Préparation des Etats généraux de la canne à sucre à La Réunion

La production de cannes à sucre à La Réunion : une érosion depuis 2017 à cause de la stratégie de l’indistriel Tereos

9 mai, par Manuel Marchal

Des états généraux de la canne à sucre sont annoncés en juin prochain à La Réunion. Il est important de faire un état des lieux d’une filière en crise, qui connaît une baisse de production historique, depuis que son avenir dépend uniquement de la stratégie d’un seul de ses acteurs, l’industriel Tereos, propriétaire de la totalité des outil de transformation des cannes récoltées à La Réunion et seul acheteur de la canne à sucre. A cause de la fin du quota sucrier et du prix de rachat garanti par l’Union européenne en 2017, l’avenir de la filière dépend de l’industriel depuis cette date.

Depuis la fin des quotas sucriers et du prix garanti sur le marché européen en 2017, la production de cannes à sucre à La Réunion montre une tendance structurelle à la baisse. Cette transition a profondément transformé l’économie sucrière de l’île, qui repose sur plus de 2 500 planteurs et deux usines de transformation, Bois Rouge et Le Gol, toutes deux appartenant à l’industriel Tereos Océan Indien.

Évolution de la production

Les chiffres récents montrent un recul régulier des tonnages, passant de plus de 1,9 million de tonnes en 2015 à environ 1,6 million de tonnes en 2024, soit une baisse de plus de 300 000 tonnes en moins d’une décennie. Ce déclin s’accompagne d’une légère érosion de la richesse en sucre, élément crucial pour la rentabilité des planteurs.

Les causes de la baisse

Au-delà des effets bien connus du changement climatique et des politiques agricoles européennes, une part importante de cette chute peut être attribuée à la stratégie même de Tereos Océan Indien. En tant que principal acteur industriel, Tereos a orienté ses investissements vers la rationalisation de ses processus et l’amélioration de ses marges, souvent au détriment des planteurs locaux. Cette stratégie, concentrée sur la rentabilité immédiate et l’optimisation des coûts, a parfois laissé les producteurs face à des contraintes économiques sévères, accentuant le déclin des surfaces cultivées et des volumes récoltés.

Perspectives pour l’avenir

Pour garantir la pérennité du secteur, les acteurs de la filière devront non seulement innover et améliorer la productivité, mais aussi rétablir un équilibre plus équitable entre les industriels et les planteurs, afin de préserver cette culture emblématique de l’économie réunionnaise.

M.M. 

Filière canne-sucre-alcools-énergie

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