Canne à sucre et banane

La tendance à la baisse des prix se confirme

11 juin 2004

Pendant la visite de Madeleine de Grandmaison dans notre île, la question de la solidarité entre les RUP a souvent été évoquée. En particulier sur le plan économique, à travers les dossiers de la banane antillaise et du sucre réunionnais. Des informations révélées hier par Paul Vergès confirment la gravité de la menace.

Lors d’une conférence de presse commune des deux têtes de liste de l’Alliance avant-hier, Paul Vergès en a appelé à la solidarité des citoyens d’outre-mer entre eux, menacés de risques similaires dans des dossiers qui devront être dénoués dans les mêmes délais. Des informations en provenance de Bruxelles, dont Paul Vergès a fait état hier matin sur RFO radio (“Matinales”), confirment en tous points les orientations prises par la Commission dans le processus de révision des dispositifs du marché communautaire du sucre.
Il faut se souvenir que, dans le calendrier de la refonte de l’OCM-sucre, des trois hypothèses en débat, celle qui a la préférence de la Commission européenne est la tendance à la baisse du prix du sucre et de la banane. Dans la préparation du Mémoire par lequel la Commission fera connaître sa proposition pour le sucre, à la date annoncée du 14 juillet prochain, les débats sont rudes entre les états membres.
Lors de la réunion du groupe d’experts du conseil des ministres de l’agriculture, réuni le 12 mai dernier, les états membres ayant souhaité approfondir beaucoup plus certains aspects du dossier, les débats ont porté sur plusieurs points :
1(a) la faisabilité du maintien du régime actuel (option 1), ce qui permettrait le maintien de la culture betteravière et de la production de sucre dans les États membres producteurs actuels ;
1(b) la faisabilité d’une option supplémentaire prévoyant des quotas plus adaptés aux besoins de consommation de la Communauté ;
(2) la quantification des effets des options sur l’emploi et les revenus des agriculteurs ;
(3) les points de vue des PMA sur l’avenir du régime, y compris l’initiative “Tout sauf les armes” et enfin
(4) les incidences de la réforme sur les régions périphériques.
C’est dans le cadre de la poursuite de ces débats que se réunissent régulièrement des groupes de travail dans lesquels les États font connaître leur position : certains, très minoritaires, sont pour une libéralisation complète des prix ; la plupart des autres pays s’y opposent, mais sur des propositions qui elles aussi divergent entre elles.
Une de ces réunions d’experts a eu lieu lundi dernier, et c’est à cette occasion qu’a été réaffirmée, dans le débat, la position préférentielle de la Commission pour une baisse du prix du sucre. Ce débat va se poursuivre, sur les thèmes indiqués plus haut, jusqu’à la fin du mois de juillet puis jusqu’en septembre, dates référentes auxquelles la présidence irlandaise a renvoyé la discussion au Conseil autour du Mémoire de la mi-juillet.
C’est dès le mois prochain que les élus des 12 et 13 juin vont devoir faire entendre de façon déterminante et vigoureuse la voix des producteurs des DOM, en lien avec ceux des ACP et des PMA, dans la recherche des dispositifs qui devront être définitivement arrêtés au cours de l’année prochaine. Il ne s’agit plus de gratter des rapports ou de monter la garde devant le désert des Tartares : il faut conduire une bataille entrée dans sa phase finale.

Pascale David


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