Fin du quota sucrier l’année prochaine, près de 20.000 emplois concernés

Le PCR et la filière canne-sucre : « il faudra se battre »

9 décembre 2016, par Manuel Marchal

Lors de la conférence de presse de Gélita Hoarau et du PCR, Maurice Gironcel, co-secrétaire général du Parti communiste réunionnais, est revenu sur la crise de la filière canne-sucre.

Photo Toniox

La campagne sucrière se termine à La Réunion. La récolte de la canne à sucre n’est pas à la hauteur des espérances. Les planteurs mettent en avant les conditions climatiques défavorables. Mais le plus dur est à venir. En effet, l’année prochaine, ce sera la fin des quotas sucriers. Jusqu’à présent, les industriels avaient la garantie de pouvoir écouler la totalité du sucre produit à La Réunion, car l’Union européenne s’engageait à acheter le stock invendu à un prix fixe et supérieur au cours mondial. Avec la fin des quotas, ce prix garanti disparaît. C’est donc l’incertitude pour l’avenir, car le coût de production à La Réunion est plus élevé qu’en Europe, le principal marché. Ceci a des répercussions pour les producteurs de canne à sucre, car ils ne savent pas à quel prix ils seront payés l’année prochaine.

Maurice Gironcel rappelle que le PCR a lancé l’alerte depuis plusieurs années à ce sujet. La réponse du gouvernement est la promesse d’une aide annuelle de 38 millions d’euros pour l’ensemble des producteurs de sucre d’Outre-mer, à condition que l’Union européenne accepte.

Pour l’année prochaine, l’État a inscrit dans son budget la somme de 28 millions d’euros pour La Réunion. Mais « ce n’est pas une décision pérenne, il faudra se battre. Bruxelles n’a pas encore signé le décret ». En effet, lors de son passage au Sénat, Gélita Hoarau a posé en apparté le problème de la canne à sucre à la ministre des Outre-mer. Cette dernière lui a indiqué que l’aide obtenue devra faire l’objet chaque année d’une nouvelle demande. Le dirigeant communiste souligne que « les betteraviers sont inquiets, mais cela n’a rien à voir avec la filière canne ». « Ils se regroupent pour obtenir un accompagnement. Les betteraviers veulent des outils de gestion de risque. Ils ont obtenu de la part du gouvernement une commission. La même chose doit être faite pour les producteurs de canne à sucre ».

Maurice Gironcel rappelle que la canne à sucre est un pivot de l’agriculture, et un secteur économique de premier plan à La Réunion. Cela donne du travail à près de 20.000 personnes, 100.000 Réunionnais sont donc concernés.

À l’heure de la fin de la coupe, l’inquiétude est palpable à La Réunion. Le volet B de la Convention canne n’est pas encore signé, alors que ce document fixe le prix de la canne qui sera payé aux planteurs dès l’année prochaine. « Les usiniers conditionnent leur signature à une garantie des aides », précise Maurice Gironcel. Conclusion : « il faudra se battre ».

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