
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Signe avant-coureur de la crise à venir liée à la suppression des quotas et du prix garanti
19 août 2015, par
À compter de 2017, les usines européennes pourront produire sans aucune restriction. Si elles n’arrivent pas à exporter le surplus, le risque est d’avoir une crise de surproduction, avec trop de sucre sur le marché européen, un effondrement du prix et son alignement sur le cours mondial. Un signe montre que la crise se prépare : le prix moyen du marché pour le sucre a chuté de près de 50 % en deux ans. Il est tombé au niveau du prix garanti à 404 euros la tonne. Une fois ce dernier supprimé, plus rien n’empêchera de tomber encore plus bas.
En France, les éleveurs manifestent depuis plusieurs semaines. Ils doivent faire face aux conséquences de la mise en place d’un nouveau système, basé sur la mise en concurrence à l’échelle internationale sans protection.
À La Réunion, la principale production agricole sera dans un tel système dans moins de 2 ans. À partir de 2017, ce sera la fin du quota sucrier, et de l’intervention de l’Union européenne sur la base d’un prix garanti supérieur au cours mondial.
Cette date sera l’aboutissement d’une réforme commencée depuis de nombreuses années. Cette dernière résulte de deux décisions qui produisent déjà leurs effets.
La première est l’initiative « Tout sauf les armes » de l’Union européenne. Elle propose au groupe de pays dit « les moins avancés » d’exporter vers l’Europe, sans quota ni droit de douane, la totalité de leur production sauf les armes. Cela s’est appliqué à partir de 2001 sauf pour trois produits. Le riz, la banane et le sucre avaient été temporairement exclus de l’initiative européenne. Pour le sucre, l’exclusion a pris fin en 2009.
Les bénéficiaires de « tout sauf les armes » sont notamment des pays de notre région : Tanzanie, Malawi, Mozambique, Ethiopie, Madagascar en particulier. L’Afrique de l’Ouest est également concernée. C’est pourquoi des groupes ont investi pour y construire des usines sucrières capables de fabriquer à destination de l’Europe.
L’application de « Tout sauf les armes » a eu une conséquence immédiate dans le pays le plus proche de La Réunion, Maurice. Auparavant, les producteurs sucriers de cette île avaient droit à un quota garanti par l’Union européenne, c’était le Protocole Sucre. L’extension de « Tout sauf les armes » au sucre a entraîné la dénonciation par l’Union européenne de ce Protocole Sucre. Il a pris fin en 2009. Depuis, Maurice doit faire face à la concurrence mondiale sans protection.
Plusieurs années avant l’échéance, la filière mauricienne a mis en œuvre une restructuration pour gagner en productivité, diversifier ses débouchés et gagner en productivité. C’était la condition pour survivre face à l’émergence des filières canne-sucre des pays à bas coût de production. Pour devenir une industrie de la canne compétitive, la filière canne de Maurice a mis en œuvre une concentration de ces usines, ainsi qu’un plan de départ de milliers de travailleurs. Elle a choisi de monter en gamme en produisant directement à Maurice du sucre blanc raffiné. Cette orientation lui a permis d’obtenir un contrat avec le groupe allemand Südzucker. Puis à l’échéance, l’industrie mauricienne a réussi à trouver de nouveaux clients européens, en particulier le français Cristal Union, concurrent de Tereos.
Pendant ce temps, les bénéficiaires de « Tout sauf les armes » ont commencé à développer leur industrie, avec des exportations vers l’Europe à la clé.
La seconde décision est la remise en cause de l’OCM Sucre, le règlement européen qui fixe le cadre de la commercialisation du sucre fabriqué par les producteurs de l’Union européenne. Il est la base du prix garanti. Il a fait l’objet d’une plainte de plusieurs grands pays exportateurs de sucre tels que le Brésil, la Thaïlande et l’Australie. Attaqué avec succès devant l’organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce, OMC, ce régime a été jugé incompatible avec les règles de l’OMC à laquelle adhère les pays de l’Union européenne.
Pour appliquer ce verdict, l’Union européenne a donc choisi d’abandonner à terme toutes les protections fournies par le quota et le prix garanti auquel elle s’engage à acheter tous les invendus à hauteur du quota.
La première étape était le règlement sucrier de 2006 qui a fait baisser le prix garanti du sucre de 632 euros la tonne à 404 euros à compter de 2009. Il a aussi prévu une baisse des quotas en Europe, ce qui a amené des industriels à importer pour garder leur part de marché. C’est pourquoi Südzucker avait signé un contrat avec Maurice.
La seconde étape sera la suppression des quotas et du prix garanti en 2017.
Pour faire face à cette échéance, l’industrie européenne s’est également restructurée. Elle a fermé la moitié de ses usines, licencié des milliers de travailleurs. Aujourd’hui en France, une usine peut produire 200.000 tonnes de sucre par campagne, le double d’une usine de La Réunion.
Toutes ces orientations produisent déjà des effets. L’Union européenne publie régulièrement un relevé du prix moyen du marché. C’est le prix auquel les industriels arrivent à écouler leur production auprès de leurs clients. En 2006, ce prix du marché était quasiment égal au prix garanti, soit 632 euros la tonne. En juin dernier, le prix moyen du marché était de 419 euros la tonne, soit juste au-dessus du prix garanti de 404 euros, mais nettement en dessous des 632 euros de 2006. La courbe montre qu’il tend à se rapprocher du cours mondial, à 313 euros la tonne.
S’il y a baisse du prix du marché, c’est que l’offre est plus importante qu’auparavant. Cette augmentation de l’offre provient des importations.
La situation est donc déjà très tendue alors que la protection du prix garanti existe encore. On peut donc s’interroger sur l’évolution de la courbe du prix du marché une fois enlevé ce dernier filet.
À compter de 2017, les usines européennes pourront produire sans aucune restriction. Si elles n’arrivent pas à exporter le surplus, le risque est d’avoir une crise de surproduction, avec trop de sucre sur le marché européen, un effondrement du prix et son alignement sur le cours mondial.
C’est cette crise de surproduction que vivent aujourd’hui les éleveurs en France. Chacun peut en mesurer les graves conséquences pour un pays de plus de 60 millions d’habitants.
Est-ce ce qui attend les producteurs de sucre dans deux ans ? Dans ces conditions, quelles seront les répercussions sur le sucre produit à La Réunion et sur les planteurs de canne à sucre, les ouvriers d’usine et les planteurs ?
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Messages
8 septembre 2015, 19:30, par nicolas
Tres juste etat des lieux. Se pourrait-il que la Reunion prenne exemple sur Maurice et prepare des a present ce que sera ineluctablement le marche post 2017 ?