CGPER - un plan de dératisation

Le rat, ennemi réunionnais numéro 2

26 mai 2006

Mercredi dernier, la CGPER s’exprimait sur les dangers de la leptospirose et notait l’inquiétude des agriculteurs. Devant la montée de cette maladie due aux rats, le syndicat agricole appelle tous les Réunionnais à s’engager dans une campagne collective de dératisation.

L’épandage d’insecticide sur les terres réunionnaises soulève aujourd’hui un autre problème. En tentant de faire reculer les moustiques, ce sont les rats qui élisent domicile dans nos cités. Ils constituent un véritable danger pour la population réunionnaise. Devons-nous rappeler que depuis le début de l’année, 5 personnes sont décédées des suites de la leptospirose, “maladie transmise par les rats”, que 52 cas sont enregistrés par an sur notre île ? Par ailleurs, plusieurs entomologistes réunionnais ont averti de ce danger, notant que les rats allaient se rapprocher des habitations et nuire à l’Homme. Les insecticides détruisant les proies habituelles des rats, ils vont les chercher près des hommes, causant les nuisances que nous connaissons. Quelques chiffres : 6.000.000 de rats par an trouvent logis dans notre île, soit 8 rats par habitant. Un couple de rats engendre une descendance de 1.000 rats par an. Voilà de charmants animaux de compagnie !

Une dératisation collective

Les communes à elles seules ne peuvent gérer une telle fécondité animalière. L’État ne peut se démobiliser sur cette autre situation sanitaire délétère. Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER, appelle à l’engagement du gouvernement. Les agriculteurs s’engagent à lutter, en doublant le rythme d’intervention sur 20.000 hectares des 26.000 hectares de terres agricoles. Ils utilisent en moyenne 75 tonnes de raticides par an, alors qu’il en faudrait 250 tonnes pour assurer une dératisation efficace et rassurante ! Les Réunionnais doivent eux aussi entreprendre ce geste "sanitaire et citoyen" en dératisant leurs maisons et les alentours. Cela ne désengage pas pour autant les autorités compétentes, qui doivent mettre à disposition “gratuitement” des kits de dératisation. C’est dit, en espérant que cela sera entendu, si nous ne voulons pas revivre des crises sanitaires intolérables dans un département français qui fête ses 60 ans d’existence. Et puis, faut-il le dire, rat d’hôtel, rat de cave, celui du champ, les autres des villes, les rats sont partout et ne font pas de distinctions sociales ou ethniques pour nuire. "La dératisation, c’est l’affaire de tous les Réunionnais", déclarait Jean-Yves Minatchy, qui sollicite la participation active et collective de l’ONF (Office national des forêts), des communes, des collectivités locales et de l’État.

17 millions pour l’agriculture réunionnaise

Jean-Yves Minatchy ne s’est pas dessaisi de l’aide à la filière agricole réunionnaise et n’a pas manqué de faire acte de proposition sur l’utilisation du reliquat de 50 millions d’euros sur les crédits “chikungunya”, destinés à indemniser les secteurs économiques réunionnais. Encore une fois, Jean-Yves Minatchy appelle à soutenir un secteur économique à part entière, face à cette crise. L’agriculture aussi est mise à mal par la maladie, en même temps qu’elle voit son calendrier chargé par des dossiers importants, notamment la convention canne. Jean-Yves Minatchy demande qu’un tiers de cette enveloppe revienne à l’agriculture réunionnaise, soit 17 millions d’euros. Le président de la CGPER précise que cela servirait notamment aux producteurs canniers et aux éleveurs. "Nous demandons un tiers, parce que nous négocions la convention canne, parce que nombre d’éleveurs réunionnais sont à l’agonie. Puisque de Villepin l’a dit, le reliquat peut servir à n’importe quel secteur économique. Donc le secteur agricole doit pouvoir profiter d’une part de cette enveloppe budgétaire. Cela servira à augmenter la participation de l’État dans cette convention canne, et puis cela aidera les éleveurs". Les éleveurs victimes de la maladie de l’IBR (Rhinotrachite infectieuse bovine) voient leurs bêtes disparaître, et donc baisser leur production de viande et de lait. Ils doivent encore subir, et cela depuis 15 ans, l’absence de révision du prix du lait et un coût de production devenu incontrôlable. Il déclarait en effet : "Il faut répartir l’enveloppe. L’État doit comprendre qu’il doit aider les éleveurs victimes de cette maladie (NDLR : IBR), ou ceux endettés, parce que le prix du lait n’a pas augmenté depuis 15 ans, parce que le coût de production est devenu tout à fait incontrôlable". Antrotan, kabri i manz salad.

Babou B’Jalah


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus