Filière canne : le versement de l’aide d’État de 28 millions d’euros toujours pas inscrit dans le budget de l’année prochaine

Le PCR appelle le gouvernement à respecter l’engagement de l’État

4 juillet 2019, par Manuel Marchal

Hier lors d’une conférence de presse tenue par Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR, Yvan Dejean, porte-parole, Johnny Lagrange Backary, secrétaire et Julie Pontalba, membre du Comité central, le Parti communiste réunionnais a réaffirmé son soutien à la filière canne et a fait part de sa solidarité dans le combat mené pour que le gouvernement respecte l’engagement de l’État à verser l’année prochaine comme prévu la somme de 28 millions d’euros destinée à compenser les effets de la suppression du quota sucrier réunionnais. Plus de 18.000 emplois sont en jeu.

Julie Pontalba, Yvan Dejean, Maurice Gironcel et Johnny Backary Lagrange.

Maurice Gironcel rappelle que la filière canne-sucre-rhum est le pilier de notre agriculture et permet la diversification. Le PCR alerte depuis plusieurs années sur les effets de la suppression des quotas, précise-t-il. Le secrétaire général du PCR souligne que « les syndicats de planteurs, le syndicat du Sucre et Tereos seront reçus par le préfet. Dans ces rendez-vous est posé l’avenir de la canne ».
Tereos avait alerté le gouvernement depuis le 21 mai dernier, et jusqu’à aujourd’hui Tereos n’a reçu aucune réponse à son courrier demandant d’inscrire dans la loi de finances par l’intermédiaire du ministère de l’Agriculture la somme de 28 millions d’euros.

18300 emplois menacés

Le PCR rappelle qu’en 2014, François Hollande sur la plate-forme de Bois-Rouge avait pris des engagements fermes, courant de 2017 à 2021. Ce même engagement a été réitéré par le candidat Macron durant la campagne de la présidentielle.
Le PCR réclame le respect de la parole donnée et que les engagements soient respectés. « 18300 emplois risquent de disparaître, la situation sociale deviendra encore plus grave en cas d’arrêt de la canne à La Réunion. Qui peut prendre la responsabilité de mettre au chômage 18300 personnes dans un contexte de chômage massif ? », interroge Maurice Gironcel.

« La remise en cause des 28 millions entraînera un déséquilibre de toute l’agriculture. Une bonne partie de l’alimentation du bétail est fait avec les fibres de la canne. A côté de la canne, les agriculteurs font un peu de maraîchage et d’élevage », poursuit-il. Le secrétaire général du PCR note que « la disparition de la filière canne aurait un impact très important sur le plan économique, avec un creusement du déficit abyssal de notre balance commerciale, avec la quasi-disparition des exportations ». Cela signifie également « l’aggravation du néocolonialisme » à La Réunion. Sur le plan environnemental, la canne est un puits de carbone atténuant le changement climatique, et protège les terres arables.

Préserver le modèle social agricole

« L’immense majorité des 28 millions d’euros va vers les planteurs. Cela participe à l’écoulement, au transport, au maintien et à la recherche à travers R’Cane. C’est pour rester compétitif avec la suppression des quotas », indique Maurice Gironcel. Pour le PCR, « le gouvernement doit respecter l’engagement de l’État en inscrivant l’aide compensatoire dans le budget ».

« Et dès maintenant, il faut préparer l’après 2021 pour préserver le modèle social agricole réunionnais, avec de petites exploitations », précise-t-il.
Maurice Gironcel conclut sur le volume financier des aides, « la PAC finance 80 % de la politique agricole en France, contre 75 % à La Réunion ».

« Le mouvement des gilets jaunes a permis d’arracher 17 milliards d’euros. Les 38 millions d’euros représentent 0,2 % de ces 17 milliards. Espérons que le gouvernement n’a pas comme idée de faire des économies sur le dos des planteurs sinon nous sommes à la veille d’une grave crise. »

M.M.

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