultivées. On arrivera dans la fourchette de 500.000 à 550.000 tonnes. Encore faudra-t-il s’assurer que les petits planteurs soient accompagnés de manière efficace, que les modes d’opération soient modernisés et que le regroupement soit mené avec volontarisme et professionnalisme. Les petits planteurs n’ont pas la possibilité de s’en sortir s’ils ne se regroupent pas et ne modernisent pas.
o Quel est le message à faire parvenir aux petits planteurs ?
- L’ensemble des planteurs a évolué. Nous n’avons plus affaire à des planteurs dont toute la famille est dans les champs, travaillant du matin au soir. Les jeunes planteurs sont des professionnels qui ont moins de temps à consacrer aux champs. Il faut donc imaginer des méthodes agricoles différentes, à commencer par le regroupement.
Personnellement, je dirai aux petits planteurs qu’ils peuvent encore gagner leur vie dans l’agriculture, mais de manière différente. Ils doivent gérer leurs terres de manière professionnelle, à travers un regroupement. Cela a été possible ailleurs.
o Et quid du rôle des institutions de l’industrie sucrière ?
- Ces organismes sont appelés à être plus efficaces et plus efficients pour entourer les planteurs. Cette semaine, je soumets à la présidence de la Mauritius Sugar Authority, le rapport de la Task Force sur le Cess Fund qui finance ces institutions. Nous avons rencontré des planteurs qui ne sont pas satisfaits de la qualité des services qu’offrent les organismes chargés de les encadrer. Il y a énormément à faire.
La Task Force préconise que ces organisations fournissent des efforts comparables à ceux entrepris par les établissements sucriers. Ces institutions auront à faire des sacrifices et surtout procéder à des réformes dans leurs méthodes d’opérer.
o La deuxième vague de VRS est inévitable. L’industrie est endettée. Comment s’en sortir ?
- La main-d’œuvre doit être réduite de manière drastique à tous les niveaux. L’industrie a contracté des dettes pour les charges sociales pour le premier VRS. Le financement devait se faire par la vente des terres, un exercice qui n’a pas rapporté les résultats escomptés. Très peu d’organisations ont réussi à générer des revenus. Les mesures d’accompagnement représentent le seul moyen de se tirer d’affaire.
o Quelles sont les mesures à être entreprises pour passer à une industrie de la canne ?
- Il y a quelques années, je disais qu’il ne fallait pas se laisser endormir par des slogans. L’industrie de la canne, c’est joli, mais comment y arriver ? Nous pouvons actuellement produire de l’énergie de la canne. Il y a eu un investissement concernant l’éthanol. Ce sous-secteur ne représenterait que 5% de notre chiffre d’affaires alors que la fourniture énergétique équivaut à 15%. Ces 5% de l’éthanol sont bons à prendre. Mais l’éthanol n’est pas la solution aux problèmes. Si on veut développer davantage le secteur, il faudrait une loi-cadre et des décisions venant de l’État.
À partir de la canne, du sucre, de la mélasse et de l’écume, on peut produire un très grand nombre de produits dérivés, dont plus d’un millier dans la pharmaceutique. Le problème, en ce qui concerne ce secteur, se situe au niveau de notre minuscule marché local. On a besoin d’une base sur laquelle s’appuyer pour exporter. Or, la majorité de produits est fabriquée par des multinationales. Ce n’est pas évident.
Si nous voulons être rentables en fabriquant des sous-produits de la canne, il faut au départ s’assurer que nous produisions le sucre de manière rentable. On ne peut pas effectuer des opérations engendrant des pertes pour le sucre et espérer les récupérer à travers les sous-produits.
Je ne dis pas qu’il n’y a pas de niches et de marchés. Tout développement de ce genre ne pourrait se faire sans l’expertise et l’investissement étrangers, car l’entrepreneur local, à lui seul, ne pourra effectuer une percée sur le marché international.
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